Air France veut refaire du Air Inter en version moderne

Dans un projet baptisé Air France-Express, la compagnie cherche à augmenter la productivité de ses avions et de ses navigants. Cela passe par la révision des accords collectifs et ferait appel aux volontaires. Il n'y aurait pas de nouvelle marque.

Le Président d'Air France-KLM Jean-Cyril Spinetta ne cesse de le répéter. La première low-cost en Europe, c'était Air Inter qu'il a d'ailleurs présidé au début des années 90 avant sa fusion avec Air France en 1996. Et pour répondre à la déferlante d'Easyjet sur le réseau intérieur français, la compagnie planche sur des solutions pour baisser ses coûts inspirées d'Air Inter. Dévoilé par l'AFP, ce projet, baptisé "Air France-Express" comme beaucoup de projets identiques depuis huit ans, a pour objectif d'augmenter la productivité des avions et des navigants et de réduire les coûts unitaires.

Il vise ainsi à baser sur des grosses escales de province comme Nice, Marseille et Toulouse, à la fois des avions et du personnel navigant afin d'éviter les "night-stops", très coûteux. "Il n'y a rien d'autre que cela, explique un connaisseur du dossier. Ce n'est pas une filiale, et il n'y aura pas de nouvelle marque. Ce projet, s'il voyait le jour, serait invisible pour le consommateur. Il ne touche pas le produit". "Ce n'est pas une low-cost", assure une autre source chez Air France.

Evoqué l'an dernier pendant la réflexion sur l'avenir du moyen-courrier -qui a débouché sur un autre projet (Neo)-, ce projet Air France Express est notamment poussé par certains pilotes du puissant syndicat SNPL inquiets par l'inertie de la direction face aux low-cost. Il envisageait de créer une filiale, ce dont ne voudrait pas le directeur général Pierre-Henri Gourgeon. "L'idée est donc de trouver une solution pour le faire en interne. Et refaire du Air Inter en version moderne", explique t-on.

En effet, comme elle l'étudie pour ses filiales régionales Britair et Regional, Air France cherche à développer davantage les vols de point-à-point Aujourd'hui, le programme de vols est prisonnier des plages de correspondances du hub de Roissy et ne permet pas de faire voler les avions moyen-courrier plus de 8 heures par jour contre 12 heures pour les low-cost.

Les pilotes auraient le même nombre de jours travaillés mais voleraient plus longtemps et ils seraient payés un peu plus sans que ce soit à la hauteur de l'augmentation de la productivité", a indiqué une source à l'AFP. La proportion serait de l'ordre de 20% de travail en plus pour 5% de salaire supplémentaire, des chiffres déjà communiqués en novembre 2009.

Sauf que ce scénario ne peut être possible que par la révision des accords signés avec les pilotes d'un côté et le personnel de cabine de l'autre sur les conditions de travail et de rémunération. "Il faut un nouvel accord et des volontaires", explique-t-on.

Alors que des élections du personnel ont lieu en mars 2011, ce projet ne va pas manquer d'alimenter la guerre syndicale au sein d'Air France. De quoi contrarier le lancement en 2011, selon l'AFP, de ce projet, s'il voyait le jour.

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