Aigle Azur veut s'allier avec Air France pour desservir Bagdad

Aigle Azur entend ouvrir une liaison entre les capitales française et irakienne cet hiver. Elle discute avec Air France d'un accord lui permettant de rentabiliser cette liaison tout en prenant de court Lufthansa.

La route de Bagdad se dégage pour la compagnie française Aigle Azur qui nourrit le projet de desservir la capitale irakienne à partir de la fin octobre. Selon nos informations, à l'issue d'une mission sûreté à Bagdad de la direction générale de l'aviation civile (DGAC), un protocole d'accord a été signé avec l'Irak sur la définition des procédures à suivre pour les aéroports et les compagnies, tant côté français qu'irakien. Rien ne s'oppose à l'ouverture de cette ligne au départ de Paris-Roissy, même si la direction n'exclut pas que le début des vols soit légèrement décalé. La compagnie doit encore trouver sur place une représentation commerciale et une société d'assistance en escale.

Pour assurer ses chances de réussite, Aigle Azur cherche à signer des accords de « préacheminements » avec une compagnie bien positionnée sur l'axe transatlantique. Objectif : capter la clientèle américaine (entre autre), très présente en Irak en raison du poids dominant de leurs industriels dans la reconstruction du pays.

Dans ce cadre, « nous sommes en discussions avec Air France », a indiqué mercredi dernier à La Tribune le président du directoire d'Aigle Azur, François Hersen. Selon d'autres sources, ces discussions portent sur un accord de partage de codes entre les deux compagnies. Interrogé, Air France n'a pas souhaité faire de commentaires. Pour autant, certaines sources internes confirment ces discussions de manière officieuse. Vendredi, le site de l'Echo touristique qui relatait la même information faisait état d'une confirmation de la compagnie aérienne.

Le sujet est délicat. Des syndicats de pilotes sont hostiles à la desserte de Bagdad par une compagnie tricolore, jugeant cette destination trop risquée. Les discussions avec Air France traîneraient en longueur. « Officiellement, Air France met cela sur le compte des difficultés d'harmonisation des systèmes de réservations », explique un connaisseur du dossier, qui redoute que l'ex-compagnie nationale veuille retarder le projet d'Aigle Azur.

Celle-ci veut aller vite alors que Lufthansa, qui a annoncé son intention de desservir elle aussi Bagdad au départ de Munich, pourrait décaler de plusieurs mois son projet. « Par biens des égards, le marché irakien ressemble à ce que nous avons constaté sur des destinations pétrolières. Quand nous avons ouvert Hassi Messaoud en Algérie, nous n'avions pas pu proposer un grand nombre de correspondances à Paris, et tout le trafic est passé par Londres », rappelle-t-on chez Aigle Azur.
 

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