New York se dote d'un téléphérique "made in France"

Par Jérôme Marin, à New York  |   |  434  mots
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La société iséroise Poma a rénové le "tramway aérien" qui relie Roosevelt Island à Manhattan. Une belle vitrine pour cette entreprise réputée pour ses installations dans le stations de ski.

Des pistes de ski iséroises à Manhattan ! Détenu par l'industriel italien Michael Seeber, via son holding HTI BV, le groupe français Poma a inauguré mardi le nouveau tramway aérien de la ville de New York, réalisé en partenariat avec l'entreprise italienne Leitner, elle aussi propriété de HTI BV. "C'est la deuxième donation de la France à la ville", plaisante Philippe André, directeur export du groupe.

D'une longueur de 960 mètres, ce téléphérique traverse l'East River pour relier Roosevelt Island à Manhattan. Un trajet de trois minutes qui offre une vue unique, notamment sur l'Empire State Building et le Chrysler Building. Chacune des deux cabines peut embarquer 110 passagers, pour une capacité de 1.500 personnes à l'heure dans le deux sens. "C'est la première fois qu'une entreprise française construit des cabines de cette taille", précise un responsable du sous-traitant en charge de leur fabrication.

Ces deux cabines fonctionnent de manière indépendante l'une de l'autre, pour répondre aux impératifs de sécurité et d'optimisation du service. Plus sûres mais aussi plus confortables, car installées sur des voies larges, offrant un espacement de plus de 4 mètres entre les deux câbles. Ce dispositif permet de garantir une meilleure stabilité, alors que l'East River est balayée quotidiennement par de fortes rafales de vent, tout en offrant un gain de temps dans les phases d'entrée et de sortie.

Lancé en 1976, ce tramway aérien n'était alors qu'une solution provisoire, en attendant que le métro desserve Roosevelt Island. Trente ans plus tard, la ligne F du métro pourtant construite, il était toujours opérationnel. Mais vieillissant. En 2006, plusieurs dizaines de passagers se retrouvent coincés pendant plus d'une dizaine d'heures. Deux autres incidents suivront avant que les autorités décident de sa rénovation. L'appel d'offre, lancé à l'été 2008, est remporté par Poma.

Spécialisé à l'origine dans les remontées mécaniques, le groupe s'est diversifié ces dernières années dans le transport urbain, construisant par exemple par des mini-métros dans plusieurs grands aéroports. Ce chantier de 25 millions de dollars, assorti d'un contrat d'exploitation et de maintenance de cinq ans, a débuté non sans mal, en mars 2010. "On a mis neuf mois, pas grand monde ne croyait cela possible, se réjouit Philipe André. C'est un porte-étendard qui va faire connaître notre savoir-faire". Ce mardi, rien ne pouvait donc gâcher la fête, pas même la météo pluvieuse et l'absence remarquée de Michael Bloomberg, le maire de New York.