La malaisienne Air Asia X inaugure les vols low-cost long-courriers en France

Un A340 de la filiale de la plus grande compagnie à bas coûts d'Asie s'est posé ce lundi à Orly. Il est reparti en fin d'après-midi pour Kuala Lumpur avec les premiers passagers français. Les tarifs pratiqués sont incroyablement bas.
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C'est une première en France. Ce lundi après-midi, vers 15h40, le premier vol low-cost long-courrier s'est posé à Orly. L'A340 de la compagnie malaisienne est ensuite reparti vers 17 heures pour Kuala Lumpur avec à son bord les premiers passagers français, attirés par les tarifs imbattables d' Air Asia X. Sans même parler de l'incroyable promotion de lancement (à 99 euros TTC l'aller simple Paris-Kuala), les prix les plus élevés ne dépassent pas, en temps normal, les 600 euros aller-retour en classe économique. Soit l'équivalent d'un tarif promotionnel chez beaucoup d'autres transporteurs traditionnels. Pour son premier vol, toute une vague de promotions sera annoncée : Paris-Bali ou Paris-Bangkok à respectivement 269 euros et 279 euros TTC l'aller simple. Imbattable !

Une centaine d'avions

Peu connue dans l'Hexagone, Air Asia X n'est plus en quête de notoriété en Asie. Cette compagnie n'est autre que la filiale long-courrier d' Air Asia , « la Ryanair asiatique » et du milliardaire britannique Richard Branson qui en détient 20 %. Elle a été lancée en 2007, cinq ans après Air Asia , devenue aujourd'hui un mastodonte du ciel avec sa centaine d'avions, près du double en commande. Tony Fernandes, son président-fondateur, présent également dans l'hôtellerie, la téléphonie mobile ou la formule 1, est lui aussi devenu une personnalité reconnue et écoutée du secteur.

Hégémonique sur tous les réseaux moyen-courriers, le low-cost est quasi inexistant en long-courrier, trente ans après la faillite de Skytrain, du pionnier Freddie Lakers, qui commercialisait du Londres-New York pour quelques dizaines de Livres. Aujourd'hui encore, beaucoup d'experts estiment impossible de dupliquer le modèle low-cost sur le long-courrier. La productivité des avions - principale explication du différentiel de coûts avec les compagnies classiques - est peu marquée sur long-courrier. De même, sans trafic de correspondances pour remplir les avions, il serait impossible à des low-cost d'assurer des vols quotidiens et, par conséquent, d'être attractives auprès des hommes d'affaires. Ce qui entraînerait des faibles recettes. Cette analyse a ses limites. En particulier pour Air Asia X, qui, en termes de coûts, profite de la faiblesse des salaires asiatiques.

En outre, grâce à sa consanguinité avec Air Asia , Air Asia X lève l'obstacle de l'absence de trafic de correspondances. Elle peut, par exemple, proposer aux passagers français des correspondances vers toute l'Asie. Si l'Asie joue les précurseurs (Jetstar, la filiale de Qantas est également présente sur ce marché), l'arrivée de nouveaux avions plus économiques comme l'A350 ou le B787, pourrait lancer le phénomène en Europe. Beaucoup en sont convaincus chez Air France. Et le directeur général de Ryanair, Michael O'Leary, s'y prépare aussi. Pour autant, le modèle semble plus approprié pour Easyjet. Sa puissance de feu sur les grands aéroports lui permettraient facilement de remplir des avions long-courriers.
 

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