Easyjet veut contrer la stratégie low-cost d'Air France

La compagnie augmente sa présence à Nice et Toulouse, deux villes où Air France a prévu de lancer sa riposte aux low-cost.
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La contre-attaque d'Air France face aux compagnies à bas coûts était déjà compliquée en soi. Si les Ryanair, Easyjet et autres Vueling lancent de nouvelles banderilles dans l'Hexagone, l'équation économique risque de tourner au casse tête pour la direction de la compagnie tricolore : les objectifs de coefficients d'occupation ne pourront en effet être tenus, sauf à baisser les prix d'une manière plus importante que prévue. C'est l'une conséquence, probable de l'annonce d'un nouveau développement en France d'Easyjet, même si cela ne peut que conforter la décision d'Air France de lancer un plan de riposte d'envergure. Alors que la compagnie française a ouvert dimanche dernier sa première base de province, à Marseille, et prévoit de dupliquer ce modèle de production censé baisser les coûts à Nice et Toulouse en avril 2012, Easyjet a en effet annoncé jeudi l'ouverture au même moment de nouvelles bases à Nice et Toulouse.

Guerre des prix

Déjà dans la Ville Rose, l'espagnole Vueling avait lancé au printemps dernier une base opérationnelle. Si l'on ajoute la base d'Easyjet à Lyon, celle de Ryanair à Marseille, l'offensive des low-costs étrangères en province est de taille. Avec la réplique d'Air France, la guerre des prix va faire rage, en particulier sur les lignes transversales (province-province), un marché à fort potentiel en raison d'une offre ferroviaire peu compétitive. Elles sont en bonne place parmi les ouvertures de 10 nouvelles routes prévues par Easyjet à Nice. : Bordeaux, Toulouse et Nantes. « Il y a beaucoup à faire pour désenclaver les régions », explique le directeur général France François Bacchetta, qui ajoute qu'il ne vise pas que la concurrence aérienne : « nous espèrons aussi prendre des parts de marché à la voiture. » À Toulouse, des vols européens seront développés, vers Bruxelles (une destination prévue par Air France, qui semble menacé avec la présence actuelle de Brussels Airlines) et Bâle-Mulhouse.

Dans chacune des deux nouvelles bases, Easyjet va y implanter un nouvel appareil A319. Il y sera dédié à temps plein. La compagnie vise un trafic supplémentaire de 500.000 passagers par an.

Plus de flexibilité

Nice et Toulouse sont deux aéroports déjà desservis par Easyjet, qui y transportent respectivement 1,4 million et 2,4 millions de passagers par an. Mais l'ouverture d'une base, où sont garés les avions et où l'équipage est présent, permet une flexibilité bien plus importante. « Avec l'ouverture des bases, nous pouvons aller vers n'importe quelle destination depuis ces deux aéroports », explique François Bacchetta. De plus, cela permet de fournir le premier vol du matin et le dernier de la journée, très appréciés par la clientèle d'affaires car ils permettent d'effectuer des aller-retours dans la journée. Ce type de vol génère, le plus souvent, de belles marges.

La compagnie low cost, créée en 1996, continue ainsi son expansion en France. Elle y transporte aujourd'hui 12 millions de passagers par an, ce qui en fait la deuxième compagnie aérienne du pays, avec 12 % de parts de marché. Easyjet estime cependant que ce n'est qu'un début. « La part de marché des low cost en France, autour de 20 %, est deux fois inférieure à la moyenne des autres pays européens, explique François Bacchetta. Nous sommes dans une phase de rattrapage, et à terme, on peut doubler notre part de marché. » Sans vouloir s'engager, il ajoute qu'on « peut imaginer qu'Easyjet ouvre à terme d'autres bases en France. »

Si l'Hexagone a mis plus de temps que ses voisins à se mettre à l'heure du low-cost, ce retard est en train d'être comblé de manière très rapide.

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Commentaires 19
à écrit le 10/10/2011 à 10:14
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les Low Cost apportent dans les villes comme Toulouse un choix de vol direct (sans passer et changer a Paris) dans plusieurs villes d'Europe. Esperons que ces nouvelles bases AF viennent enrichir l'offre et qu'avec les concurrences les prix seront at...

à écrit le 10/10/2011 à 8:30
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AF fait une erreur stratégique en faisant entrer son pavillon dans ce marché. Elle aurait mieux fait d'utiliser Transavia, sa filiale néerlandaise. Le personnel de la compagnie nationale n'est pas du tout prêt pour affronter cette clientèle. Avec que...

le 17/10/2011 à 7:08
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Je suis d'accord avec vous a propos du low cost mais il faut etre honnete.Les compagnie Arabe et asiatique sont beaucoup plus luxueux qu air france. Avec vous deja vole avec emirate, Quatar, Asiana ou Singapore airline? Franchement AF fait peur a cot...

à écrit le 09/10/2011 à 21:56
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Easy jet compagnie low cost , services low cost ,salaires low cost et tarifs identiques à ceux d' AF ! Quel est le progrés dans tout ça ?

le 10/10/2011 à 7:43
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fabrice, Pour exemple, je pars a Nice la semaine prochaine, AF aller retour Paris Nice 335 euros, Easy Jet 141 euros. C'est ça que vous apeler des tarifs identiques?

le 10/10/2011 à 11:15
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salaires low-cost chez easyJet ? vous faîtes erreur, ezy n'est pas ryanair...! les cabin crew ezy gagnent bien leur vie et sont sous contrat français. Vive l'expansion d'easyJet!!! il était temps! :))

le 15/10/2011 à 12:59
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Le passager français sera content de savoir qu'un bon nombre de pilotes nouvellement basés en France travaillent en fait sous contrat "flexible" anglais par le biais d'une agence de recrutement. Ce sont les MEMES pratiques que Ryanair, tout à fait il...

le 17/10/2011 à 7:10
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Le probleme c'est la ficalite en France. ON gagnerait plus de recette fiscale a baisser notre fiscalite.

à écrit le 07/10/2011 à 12:36
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L'avenir n'est pas le lowcost ni AF ni EasyJet. Le futur c'est le taxijet. Les gros porteur ne sont bons que dans les longues distances, trop dur a remplir et n'arrivants jamais au plus pres du besoin.

le 07/10/2011 à 14:54
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à 50 euros

le 09/10/2011 à 17:11
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@ bill: toujours intéressants ceux qui veulent tout gratuit...mais au fait, tu commences quand à travailler gratuitement ??? :-)

le 10/10/2011 à 8:07
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bill> ils peuvent meme dire que le vol est gratuit comme pour les lowcost. Une fois le billet reservé, le bagage étant a 40 euros, puis une fois au guichet c'est 1 euros du kilo, et pour payer ils facturent l'utilisation de la carte banquaire 50euros...

à écrit le 07/10/2011 à 9:26
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Vive la concurrence! Pour le coup c'est la SNCF qui va être définitivement larguée sur les liaisons province-province.

à écrit le 07/10/2011 à 8:20
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Air France comme toute entreprise en situation de monopole avec des équipes au sol comme en cabine bien loin des clients un manque de formation dans la qualité aux passagers une arrogance bien françias du nous sommes les plus forts ce qui ne rythme p...

le 09/10/2011 à 19:02
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Merci pour votre patriotisme économique... S'il pouvait s'étendre à la défense de la langue française, au moins dans ses rudiments (ponctuation minimale, phrases correctement structurées...) ce serait encore mieux.

à écrit le 07/10/2011 à 7:41
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Va y avoir du sang sur les murs!

à écrit le 07/10/2011 à 7:00
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On ne soulignera jamais assez la nullité des dirigeants d'Air France qui se sont installés dans une inertie coupable pendant des années et qui, pour fêter leur échec, ont jugé tout à fait convenable d'augmenter leurs salaires de façon obscène.

le 09/10/2011 à 17:09
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@ ahab: et au cas où tu ne le saurais pas, les dirigeants d"AF sont nommés par le gouvernement, comme tous ceux des grandes entreprises française...et c'est en effet un problème, car ce sont des politiques par des entrepreneurs :-)

à écrit le 07/10/2011 à 6:52
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Nous aurons un jour viendra la formule "payez comme vous ressemble" et la compagnie se récupérera avec les villes servies.

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