ADP-Vinci : la bataille turque touche à sa fin

Le choix entre les deux groupes français pour prendre une participation dans le groupe turc TAV pourrait être fait cette semaine. ADP maintiendra-t-il son objectif de prendre entre 34 % et 38 % du capital comme il le prévoyait il y a dix jours ?
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La décision sur le choix entre Aéroports de Paris (ADP) et Vinci, en finale pour prendre une participation dans le capital du gestionnaire aéroportuaire turc TAV Havalimanlari, entre dans sa dernière ligne droite. « Le dépôt des offres est prévu dans quelques dizaines d'heures et on devrait être fixé dans la semaine », explique à "latribune.fr" un proche du dossier. Détenant 26 % chacun de TAV, les groupes turcs et Akfen et Tepe vendent un bloc de 40 % du capital. Le groupe est valorisé à près de deux milliards de dollars.

Pas de surprime politique pour ADP

Après le dernier round du 17 février, qui a propulsé les deux rivaux français en finale, ces offres seront-elles modifiées ? « En tant qu'entreprise publique française, ADP a payé une surprime politique en raison du contexte diplomatique sur le génocide arménien. Avec la censure du Conseil constitutionnel du texte sur le génocide arménien la semaine dernière, ADP est tenté de réviser son offre à la baisse », assure une source, qui estime le ticket d'ADP autour de 500 millions d'euros pour 30 % environ du capital du capital du groupe turc. Un montant équivalent à celui proposé par Vinci, selon le quotidien économique "Les Echos" de la semaine dernière. Pour autant, réduire la valeur de son offre semble extrêmement compliquée pour ADP.

Jusqu'à 38 % pour ADP ?

Surtout, tout dépendra de sa volonté de la direction de mettre le paquet sur TAV. Car, selon nos informations, le groupe présidé par Pierre Graff était prêt (au moment où il a finalisé son offre du 17 février) à prendre une participation capitalistique comprise entre 34 % et 38 % du groupe turc. Mais pas plus pour des questions de prix, et surtout pas au-delà de 50 % pour éviter de devoir lancer une OPA sur le reste du capital comme l'obligerait la réglementation turque.

L'enveloppe prévue avoisinait le milliard de dollars : 700 millions d'euros certaines sources, 1,2 milliard de dollars selon d'autres. Des sources qui ne précisent pas avec quelle parité euro-dollar ont été calculés ces montants. Ce qui irait dans le sens d'une source citée par l'agence Reuters le 29 février, soulignant que l'offre d'ADP devrait être nettement plus élevée que celle de Vinci (pourtant assuré de l'emporter selon une autre source citée par l'agence).

Risque de dégradation de la note

Si ADP devait l'emporter avec un tel montant, ce serait sa plus grosse opération capitalistique. Elle aurait un prix. « ADP serait probablement dégradée jusqu'en 2014 », assure un connaisseur du dossier. Pour autant, certains observateurs ne croient pas une seule seconde à ce scénario.

« Ce montant est énorme. ADP ne prendra jamais le risque d'être contraint de lancer une OPA », explique l'un d'eux. Et d'ajouter. « Car même si l'entrée au capital ne dépasse pas les 50 %, si la CMB (l'AMF turque) estime que le contrôle a dans les faits changé de mains, elle peut néanmoins obliger un investisseur à lancer une OPA ». En résumé, il ne faut pas mettre un des siens au poste de directeur général ni avoir la majorité au conseil d'administration.

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