Ryanair dénonce les "pratiques communistes" de Bruxelles

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  343  mots
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La compagnie low-cost irlandaise déplore que la Commission interdise à ses fonctionnaires de voler sur ses avions depuis Bruxelles. La Commission récuse ses affirmations.

Ryanair a accusé jeudi la Commission européenne de pratiques "communistes" pour interdire à ses fonctionnaires de voler avec la compagnie irlandaise à bas prix depuis Bruxelles, une affirmation qualifiée d'"absurde" par l'exécutif européen. "Cette interdiction constitue une subvention évidente en faveur des compagnies nationales traditionnelles de l'UE et une nouvelle discrimination à l'encontre des compagnies à bas coût en Europe", a accusé le patron de la compagnie, Michael O'Leary, lors d'une conférence de presse à Bruxelles."Au moment où la Commission demande l'austérité aux nations européennes et à leurs citoyens, elle ferait mieux de prendre les devants et d'obliger ses bureaucrates et son agence de voyage à réserver des vols à bas coût à Charleroi", l'aéroport régional au sud de bruxelles d'où opère Ryanair, a-t-il ajouté. Michael O'Leary a dénoncé le "communisme" des directives de la Commission.
La Commission a rejeté les assertions de la compagnie irlandaise. "C'est complètement absurde", a déclaré l'un de ses porte-parole, Antony Gravili, interrogé par l'AFP.

Aucune consigne
"Il n'y a aucune consigne consistant à interdire aux fonctionnaires européens d'utiliser Ryanair", a-t-il ajouté, en indiquant que 300 vols avaient été réservés l'an dernier chez Ryanair, sur un total de 1.696 vols achetés dans des compagnies à bas prix.
Le porte-parole a expliqué que l'utilisation de Ryanair était seulement compliquée par le fait que la compagnie de Michael O'Leary opère depuis Charleroi, située à une soixantaine de kilomètres au sud de Bruxelles où sont situées les institutions de l'UE, et par le fait que les réservations ne peuvent être faites que par les utilisateurs, et non par l'intermédiaire d'une agence de voyage.
Une source européenne sous couvert de l'anonymat soupçonne le patron de la compagnie irlandaise de chercher "à se faire de la publicité avant les vacances".
Les relations entre l'exécutif européen et Ryanair sont tendues depuis longtemps. La Commission européenne vient tout juste de rouvrir une enquête au sujet d'avantages accordés à la compagnie lors de son installation à Charleroi.