Les syndicats d'American Airlines mettent sur orbite une fusion géante avec US Airways

Les principaux syndicats d'American, sous chapitre 11, ont signé avec US Airways un accord sur les conditions de travail en cas de fusion. Ils poussent la direction à accepter une fusion.
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Les fusions effraient les salariés en raison des suppressions des doublons qu'elles entraînent le plus souvent. Et pourtant, chez American Airlines, troisième compagnie américaine placée sous chapitre 11 à l'automne, ce sont les syndicats qui poussent la direction à choisir la voie d'une fusion au nom de la sauvegarde de l'emploi. Ils arrivent même avec un schéma déjà ficelé : Un rachat par US Airways, quatrième transporteur américain. C'est ce qu'ont déclaré les trois plus importants syndicats d'American ce vendredi, The Allied Pilots Association, the Association of Professional Flight Attendants and Transport Workers. A elles trois, ces organisations représentent 55.000 employés. Selon elles, un tel rapprochement préserverait 6.200 emplois au sein de la compagnie quand le maintien d'American dans une stratégie isolée déboucherait sur les 13.000 suppressions d'emplois annoncées par la direction.

Accord avec US Airways

Surtout, ces trois syndicats ont déjà signé un accord avec US Airways sur les conditions de travail. Ce qui signifie ni plus ni moins qu'ils ont levé le plus gros obstacle à un rapprochement. Une énorme avancée, sûrement décisive pour l'aboutissement du projet. Il resterait à voir l'attitude des syndicats de US Airways si une telle fusion aboutissait. Le processus de fusion entre Delta et Northwest en 2008 a longtemps été freiné par les difficultés à harmoniser les contrats de travail entre les salariés des deux compagnies. Et notamment les règles de promotions des pilotes et donc les conditions de rémunération (les fameuses listes de séniorité) nécessaires à la réussite d'une fusion dans l'aérien. US Airways «est la meilleure et la plus rapide des options », ont ainsi résumé les syndicats.

Une telle fusion créerait la première mondiale

Ils n'ont pas tort. Les deux réseaux sont relativement complémentaires. En outre, ce scénario est sûr d'obtenir l'aval des autorités de la concurrence dans la mesure où il permettrait au couple American-US Airways de peser autant, voire même plus que United et Delta qui ont respectivement avalé Continental en 2010 et Nortwest en 2008. Selon des statistiques de l'association internationale du transport aérien datant de mi-janvier, le couple American-US Airways représenterait 18% du marché américain (domestique et international), devant United (15%) et Delta (14%), et deviendrait  ainsi la première compagnie mondiale.

Un schéma qui préserverait l'équilibre des alliances

Une fusion American Airlines-US Airways déboucherait probablement sur la fin de la marque US Airways. C'est ce qui ressort des dernières fusions aux Etats-Unis : c'est la marque de la compagnie la plus importante qui est conservée (même quand c'est celle du transporteur racheté). Ce fut le cas quand America West a croqué US Airways en 2005, où c'est la marque US Airways qui a été conservée. Enfin, une fusion entre American Airlines et US Airways n'entraînerait aucune conséquence sur les alliances. En effet, il est évident que US Airways, aujourd'hui isolée dans Star Alliance, rejoindrait Oneworld, l'alliance d'American et British Airways. Par ricochet, la compagnie britannique pourrait respirer. Car si American devait disparaître ou être démentelée (c'est ce que vise Delta), elle perdrait pied sur le marché américain et verrait ses positions sur les lignes transatlantiques fragilisées.
 

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Commentaires 5
à écrit le 25/04/2012 à 15:08
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Une précision s'impose - c'était Continental Airlines qui a acheté United et non l'inverse comme stipulé dans l'article! Le nom de UA a été conservé pour des raisons de marketing et visibilité de la marque.

à écrit le 20/04/2012 à 20:39
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Le compte à rebours a commencé pour AF/KLM. ce sera sans doute avec une compagnie du Golfe. Le PNC et le PNT vont comprendre leur douleur. Ils ne l'auront pas volé si l'on peut dire.

le 21/04/2012 à 9:44
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Etihad et Qatar sont déja en embuscade.

à écrit le 20/04/2012 à 20:08
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C'est le monde à l'envers, mais c'est effectivement la meilleure solution. Faut se dépêcher de faire cela avant les élections.

le 21/04/2012 à 13:21
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précisions, le commentaire précédent valait pour AA et US Air....

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