Geodis intéressé par l'ouverture du capital de Gefco

Les investisseurs intéressés par l'ouverture du capital de Gefco, filiale logistique à 100 % de PSA, peuvent présenter une offre "non liante" jusqu'à la fin mai. Geodis, l'opérateur transport et logistique de la SNCF, est sur les rangs.
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La filiale de la SNCF, Geodis, semble prête à sauter sur le dossier Gefco, dont une partie du capital est mise en vente par PSA. Ayant besoin d'argent, le constructeur souhaite ouvrir le capital de sa filiale à 100 %, Gefco. Jeudi 10 mai, à l'occasion d'un conseil d'administration, les quatre délégués syndicaux centraux (CFTC, FO, CFE-CGC et CFDT) ont donc demandé aux dirigeants de l'entreprise si des investisseurs s'étaient manifestés. Ils voulaient notamment avoir la confirmation de l'intérêt de Geodis, la branche transport et logistique détenue à 98,4 % par la SNCF (7 milliards d'euros de chiffre d'affaires ; 30.000 salariés) pour Gefco, la filiale logistique de PSA.

Le PDG de Gefco, Yves Fargues, leur a répondu que le groupe Geodis cherchait en effet à "se positionner" sur ce dossier, au même titre que d'autres candidats. Il a ajouté que le groupe n'avait encore pris aucune décision à l'égard d'un investisseur ou d'un autre. De son côté, la direction de SNCF Geodis a répondu à "latribune.fr" : "nous ne ferons aucun commentaire sur ce dossier".

Une opération à 500 millions d'euros

Cette manifestation d'intérêt de Geodis pour Gefco amuse les acteurs du transport ferroviaire de marchandises. Mécontent du service "multilot-multiclient" de Fret SNCF, Gefco avait en effet défrayé la chronique en septembre 2011 en annonçant qu'il ne renouvellerait pas contrat avec Fret SNCF - le pôle de transport ferroviaire de marchandises du groupe SNCF Geodis - pour son transport de voitures neuves. La nouvelle avait fait grand bruit car Gefco était l'un des plus gros clients de Fret SNCF, pour son transport de voitures neuves, avec un énorme marché de 400.000 wagons. Il s'est alors tourné, pour ce contrat, vers des opérateurs privés : Eurocargo Rail (filiale Deutsche Bahn), Europorte (filiale Eurotunnel) et Colas Rail (groupe Bouygues).

L'ouverture du capital de Gefco par PSA intervient dans le sillage de la vente de Citer par PSA. En mauvaise posture financière, le constructeur automobile a été amené à prendre une série de mesures pour dégager des liquidités et aborder l'alliance avec General Motors sur des bases financières saines. Ainsi, le 15 février dernier, le président de PSA, Philippe Varin, avait annoncé, à l'occasion de la présentation des résultats financiers 2011, un vaste programme de réduction de coûts. Le groupe avait alors indiqué qu'il espérait tirer 500 millions d'euros de ses cessions immobilières dans leur ensemble, 500 millions de l'ouverture du capital du logisticien Gefco (3,7 milliards d'euros de chiffre d'affaires, dont 60 % généré par PSA et 75 % par l'automobile, 9.400 salariés). Le constructeur a par ailleurs finalisé en février la vente du loueur Citer, contribuant à la réduction de la dette nette de 440 millions d'euros, selon les chiffres du constructeur.

Remise des offres fin mai

"Le jeu est très ouvert. Il peut y avoir un ou plusieurs investisseurs, des investisseurs industriels ou financiers ou les deux ; on ne nous a pas caché la perspective d'une entrée en Bourse si nous sommes repris par un investisseur financier", indique Anne Subira, déléguée syndicale centrale CFE-CGC de Gefco et secrétaire générale CFE-CGC du Syndicat SNATT (Syndicat national des activités de transport et de transit), jointe par "latribune.fr". "Pour nous, la question la plus importante est de savoir si PSA restera majoritaire au capital mais nous n'avons pas reçu d'assurance en ce sens", ajoute la syndicaliste. "C'est pour nous une question de stabilité. PSA, c'est notre culture. C'est en quelque sorte notre matrice. Nous sommes beaucoup plus qu'une filiale de PSA : nous nous considérons comme son département logistique".

Interrogée sur l'éventualité d'une scission des activités de Gefco, Anne Subira indique que ce point "n'a pas été évoqué" par la direction et ne paraît pas d'actualité. "On ne peut pas imaginer qu'un acteur reprendrait l'activité de transports de voitures, qui est très rentable, sans reprendre aussi le transport de marchandises beaucoup moins rentable". De plus, les activités amont et aval de Gefco sont complémentaires : approvisionnement des usines en amont avec les équipementiers et distribution de véhicules neufs en aval.

Les investisseurs ont jusqu'à la fin du mois de mai pour remettre une offre "non liante". PSA sélectionnera alors des candidats pour un deuxième "round", qui aurait lieu en juillet/août 2012. L'offre retenue par PSA sera alors présentée aux salariés de Gefco en CCE. Une première étape a été franchie en termes de procédure : les comptes consolidés (pour les années 2009, 2010,2011) par des commissaires aux comptes indépendants ont été présentés au conseil d'administration du 10 mai. Ils étaient auparavant consolidés au niveau de PSA.

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Commentaires 2
à écrit le 17/05/2012 à 12:15
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un investissement dans GEFCO par une filiale SNCF pourrait-elle faire revenir Gefco dans les clients de la SNCF en lieu et place de la filiale de Deutsche Bahn qui a récemment remporté le marché ?!!

le 17/05/2012 à 15:56
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avec gefco comme client, la SNCF fret perdait de l'argent. et avait un client pas satisfait. la, au moins, la SCNF aura des sous dans une filiale rentable...et récupérera ainsi un peu du gain tire par gefco de son choix de changer de partenaire..bref...

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