Les projets d'Air France dans le transport régional et le low-cost

Air France veut regrouper ses filiales régionales Britair, Regional et Airlinair au sein d'une même compagnie qui disposerait d'une centaine d'avions. Son capital serait ouvert à un investisseur. Côté low-cost, la direction veut plus que doubler la flotte de sa filiale Transavia d'ici à 2015-2016. Des annonces sont attendues ce jeudi à l'occasion d'un comité central d'entreprise.
Copyright Reuters

Les intentions d'Air France pour redresser son activité moyen-courrier sont arrêtées. Si le redressement du groupe passe par une forte amélioration de la productivité du personnel d'Air France (extension du concept bases de province), il passe aussi par la mise en place d'un nouveau modèle pour les filiales régionales (qui exploitent des avions de 50 à 100 sièges) Britair, Regional et Airlinair ainsi que le fort développement de Transavia la filiale mi-charter-mi-low-cost.
Jeudi, en comité central d'entreprise (CCE), Alexandre de Juniac, PDG d'Air France, fera un point d'étapes sur l'avancée du plan Transform 2015. Parmi toutes les hypothèses de travail, il doit préciser celles retenues qui feront l'objet d'une négociation avec les syndicats. Ceci dans le but de présenter un nouveau projet industriel fin juin. Les mesures pourraient faire des vagues chez les salariés.
Ce pôle régional pèserait un milliard d'euros de chiffre d'affaires
Selon des sources concordantes, Air France a l'intention de regrouper sous une marque commune les compagnies régionales françaises Britair, Regional et Airlinair, en difficultés. Objectif : créer un « pôle régional unifié français beaucoup plus autonome d'Air France». « Une sorte de fusion au sens juridique et financier du terme », selon un connaisseur du dossier, même si les trois opérateurs conserveraient leur propre certificat de transport aérien (CTA). Un tel regroupement donnerait naissance à une compagnie qui pèserait un milliard d'euros de chiffre d'affaires pour une flotte d'une centaine d'avions et 3500 salariés. Elle serait pilotée par Lionel Guérin, actuel PDG d'Airlinair et de Transavia.


Une compagnie plus autonome vis-à-vis d'Air France
Surtout, Air France entend ouvrir le capital de cette nouvelle compagnie à un investisseur qui permettrait d'assurer le développement. Ce nouveau pôle régional serait beaucoup plus autonome vis à vis d'Air France que ne le sont trois compagnies aujourd'hui; une condition jugée nécessaire pour assurer sa croissance. Il conserverait néanmoins des liens très forts avec Air France.
Ainsi cette compagnie aurait deux activités : d'une part la location de ses avions (et de ses navigants) à Air France sur des lignes alimentant le hub de Roissy (à des tarifs d'affrètement revus à la baisse ). De l'autre, des vols réalisés sous sa propre marque sur des lignes de point-à-point à la fois domestiques et internationales essentiellement dans une logique d'aménagement du territoire. De fait, ce pôle régional reprendrait les fonctions commerciales et marketing (il aura un code de compagnie autre que le « AF » d'Air France) aujourd'hui logées au sein de la maison-mère.
Rien ne filtre sur le volet social de cette opération. Des économies seront nécessaires, ne serait-ce parce qu'Air France veut réduire la facture de l'alimentation du hub. Néanmoins, la volonté de développer l'activité semble marquée. In fine, cette nouvelle étape constituerait la fin du modèle régional d'Air France tel qui était imaginé au début des années 2000. Air France avait alors racheté Proteus et Regional Airlines, et misait sur la franchise. Aujourd'hui, l'heure est à l'autonomie. Sur un terrain de jeu où les low-cost ne sont pas présentes, il y a peut-être une carte à jouer.


Dans le low-cost, Transavia est appelée à se développer fortement
En plus de diriger ce nouveau pôle régional, Lionel Guérin continuera de piloter la compagnie à bas coûts, Transavia appelée à se développer fortement. Selon nos informations, la direction d'Air France a l'intention de faire passer la flotte d'avions de sa filiale de huit appareils aujourd'hui à vingt à l'horizon 2015-2016. Tous des Boeing B737 comme actuellement Transavia restera spécialisée sur des routes de point-à-point à dominante loisirs. Certaines pourraient être assurées par Transavia même si elles le sont déjà par Air France. En revanche, il devrait y avoir peu de transfert de lignes aujourd'hui exploitées par Air France à Transavia.

La direction necommente pas
De fait, le développement de Transavia constitue l'un des moyens d'absorber le sureffectif d'Air France. Celui-ci risque d'être important en raison des mesures de hausse de productivité prévues. Le nombre d'avions moyen-courriers d'Air France doit être en effet fortement réduit.
"Nous ne faisons aucun commentaire dans la mesure où nous présentons demain (jeudi) aux cadres et devant le comité central d'entreprise (CCE) la vision globale de notre entreprise", a déclaré à l'AFP un porte-parole de la compagnie française.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 16
à écrit le 31/05/2012 à 16:08
Signaler
Enfin!!! Voir mon commentaire sur la "riposte" des XL Airways, Air Méditerrannée et autres Europe Air Post. Cette stratégie avait déjà été proposée en son temps (2005) par le PDG de Régional, mais balayée d'un revers de la main par les hiérarques du ...

à écrit le 30/05/2012 à 12:19
Signaler
Je pensais justement ce matin à AIR INTER . Pourquoi pas? C'était une belle compagnie, non?

à écrit le 24/05/2012 à 18:41
Signaler
Je propose d'appeler ce groupe Air Inter

à écrit le 24/05/2012 à 6:22
Signaler
http://vimeo.com/32588122 Vous penser aimer le "lowcost", mais savez vous à quel prix vous payez le "bas prix"? Cette enquête décortique le modèle économique de la société Ryanair, modèle basé sur la captation de subventions publiques. On découvre c...

à écrit le 24/05/2012 à 6:21
Signaler
Enquête sur le système Ryanair http://vimeo.com/32588122 Vous penser aimer le "lowcost", mais savez vous à quel prix vous payez le "bas prix"? Cette enquête décortique le modèle économique de la société Ryanair, modèle basé sur la captation de subve...

à écrit le 23/05/2012 à 23:25
Signaler
Il ne faut pas croire que les salaires différent beaucoup entre une low cost et Air France, ce n'est pas la que se trouve la source d économie . Il est vrai qu il est plus facile de naître low cost ( pas de personnel sol, un seul type avion ...) ...

le 24/05/2012 à 2:08
Signaler
je ne suis pas du tout du milieu aerien, mais si AF ne détermine pas ses vols en fonction de ses capacités, y a un blème grave ! le problème n'est p-etre pas le niveau de salaire (quoique 30% d'écart, ça le fait, non ?) mais la productivité ...!

le 24/05/2012 à 2:08
Signaler
je ne suis pas du tout du milieu aerien, mais si AF ne détermine pas ses vols en fonction de ses capacités, y a un blème grave ! le problème n'est p-etre pas le niveau de salaire (quoique 30% d'écart, ça le fait, non ?) mais la productivité ...!

le 24/05/2012 à 2:09
Signaler
et s'il n'y a pas vraiment d'écart de salaire, alors tout va bien : les navigants accepteront sans rechigner (ni indemnités) à voler pour Transavia ..!!!!

à écrit le 23/05/2012 à 21:25
Signaler
Encore des plans sociaux en perspective ?

à écrit le 23/05/2012 à 15:31
Signaler
qui peut me dire ce qu'est cityjet? merci beaucoup

le 23/05/2012 à 19:10
Signaler
C'est une compagnie Irlandaise, filiale à 100 % d'Air France...

le 23/05/2012 à 19:11
Signaler
C'est une Compagnie Irlandaise, filiale à 100 % d'Air France ...

à écrit le 23/05/2012 à 13:21
Signaler
faire des manants avec des nobles ? Mission impossible ! On Nait low- cost on ne le devient pas .

le 23/05/2012 à 21:24
Signaler
Votre commentaire ne vole pas très haut...

le 24/05/2012 à 1:59
Signaler
Mais il a le mérite d'être clair...et terriblement lucide.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.