EasyJet pèse deux fois plus lourd en Bourse qu'Air France-KLM

EasyJet a intégré aujourd'hui le principal indice de la bourse de Londres avec une valorisation de 4,8 milliards d'euros. Une consécration qui met en exergue les difficultés des compagnies historiques pourtant mieux pourvues en actifs mais qui peinent à retrouver leurs niveaux boursiers d'antan.
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Pour ceux qui en doutaient encore, le low-cost dans le secteur aérien n?est plus un marché occupé par quelques acteurs d?arrière-plan. L?arrivée d?EasyJet dans le Footsie, l?indice-vedette de la Bourse de Londres, aujourd?hui, est là pour le rappeler. Les marchés consacrent ainsi le modèle érigé par la pionnière des compagnies aériennes à bas-coûts fondée en 1995 par l?homme d?affaire d?origine chypriote Stelios Haji-Ioannou.

Avec une valorisation de 4,8 milliards d?euros, la compagnie aux couleurs orangées ne vaut qu?un milliard de moins qu?IAG la holding qui réunit deux « majors » du transport aérien : British Airways et Iberia. Plus emblématique, Air France-KLM qui jadis caracolait à la première place des compagnies aériennes européennes, n?est valorisé que 2,4 milliards d?euros à la bourse de Paris. Et encore, il faut rappeler que l?action de la compagnie franco-néerlandaise a bondi de 80% en un an. Elle revient de loin, notamment depuis son éjection du Cac 40, principal indice de la Bourse de Paris, en septembre 2009, remplacé par Technip.

Air France-KLM plus riche par ses actifs

Et pourtant, Air France-KLM compte une flotte trois fois plus importante avec 593 avions dont de nombreux long-courriers, contre 214 avions pour EasyJet essentiellement des moyens-courriers. Par ailleurs, la compagnie tricolore a transporté près de 77 millions de passagers en 2012, contre 58 millions pour EasyJet (exercice clos le 30 septembre). Un écart plus important encore si on devait prendre en compte le rapport sur les kilomètres parcourus par passager, puisqu?EasyJet n?a pas d?offre long-courrier.

La compagnie low-cost a toutefois réussi à s'imposer, contraignant ses adversaires à s?adapter, en s?inspirant de son modèle. Air France-KLM vient ainsi de lancer une nouvelle filiale low-cost en fusionnant son réseau régional (Brit Air, Régional et Airlinair) sous une appellation unique, la marque « Hop ! ». Le premier vol est prévu le 31 mars entre Paris et Perpignan, et la direction du groupe se réjouit d?ores et déjà du succès des premières réservations (+11,6% sur avril et mai).

Réduire l'écart de productivité

Pour créer une offre compétitive sur cette branche qui perdait près de 600 millions d?euros par an, Air France a négocié des accords de productivité avec son personnel navigant. Il s?agissait de réduire l?écart de productivité entre le personnel des deux compagnies rivales. Un pilote EasyJet effectue entre 650 et 700 heures de vol par an, contre une moyenne de 560 chez Air France.

Pour EasyJet, cette culture de chasse aux coûts n?était pas qu?un simple levier commercial, elle a permis de mieux juguler les effets de la volatilité des cours du kérosène. Les « surcharges carburant » imposées aux clients des compagnies traditionnelles ont été du plus mauvais effet, là où les compagnies low-cost ont tout fait pour éviter de telles solutions.

Comment EasyJet s'est distingué de Ryanair

Le succès d?EasyJet repose également sur un positionnement original par rapport à Ryanair, l?autre grande compagnie low-cost européenne, qui est  désormais la première compagnie  en termes de passagers transportés en Europe (75,8 millions en 2011). En desservant les grands aéroports internationaux (Orly, Roissy?) EasyJet est clairement venu chasser sur les terres des compagnies traditionnelles, à savoir la clientèle d?affaire en développant une offre spécifique : tarifs flex (qui permet de changer les dates de voyages), intégration du bagage en soute, priorité à l?embarquement? Le réseau EasyJet est également moins étendu afin de pouvoir intensifier la fréquence sur les lignes et proposer des allers-retours dans la journée.

Le modèle EasyJet s?est montré particulièrement résistant, y compris en période de crise. Lors de son dernier exercice clos le 30 septembre dernier, la compagnie low-cost a enregistré un chiffre d?affaires en hausse de 11,6% à 4,4 milliards d?euros assorti d?une progression de 28% du bénéfice avant impôts à 394 millions d?euros. De son côté, Air France-KLM a enregistré un chiffre d?affaires quasiment six fois plus important à 25,63 milliards d?euros (+5,2%) en 2012. La compagnie tricolore a néanmoins accusé une perte nette de 1,19 milliard d?euros.

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Commentaires 7
à écrit le 18/03/2013 à 21:48
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Oui mais les dettes ne sont pas les mêmes !!! Il est stupide de ne prendre en compte que la valorisation boursière, il faut aussi tenir compte des dettes : Air france 6.5 Mrds?, Easyjet 0.5 Mrds? => Valo actifs Air France : 2.4 + 6.5 = 8.9 Valo acti...

à écrit le 18/03/2013 à 21:01
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Easyjet a reussi comme d'autres operateurs low cost en utilisant un seul type d'avion contrairement a Hop qui va operer 3 types differents d'avion en melangeant jet & turboprop, bonjour l'optimisation des couts de maintenance...et des equipages.

à écrit le 18/03/2013 à 19:56
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mais pèse 10 fois moins le pib français

à écrit le 18/03/2013 à 17:27
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2 personnes avec bagages en soute sur Basel Londres Basel pour 150 ? + 1 eau minérale payante, qui dit mieux ? Il serait temps qu'Eurostar desservent d'autres villes !

le 20/03/2013 à 22:07
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On verra le jour ou votre boite vous demandera de passer sous contrat irlandais pour s ajuster a la demande de clients qui veulent payer le juste prix. Quel argument de faux derche consumeriste.

à écrit le 18/03/2013 à 17:27
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...et encore plus en terme de bénéfice....

à écrit le 18/03/2013 à 17:16
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Ca fait mal ça :D

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