La Deutsche Bahn veut profiter de la grogne des régions envers la SNCF

Arriva, la filiale britannique de la Deutsche Bahn propose aux régions qui le souhaitent de tester pendant deux ans un opérateur autre que la SNCF pour l'exploitation des TER. Ceci dès 2016 en avance par rapport au calendrier prévu de l'ouverture des marchés ferroviaires de voyageurs à partir de 2019.
Fabrice Gliszczynski
Les régions sont les autorités organisatrices du transport régional
Les régions sont les autorités organisatrices du transport régional (Crédits : <small>Reuters/<a href="http://www)

La Deutsche Bahn (DB) et sa filiale britannique Arriva seront vite fixées sur l'intensité de la grogne de certaines régions à l'encontre de la SNCF. Alors que plusieurs d'entre elles (la Lorraine encore récemment), se plaignent des coûts de l'exploitation de leur réseau TER par la SNCF, Arriva propose de tester dès 2016 -bien avant l'ouverture du marché ferroviaire des voyageurs à partir de 2019- l'impact qu'entraînerait la mise en concurrence des réseaux régionaux, aujourd'hui exploités par la SNCF.

Dans un rapport rendu public mardi, la société britannique propose en effet aux conseils régionaux (autorités organisatrices des transports régionaux), de tester pendant deux ans la concurrence. Arriva suggère la mise en place de 4 projets-pilotes ouverts aux opérateurs qui le souhaitent, assortis d'un calendrier précis : définition des quatre projets courant 2014, avec les régions volontaires, puis appels d'offres, ouverts à tous les opérateurs ferroviaires, lancés début 2015. La durée de cette expérience sera de deux ans. Une concession ferroviaire dure entre sept et quinze ans.

20 à 30% de baisse de prix

"Le mécontentement de certaines régions envers la SNCF est interprété par la Deutsche Bahn comme un signal l'encourageant à bouger. Arriva profite de cette fenêtre de tir pour tester la réaction des régions mais aussi du gouvernement, explique un observateur.

 "Soit elle reçoit une fin de non-recevoir, soit certaines régions la suivent et la soutiendront dans son projet. La DB estime qu'il n'est pas nécessaire d'attendre 2019". Ce que confirme à l'AFP le responsable du développement pour Arriva en France, Keith Bastow. "On peut graduellement ouvrir le marché, sans attendre 2019", a-t-il indiqué.

Pour lui, il s'agit d'une "opportunité de voir ce qui se passe vraiment" lors de la mise en concurrence de la SNCF.

"Les autorités, les régions, les passagers, les employés du rail, la SNCF même, pourront voir quel en est l'impact. Cela permet de tester, avant de mettre en oeuvre les principes" d'une véritable concurrence, a-t-il ajouté.

Selon la Commission européenne, "sur certains marchés libéralisés, l'attribution par appel d'offres des contrats de service public s'est traduite par des économies de l'ordre de 20% à 30% à niveau de services égal." Un argument de poids à l'heure de la rigueur budgétaire.

Même s'il existe une alliance entre objective entre la Deutsche Bahn et la SNCF  sur la défense à Bruxelles d'un modèle d'entreprise ferroviaire regroupant l'exploitant et le gestionnaire d'infrastructures (ce que prône le projet français de réforme ferroviaire), l'annonce d'Arriva montre bien que l'allemand piaffe d'impatience à l'idée défier sa concurrente française sur ses terres.

 

Fabrice Gliszczynski

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