Grève surprise chez Lufthansa à Roissy

Les salariés de Roissy de la compagnie allemande ont débrayé de manière massive ce jeudi pour protester contre un plan social visant la suppression de 75% des effectifs en France.
Fabrice Gliszczynski
11 vols au départ de Roissy, 11 à l'arrivée sont annulés ce jeudi

Le trafic des vols Lufthansa reprenait progressivement jeudi après-midi à l'aéroport parisien de Roissy-Charles-de-Gaulle, après un débrayage surprise des salariés le matin pour protester contre un plan social prévoyant la suppression de 75% des postes en France. "Des personnes de la relève de l'après-midi sont arrivées et nous sommes confiants sur la reprise du trafic. Six ou sept vols devraient être assurés au départ de Roissy, selon la disponibilité des avions", a déclaré à l'AFP un porte-parole d'Aéroports de Paris (ADP) en début d'après-midi.

Jeudi matin, tous les salariés de la compagnie allemande avaient quitté leur poste, faisant craindre à ADP l'annulation de tous les vols pour la journée, soit onze au départ et onze à destination de l'aéroport parisien.

Des passagers ont voyagé sur d'autres compagnies

"Compte-tenu de l'arrivée de deux membres de la direction, qui permet d'aider à l'embarquement, l'intersyndicale a incité l'équipe du soir, qui voulait elle aussi cesser le travail, à prendre le service pour le bien des passagers", a expliqué à l'AFP Franck Bonot du syndicat Unsa, confirmant la reprise des vols. Selon lui, les passagers du matin, qui n'ont pas pu partir, ont été "reroutés sur d'autres compagnies, d'autres vols Lufthansa, quand c'était possible vendredi, et certains ont été transportés à Francfort par bus".

Peter Schneckenleitner, porte-parole de Lufthansa à Francfort, a indiqué de son côté à l'AFP "qu'en raison d'un nombre en hausse d'arrêts maladie du personnel de la Lufthansa à Paris", des "irrégularités" pouvaient avoir lieu. Il a invité les voyageurs à se renseigner sur le site internet de la compagnie.

Dans un communiqué, l'intersyndicale CFDT, CFTC, Unsa et CGE-CGC a fait part jeudi matin du "malaise général au sein de Lufthansa à Roissy-Charles-de-Gaulle". En novembre, la tension était montée d'un cran. Un responsable de l'Unsa avait déposé plainte contre Lufthansa après la découverte d'un fichier d'un ancien cadre dirigeant rempli d'annotations sur une cinquantaine de salariés de l'escale de Roissy.

Plan social visant 199 personnes en France

Depuis l'annonce du plan social, qui prévoit la suppression de 199 postes en France, soit 75% des effectifs, les salariés sont "fatigués, déprimés, on tourne à plus de 20% de sous-effectif du fait des arrêts maladie", a expliqué à l'AFP Franck Bonot (Unsa). Jeudi matin, "le personnel était en fort sous-effectif" et "l'absence de cadres" pour gérer cette situation a été la "goutte d'eau", relate-t-il. Selon lui, 11 salariés seulement étaient présents, sur une vingtaine, et les cadres "partis pour les fêtes". Aéroports de Paris a dépêché "des agents commerciaux aux comptoirs et dans la zone de Lufthansa pour guider les passagers" et va publier un message annonçant les annulations sur son site, a précisé la source d'ADP. Selon elle, un responsable de Lufthansa basé à Francfort doit arriver vers 13H00 à l'aéroport de Roissy.

De son côté, la direction de Lufthansa en France n'était pas joignable jeudi matin. Pour redresser sa rentabilité et financer le renouvellement de sa flotte, Lufthansa a engagé en 2012 une cure d'austérité prévoyant la suppression de 3.500 postes dans le monde.

Deux jours de retard pour un vol de United

La période de Noël est décidément agitée au terminal 1 de Roissy. 169 passagers de United Airlines, partenaire américain de Lufthansa, en partance pour New-York pour Noël ont passé le réveillon puis la journée du 25 à Roissy, en raison d'un ennui mécanique. Ils n'ont pu décoller que ce jeudi dans la matinée.

Le départ était prévu mardi à 12H55 pour une arrivée à Newark (banlieue ouest de New York) le 24 décembre à 15H05. Le vol a été reporté au lendemain. "Mardi, on est monté dans l'avion, et on a été jusqu'en bout de piste, mais le pilote a eu un voyant qui clignotait et le départ a été annulé", a témoigné par téléphone l'un des passagers, un directeur marketing de 54 ans. "On a été hébergés à l'hôtel et on est revenus vers 06H00 du matin au terminal" de l'aéroport dans l'espoir de décoller. "Il y a beaucoup de familles, les gens sont sur les nerfs", a-t-il déclaré. Pas de chance, mercredi 25 décembre le vol a été à nouveau reporté. Mercredi, Séverine Muller, 41 ans, se plaignait de ne pas être informée convenablement par la compagnie. Cette habitante de Saint-Cloud devait partir fêter son anniversaire à New York pendant sept jours avec son conjoint. "Là, c'est bien amputé", constate-elle. "Hôtel face à Times Square", "tour d'hélicoptère", elle redoute de ne pas être remboursée de ses frais.

"Reprotection"

Si la "reprotection "des passagers sur d'autres vols (ceux de United, ou ceux de ses partenaires Lufthansa, Air Canada, US Airways voire de ses concurrents comme Air France qui exploite de nombreux vols vers New-York) pouvaient être compliquée à chaud après le premier retard, mardi, elle n'a visiblement pas été envisagée pour mercredi au cas où l'avion ne puisse pas à nouveau décoller comme ce fut effectivement le cas. Interrogée sur ce point, United n'a pas été en mesure de répondre.

Fabrice Gliszczynski

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Commentaire 1
à écrit le 27/12/2013 à 10:51
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Au départ de Paris le 02 aout 2013 pour Francfort, avec un effectif assez consèquent, c'était un furieux bazar! Je n'ose imaginer avec les trois-quart de personnel en moins !

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