Trafic record pour Aéroports de Paris grâce à Orly

ADP a franchi en 2013 la barre des 90 millions de passagers annuels. Une performance réalisée grâce au dynamisme d'Orly (+3,8%), tandis que Roissy n'augmente que très peu (+0,7%).
Fabrice Gliszczynski

Trafic record pour Aéroports de Paris (ADP). Pour la première fois de son histoire, le gestionnaire des aéroports de Roissy et d'Orly a franchi en 2013 la barre des 90 millions de passagers annuels. L'an dernier, les deux aéroports ont en effet accueilli 90,3 millions de passagers (+1,7% par rapport à 2012), grâce essentiellement à la croissance de l'aéroport d'Orly. Le trafic y a progressé de 3,8%, à 28,3 millions de passagers alors qu'il n'a augmenté que de 0,7% à Roissy-Charles de Gaulle (62 millions de voyageurs). Des trajectoires qui traduisent la situation des deux aéroports. Hub d'Air France, l'aéroport de Roissy pâtit de la croissance très modérée de la compagnie tricolore, alors qu'Orly profite de la croissance des compagnies à bas coûts.

Augmentation du nombre de passagers par avion

Pour Orly, il s'agit d'un trafic record. Le précédent (27,4 millions de passagers) remontait à 1994, la dernière année avant l'application en année pleine du fameux décret sur le plafonnement des créneaux horaires à 250 000 mouvements -atterrissages et décollages- par an), auquel s'est ajouté un couvre feu à 23h30. Après une baisse de trafic, renforcée par la suite par le développement du TGV Méditerranée, le trafic est reparti à la hausse ces dernières années.Surtout, dans le débat avec les riverains sur les nuisances sonores, cette hausse de trafic n'est pas la conséquence d'une augmentation du nombre de vols, lesquels ont même reculé légèrement de 0,4%. Mais d'une hausse du nombre de passagers par avion. Car les appareils se posant à Orly sont en moyenne de plus en plus gros. « En 10 ans, l'emport moyen a progressé de 10% », expliquait en septembre à La Tribune Franck Meyrède. Il était de 119 sièges, et dépasse même 150 passagers chez certaines compagnies à bas coûts comme Easyjet.

Les low-cost en force

Cette évolution traduit notamment le changement de profil d'Orly depuis une décennie, avec l'arrivée massive des compagnies low-cost qui utilisent des appareils de type B737 ou A320. Pour ce type de compagnies, Orly présente plus d'avantages que Roissy. La proximité des pistes des aérogares (qui limite le temps de roulage) leur permet d'effectuer des demi-tours très rapides entre l'atterrissage et le décollage (30 minutes), et donc de faire voler leurs avions jusqu'à 13 heures par jour. De quoi répartir les coûts fixes sur un nombre plus élevé de vols. Cette productivité avions constitue l'élément clé de leur modèle. Outre ces facilités opérationnelles, l'appétence des passagers pour Orly en raison de sa proximité de Paris, permet également aux compagnies de générer une recette plus élevée.

Développement de Transavia

Dix ans après l'arrivée d'Easyjet à Orly, après la déconfiture d'Air Lib et d'Aéris, les low-cost  présentes à Orly représentent plus du quart de l'activité de la plateforme. Et beaucoup plus demain avec les développements annoncés d'Easyjet, Vueling et surtout de Transavia. La filiale à bas coûts d'Air France a prévu d'ouvrir 17 nouvelles lignes cet été au départ de France dont 9 au départ d'Orly.

Conséquences : les low-cost étant plus présentes à l'international que sur les vols intérieurs, le poids des vols domestiques dans l'activité d'Orly est beaucoup moindre que celui des vols vers l'Europe. « La  vocation d'Orly est de desservir l'Europe et le bassin méditerranéen, et d'avoir des vols long-courriers pour relier certaines parties du monde », expliquait Franck Meyrède.

 Rénovation

 Avec cette croissance de trafic, le niveau de trafic d'Orly se rapproche de la capacité maximale de l'aéroport de 30 millions de passagers en catégorie « D » des standards de confort élaborés par l'association internationale du transport aérien (Iata) (m2 par passager, par type de process à l'enregistrement, au passage à la sûreté, à l'embarquement). Si l'on prend la catégorie « C », celle que vise Aéroports de Paris à Orly, l'aéroport a donc déjà dépassé sa capacité maximale (27 millions de passagers). Annoncée en octobre 2012, la rénovation d'Orly va permettre, une fois achevée en 2018, d'augmenter la capacité d'accueil en catégorie « C » de plus de 5 millions passagers pour la porter à 32,5 millions par an. Pour accueillir 32 millions de passagers par an sans vols supplémentaires, les avions devront être remplis en moyenne à hauteur de 135 passagers.

Le bruit perçu a été divisé par deux en une dizaine d'années

 Cette hausse de l'emport moyen des avions permet d'augmenter non seulement le trafic mais aussi les emplois. Et ce, sans remettre en cause les contraintes environnementales (auxquelles aucun gouvernement ne s'attaquera probablement jamais), un sujet ultra sensible pour les riverains. Pour autant, les nuisances sonores ont baissé de manière mécanique depuis l'instauration du plafonnement fin 1994 grâce à l'utilisation par les compagnies d'avions plus modernes. Le bruit perçu a été grosso modo divisé par deux au cours des huit ou des douze dernières années, selon les endroits. Ce qui n'empêche pas certains élus de tirer à boulets rouges sur Orly, certains demandant même sa fermeture.

Fabrice Gliszczynski

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Commentaire 1
à écrit le 16/01/2014 à 9:43
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Cet article conforte l'idée que la construction d'un nouvel aéroport à Nantes (Notre Dame des Landes) en raison de la croissance du traffic et l'augmentation du bruit est absoluemnt infondée.

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