L’incroyable baisse de salaires des pilotes d’Iberia

Après des années de conflit, la direction a signé avec le syndicat des pilotes Sepla un accord "historique" sur la baisse de la masse salariale des pilotes d'au moins 14%.
Fabrice Gliszczynski

"Historique". "La base d'une croissance rentable". "Le point d'inflexion dans l'avenir de la compagnie". C'est ainsi que la direction d'Iberia et de sa maison-mère IAG, ont qualifié l'accord passé avec le syndicat de pilotes Sepla qui devrait donner un grand bol d'oxygène à la compagnie. Après des années de conflit avec la direction, les pilotes ont accepté des réduction de la masse salariale d'au moins 14%. Hors procédure judiciaire, le cas est rarissime.

De quoi permettre à la compagnie espagnole, en grandes difficulté ces dernières années à cause de la concurrence des low-cost et l'arrivée du TGV, de réduire ses coûts.

Cet accord "marquera un point d'inflexion dans l'avenir d'Iberia", a expliqué Willie Walsh, directeur général d'IAG, l'entité qui coiffe British Airways et Iberia, en soulignant "un changement structurel permanent était le seul moyen de sauver Iberia d'un lent déclin". L'accord doit être néanmoins validé par l'assemblée générale du syndicat de pilotes Sepla.

En 2012, la compagnie avait précisé que le salaire moyen brut annuel de ses pilotes était d'environ 200.000 euros

1.400 pilotes

Pour Iberia cet accord permet d' "introduire des changements structurels permanents et d'améliorer la viabilité de la compagnie aérienne". Il prévoit non seulement que "les salaires seront gelés jusqu'en 2015", mais inclut aussi dès maintenant "une réduction de salaires de 14% pour l'ensemble des pilotes (quelque 1.400 personnes, ndlr) et une baisse de 4% additionnelle, liée à l'accord de productivité".

Si la productivité s'améliore comme prévu par l'accord, ces 4% supplémentaires ne seront pas appliqués, précise la direction. A partir de 2015, les salaires pourront à nouveau augmenter, mais toute hausse sera "sujette à la rentabilité de la compagnie". En autorisant Iberia Express d'exploiter jusqu'à 25 avions d'ici à 2017, "il permettra aussi la croissance  de la filiale  à bas coûts d'Iberia, avec une base de coûts compétitive".

850 millions d'euros de pertes entre 2008 et 2012

Alors que British Airways est dans le vert, Iberia, qui a fusionné avec elle en janvier 2011, dit avoir essuyé plus de 850 millions d'euros de pertes entre 2008 et 2012. Au troisième trimestre, elle est parvenue à dégager un bénéfice opérationnel de 74 millions d'euros, contre un million seulement un an plus tôt.

Lire ici : Iberia, le boulet de British Airways

Syndicats et direction avaient annoncé le 13 mars 2013 un accord prévoyant notamment la suppression de 3.100 emplois.

Le précédent SAS

Fin 2012, la compagnie SAS avait annoncé un vaste plan de restructuration, prévoyant non seulement une forte baisse des effectifs mais aussi des salaires de son personnel, allant jusqu'à 15% pour certains.

Fabrice Gliszczynski

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Commentaires 11
à écrit le 24/02/2014 à 16:09
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14 % de baisse par rapport à des salaires de 200.000 Euros ? On est en droit de dire que, par rapport à d'autres Espagnols qui, eux, ont tout perdu ou presque, ils pouvaient signer cet accord.

à écrit le 14/02/2014 à 8:41
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a) -14% de 200 000 euros, çà en laisse encore pas mal sur le coin de la table. b) L'Espagne vient de se taper une récession, et elle ne peut pas ajuster ses coûts en dévaluant : elle s'ajuste donc par les salaires. C'est de l'économie élémentaire, e...

à écrit le 13/02/2014 à 22:18
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Quand les gros maigrissent, les maigres meurent....

à écrit le 13/02/2014 à 20:58
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... et pendant ce temps là, les pilotes d'AirFrance prévoit une grève pour les prochaines vacances scolaires !! Il va falloir réagir si ils ne veulent pas en arriver là !!! Peut être qu'accepter un développement de Transavia en court et moyen courrie...

le 14/02/2014 à 8:53
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Et celle de 25 jours en mai....sidérant

à écrit le 13/02/2014 à 17:58
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pour "sauver" l'euro, il faut baisser les salaires. Sympa...

à écrit le 13/02/2014 à 16:15
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voila qui va rassurer notre banque centrale : "non non pas de deflation en europe" . Ah ? quand les prix et les salaires baissent simultanément ce n'est pas ça la déflation ? Nos brillants politiciens dans toutes l'Europe appliquent la même politique...

le 13/02/2014 à 16:51
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Que la déflation compétitive soit une catastrophe, on est d'accord... Mais dans ce cas, il s'agit seulement de réduire des salaires insensés : il vaut mieux réduire ceux la que réduire les salaires les plus bas. La réduction des inégalités de revenus...

le 22/02/2014 à 17:11
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Fine Analyse, Merci,

à écrit le 13/02/2014 à 15:51
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une baisse des salaire à proposer à ceux qui sont pour une sortie de l'euro pour une "dévaluation compétitive" ce qui finalement revient au même et met tout le monde d'accord.

le 13/02/2014 à 16:19
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Faux. Une baisse de salaire ne reviendra pas au même car cela n'est pas source d'inflation mais de baisse du pouvoir d'achat sans influer positivement sur l'économie locale. Une dévaluation est certes source d'inflation cependant un regain de souvera...

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