A Saint-Nazaire, on réinvente les bateaux à aubes

Neopolia, cluster « marine » du groupement d'entreprises des Pays de la Loire, a décroché un contrat pour la construction de trois navires de croisière fluviale. Ses propositions innovantes ont convaincu le commanditaire strasbourgeois, CroisiEurope.
Le "Loire Princesse" transportera en 2015 ses premiers passagers entre Angers et Nantes.

Des navires propulsés par des roues à aubes sur la Loire : l'image, pour le moins inédite, deviendra réalité au printemps 2015. Dans un peu plus d'un an, Neopolia, groupement d'entreprises des Pays de la Loire, livrera le premier des trois navires de croisière fluviale commandés par le croisiériste CroisiEurope. Le "Loire Princesse" transportera alors ses premiers passagers entre Angers et Nantes. La photo sera d'autant plus belle qu'elle couronnera un travail de réactivité et d'innovations de la part du cluster « marine » Neopolia.

À l'origine du contrat, il y a les relations commerciales de longue date entre le croisiériste et Hervé Germain, copilote de la partie « marine » du cluster. Ce dernier est également dirigeant de Mapac, fabricant de cloisons, qui a l'habitude d'intervenir dans l'aménagement des navires fluviaux de CroisiEurope. Pour sa part, CroisiEurope est le leader européen de la croisière fluviale. Le groupe strasbourgeois est constamment en train d'étoffer son offre commerciale. Après avoir investi le Rhin, ou encore la Gironde, il cherchait à développer un produit sur la Loire. « Mais on ne pouvait imaginer que la construction de petits bateaux était possible à Saint-Nazaire », explique Axel Araszkiewicz, responsable des relations extérieures. « On a donc fait comprendre que le chantier nazairien en était capable », résume Hervé Germain.

Une dizaine d'entreprises participent au projet

Dès lors, la mobilisation des différents acteurs se met en place. La Région, qui déroule le tapis rouge pour accueillir les responsables de CroisiEurope ; STX France qui met à disposition son chantier pour l'assemblage ; et, bien sûr, le cluster « marine » Neopolia, qui démontre sa capacité à solliciter, animer, coordonner son réseau, le tout dans un délai très court. Le travail sur la proposition n'a commencé formellement qu'en novembre dernier pour aboutir à un engagement ferme du croisiériste au début du mois de février.

Et puis, il a fallu innover tous azimuts. En premier lieu pour faire face à des contraintes propres à un fleuve aussi changeant que la Loire.

« Cela nécessite un faible tirant d'eau pour répondre à la variation du niveau du fleuve. D'où la proposition d'une propulsion à roues à aubes », explique Hervé Germain.

Pour répondre à cette même exigence, il a également fallu travailler sur le poids, alléger au maximum le navire. Certains éléments de la superstructure sont réalisés en aluminium. Et puis il a fallu aussi innover en termes de design. Pour ce faire, Neopolia a fait appel à un cabinet d'architecture navale nantais, Stirling Design International.

Au final, le premier navire produit mesurera 90 mètres de long pour 15 de large sur trois ponts. Il sera - et c'est là encore une première pour un bateau de croisière fluviale -, doté de balcons. Innovation également dans le cadre de l'aménagement intérieur. Que ce soit dans la disposition des locaux ou encore la grande vue sur l'arrière.

« Notre travail sur la superstructure nous a permis d'y enlever des éléments pour arriver à cette vue dégagée », poursuit Hervé Germain.

Innovation enfin pour Neopolia dans la phase de réponse à la demande et de production.

« On a mis nous-mêmes les entreprises du groupement en compétition. Nous avons ainsi obtenu des prix référents qui nous ont permis de faire une offre commerciale intéressante », précise Hervé Germain, qui n'en dira toutefois pas plus sur le prix total de la commande.

Au final, une dizaine d'entreprises participent au projet. Quant à la production, Neopolia s'est coulé dans la culture de CroisiEurope où « chaque entreprise est responsable de sa partie », résume Hervé Germain. Au groupement le travail de coordination, mais sous la supervision du strasbourgeois.

Au-delà, le contrat est intéressant à plus d'un titre. Il démontre la pertinence du principe du regroupement, le fameux « chasser en meute », cher aux politiques. Il positionne le port de Saint-Nazaire sur un nouveau créneau, les navires de croisière fluviale, qu'il avait manqué de peu lors d'une commande similaire annulée par Viking River Cruises.

Enfin, Neopolia n'oublie pas que CroisiEurope s'est ouvert aussi à la croisière maritime. Ce premier marché fluvial pourrait donc ouvrir des horizons beaucoup plus lointains.

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Commentaires 6
à écrit le 10/03/2014 à 11:45
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moi je trouve sa,bo sabot , non un beau bateau , je plaisante c est super , et comme c est le tourisme qui marche le mieux , en france , en plus créateur d emplois , en plus belle région tout ce qui faut pour de belles vacances

à écrit le 07/03/2014 à 13:57
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Aller hop, un impôt, pardon , une taxe.

à écrit le 06/03/2014 à 17:28
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la compagnie croisieurope est sans aucun doute la meilleure des compagnies de croisieres . J en suis a a ma 6eme croisiere et jamais decu (repas top et ambiance familiale) je vous conseille les weeks end a themes si vous voulez vous amuser entre am...

à écrit le 05/03/2014 à 19:24
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La France qui innove, bravo !

le 09/03/2014 à 22:41
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Réinventer l'eau chaude c'est que vous appeler de l'innovation?

à écrit le 05/03/2014 à 19:23
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Si nos politiciens sont médiocres nos ingénieurs, techniciens et ouvriers sont eux à la hauteur des enjeux technologiques.

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