Grève SNCM : l'ultime espoir des collectivités locales

Les collectivités locales proposent un moratoire de quatre mois minimum qui met la SNCM à l'abri d'un dépôt de bilan. Elles espèrent surtout remettre tout le monde au travail.
S'ils acceptent le moratoire, les grévistes devront se remettre au travail. | Terzian

La Ville de Marseille, la Communauté urbaine Marseille Provence Métropole et le Conseil général des Bouches-du-Rhône ont proposé un moratoire de quatre mois minimum pour mettre la SNCM à l'abri du dépôt de bilan. Dans une période importante pour l'économie de la région, cette demande - en échange d'une reprise de travail a le mérite - fait valoir dans un communiqué diffusé ce 7 juillet en fin de matinée :

" Geler toute démarche de mise en œuvre, de procédure de sauvegarde ou de redressement judiciaire, afin de permettre aux professionnels, dont certains sont des acteurs importants de l'économie régionale, de finaliser un projet de reprise cohérent, respectant l'emploi, l'activité économique et privilégiant l'investissement et l'acquisition de nouveaux navires plus adaptés à l'activité". 

Reste à savoir si, dans un contexte hautement  inflammable, la proposition des élus marseillais sera de nature à lever tous les verrous alors que les syndicats ont rendez-vous ce lundi en préfecture de région à Marseille avec le médiateur nommé par le  gouvernement la semaine dernière, Gilles Bélier.

 
Louis Gallois et Gilles Bédier, en premières lignes

Cette proposition collective fait suite à une semaine de crise, amorcée avec la venue, il y a une semaine le lundi 30 juin, de Frédéric Cuvillier, qui devait échanger avec l'intersyndicale par visioconférence et qui avait finalement fait le déplacement. Un échange qui s'était soldé par d'énièmes annonces : la nomination de Gilles Bélier, vice-président du conseil d'orientation de l'emploi, comme médiateur dans le dossier tandis que l'ancien patron d'Airbus et de la SNCF, ancien commissaire général à l'investissement et actuel président du conseil de surveillance de PSA, Louis Gallois, était désigné pour établir un plan stratégique de soutien aux compagnies de transport maritime françaises. 


Conseil de surveillance le 15 juillet

L'annonce avait été faite en amont de la tenue d'une assemblée générale des actionnaires, qui devait être suivie d'un conseil de surveillance le 2 juillet et qui devait avaliser le remplacement de l'actuel président du Conseil de surveillance Gérard Couturier par Jérôme Nanty,  secrétaire général de Transdev. Faute de quorum - un seul des cinq administrateurs de Transdev était présent mais aucun des trois représentants de l'État -, le conseil de surveillance a été ajourné au 15 juillet.

Redressement judiciaire enfin clairement énoncé

Dans ce contexte particulièrement électrique (des manifestants corses s'en sont pris la semaine dernière aux grévistes du Jean Nicoli, qui a été contraint d'appareiller en urgence de Porto Vecchio, où il était immobilisé depuis le 24 juin), l'entretien accordé à La Provence ce samedi 5 juillet par le secrétaire d'État aux Transports n'a pas aidé à calmer le jeu. Pourtant, l'État, actionnaire à 25 % de la SNCM,  assumait enfin un discours de vérité : "la voie du redressement judiciaire" comme "seul moyen pour redonner un avenir à la SNCM". 

Actes illégaux et réquisition du port 

Localement, les réactions se déchaînement face aux "entraves et blocages" que subissent la desserte de la Corse et l'économie de la croisière, dont les navires sont aujourd'hui déroutés vers des ports concurrents.

 "Depuis le début de la grève SNCM, on évalue à 30 000 passagers la perte pour le port de Marseille. Une prolongation de cette paralysie serait donc catastrophique, les services portuaires, les entreprises de transport routier spécialisés sur cette destination, les manutentionnaires, etc...D'ores et déjà, 18 escales de croisière ont été annulées, représentant 37 100 passagers, et une perte de 6,2 M€."

Dans un communiqué conjoint, l'Union maritime et fluviale Marseille-Fos (UMF) - qui se bat depuis quelques années pour pour récupérer le trafic perdu du fait de la réforme portuaire - l'UPE 13 (le Medef local), le Cruise Club Marseille Provence et la Chambre de commerce et d'Industrie Marseille Provence, demandent à "l'État de rétablir la libre circulation des biens et des personnes dans l'espace public portuaire".


Efforts ruinés

Les représentants des milieux économiques rappellent :

"Les retombées économiques annuelles de la Corse sur le territoire s'établissent à 225 millions d'euros et à 1 500 emplois et à 164 millions d'euros et 1 000 emplois pour la croisière." 

En moins de deux décennies, Marseille est entré dans le cénacle des ports de croisière au million de passagers. Et en un an, le port phocéen, qui a engrangé une croissance de 33 % en 2013, est passé de la 9e à la 6e place, derrière Barcelone, Civitavecchia, Venise, les îles Baléares et le Pirée, reléguant Naples à la 7e place dans le Top 10 des ports de croisières méditerranéens selon MedCruise, l'association des ports méditerranéens de croisière. 

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Commentaires 31
à écrit le 11/07/2014 à 10:26
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Moi je n'ai pas de problème, la corse c'est trop chère pour mon budget vacances, seuls les bobos de gauche sont inpactés.

à écrit le 09/07/2014 à 16:11
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Quel gâchis cet égoïsme syndical !...

le 11/07/2014 à 10:27
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Quel gâchis l'égoïsme patronal, vous y avez pensé si toutefois vous travaillez en tant que salarié, ou vous êtes simplement chômeur.

à écrit le 09/07/2014 à 15:02
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Je passe par l'Italie pour aller en Corse et je laisse mourir à petit feu cette entreprise. Oui, c'est plus cher, mais je ne veux pas être otage d'une bande de terroristes !

à écrit le 09/07/2014 à 14:02
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Inadmissible, qui commande, la CGT, un syndicat d'extrémistes qui ne vois que leurs intérêts, en coulant un port depuis des années et des dirigeants qui n'ont pas de C.... Au C.... Pour tapée du poing sur la table lancer un ordre de réquisition et a...

à écrit le 09/07/2014 à 12:07
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A ruiner une économie alors qu'ils ne représentent que 8% des salariés. Que l'état, via le préfet, envoie la police, la gendarmerie ou l'armée pour virer ces syndicalistes qui ruinent l'économie française qui sont soutenus par les politiciens verreux...

à écrit le 09/07/2014 à 11:49
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VIREZ les TOUS! des gens souffrent à cause d'eux!! inadmissible de faire trainer autant de temps une gabegie pareille! à LA BAILLE "!!!!!!

à écrit le 09/07/2014 à 10:16
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C'est quand même inadmissible que des grévistes imposent leur loi et arrêtent aussi facilement, la libre circulation des biens et des personnes ainsi que la liberté de travailler. Ce n'est quand même pas acceptable que ces grévistes s'approprient les...

le 09/07/2014 à 11:51
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En France il existe un LAXISME ASSASSIN! dans beaucoup de domaines! c'est inadmissible, lamentable et scandaleux !!

à écrit le 09/07/2014 à 9:04
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Ils nous saoulent à la SNCM !!! Butler a fait 60 millions d'euros de PV sur ce dossier avec son ami Stéphane richard ! C'est bien la preuve que cette activité est saine ! Non ?

à écrit le 09/07/2014 à 8:52
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encore des politiques qui se moquent du contribuable alorS QU'ILS DEVRAIENT EN PRIORITE RETABLIR L'ETAT DE DROIT; IL EST Inadmissible que la CGT bloque des navires n'etant pas de la compagnie uniquement pour leurs privileges .

à écrit le 08/07/2014 à 21:26
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Tout ce que l'on peut dire, en résumé, c'est que les salariés ont bénéficié de conditions de "travail" et de salaire hors normes. Seul, le syndicat CGT qui les a emmené petit a petit, est a condamner avec ses dirigeants; Les seuls bénéficiaires à t...

à écrit le 08/07/2014 à 19:30
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Qu'ils donne la barre de tous leurs bateaux à Schettino et on n'en parle plus !!

à écrit le 08/07/2014 à 14:59
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Cette proposition de certains élus de PACA est liée à une reprise partielle de la SNCM par un investisseur norvégien. Cette solution empêcherait la discontinuité de l'activité et permettrait de régler la moitié des sommes réclamées par Bruxelles. Seu...

à écrit le 08/07/2014 à 10:44
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ils faut que les syndicats apprennent que leur entreprise cela se respecte et qu'ils ont un devoir envers leur "boite" pour la faire évoluer , cela fait 20 ans qu'ils sont privilégiés et qu'ils bloquent le système....il suffit de voir comment la con...

le 08/07/2014 à 11:20
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bien dit

à écrit le 08/07/2014 à 9:51
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l'affaire est déjà dans le sac. Fini. Les syndicats sont en sous marin en trains de négocier des conditions de licenciements ultra confortables a la santé des contribuables.

à écrit le 08/07/2014 à 3:21
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Remettre au travail des gens qui ne travaillent plus depuis des années c'est impossible On ferme tout et on redémarre On a assez payé pour ce résultat nul. Le gâchis d'argent public mal géré stop ça suffit

à écrit le 07/07/2014 à 22:35
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OK pour continuer mais à une condition: plus JAMAIS de GREVE

à écrit le 07/07/2014 à 18:50
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en allemagne les syndicat défendent "le travail",(c'est leur article premier) en france les syndicats défendent les travailleurs !! cherchez l'erreur !!

le 08/07/2014 à 11:23
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défendre le travail, ok, mais pas à "n'importe quel prix, tout de même!) et je ne suis pas du tout d'accord avec la SNCM, je le signale! le travail doit permettre aussi à un salarier de vivre et non de SURVIVRE! non? !

le 08/07/2014 à 19:08
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Cela m'étonnerait que les marins de la SNCM soient mal payés et ne puissent donc que survivre. S'ils ont des salaires du style des éboueurs et des dockers de Marseille (ils en ont les conditions de travail), cela ne m'étonnerait pas...

à écrit le 07/07/2014 à 18:35
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Non à la demande des collectivités qui cherchent à gagner du temps. Le désastre c'est maintenant ! et la responsabilité unique vient de la CGT. Ils n'auront plus que les yeux pour pleurer ...

le 07/07/2014 à 20:02
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il n'y a pas qu'eux qui pleureront! les agriculteurs Corses, pleurent déjà, eux !

à écrit le 07/07/2014 à 18:27
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Il faut que ces organismes cessent de jouer avec l'argent du contribuable

à écrit le 07/07/2014 à 17:40
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les collectivites veulent faire travailler , chez moi les cantonniers sont dans les bureaux et le vendredi ils taillent la haie du rond point , comme partout !!!!

à écrit le 07/07/2014 à 17:39
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Les contribuables usagers n'en veulent plus comme la sncf ras le bol de payer pour cette caste de nababs qui ruinent notre pays !!!

à écrit le 07/07/2014 à 17:34
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Situation bolchévique

à écrit le 07/07/2014 à 17:34
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Un moratoire pour quoi faire ???? encore injecter de l'argent public dans un puits sans fond et une entreprise phagocytée par des syndicats qui ne pensent qu'à eu et à leur pouvoir de nuisance. Basta

à écrit le 07/07/2014 à 17:26
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société maritime, port, ville = pompes a aides et subventions. Enfin cela explose au grand jour. Il était temps. Serons nous un jour combien a couté la soit distante évolution commerciale de la ville de Marseille.

à écrit le 07/07/2014 à 17:18
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Comme ecrit sur la photo, la SNCM est un SCANDALE d'Etat qui a coute plusieurs centaines de millions d'euros aux contribuables. La SNCM est une ex-societe publique qui refuse de se reformer avec des syndicats qui tuent l'entreprise.

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