Comment les technologies numériques transforment la SNCF

La transformation numérique est au cœur de la nouvelle SNCF qui va naître le 1er janvier 2015 de la réforme ferroviaire. Non seulement dans les services aux voyageurs mais aussi pour améliorer la sécurité, par exemple avec des trains bardés de capteurs pour surveiller les constituants des voies ferrés.
Fabrice Gliszczynski

Guillaume Pepy, ne cesse de le marteler. La transformation numérique est au cœur de la nouvelle SNCF qui va naître le 1er janvier 2015 de la réforme ferroviaire votée cet été.

"Non seulement pour ajouter une couche de services supplémentaire pour les voyageurs",  précise le président de la SNCF, "mais aussi pour revoir les modes de production de l'entreprise, la façon de repenser la maintenance des trains, de surveiller le réseau ferré et de gérer la sécurité".

Plan d'actions pour la sécurité

Après les accidents de Brétigny et d'Enghien, la sécurité est plus que jamais la priorité de la SNCF et  de Réseau ferré de France (RFF), comme l'a rappelé la semaine dernière le secrétaire d'Etat aux transports, Alain Vidalies, en annonçant un "plan d'actions pour la sécurité du système ferroviaire".

"Sans établir de cause à effet, les deux accidents s'inscrivent dans un environnement dans lequel nous rencontrons des difficultés dans la maintenance des installations et dans la surveillance et l'état des installations", a expliqué mercredi 10 septembre le président de RFF Jacques Rapoport lors du séminaire annuel SNCF.

"Le vieillissement du réseau au cours des vingt dernières années entraîne un besoin d'entretien et de surveillance accru », a quant à lui expliqué Pierre Izard, directeur général de SNCF Infra. Et dans ce domaine, outre le renforcement de l'encadrement sur le terrain, les nouvelles technologies arrivent en renfort pour contribuer à remettre le réseau à niveau d'ici à 5 ans et à viser l'excellence d'ici à 10 ans.

 20 millions d'euros de tablettes

Au printemps 2015, 13.000 agents de surveillance équipés de tablettes inspecteront les voies ferrées. Elles leur permettront notamment de photographier toutes les anomalies observées sur le réseau et, à terme, de pouvoir consulter des cartes et des plans d'accès. Grâce à une application, ils pourront entrer des données ces numériques dans le système de maintenance de l'entreprise et faire évoluer ainsi le dialogue entre les équipes d'entretien. "Cela représente un budget de 20 millions d'euros", précise Pierre Izard.

Détection automatique

Parallèlement à ce dispositif, la SNCF compte déployer début 2015 trois trains baptisés Surveille. Equipés de caméras matricielles et de caméras laser, ces engins circulant à 80 km/h surveilleront les différents constituants des voies ferrées. En test aujourd'hui, ces engins qui existent déjà aux Pays-Bas, pourront détecter de manière automatique les anomalies sur l'ensemble du réseau. Elles peuvent notamment analyser 240 attaches à la seconde. A l'exception des aiguillages. Pour inspecter ces derniers, la SNCF teste également un engin appelé SIM, qu'aucun gestionnaire de réseau en Europe ne possède. Son homologation est attendue en 2016. Une fois homologué la SNCF commandera cinq autres exemplaires.

Information digitale

A cette nouvelle façon de faire le métier, la digitalisation la SNCF monte en puissance dans les services aux clients. En particulier dans l'information aux voyageurs. La SNCF travaille notamment sur un projet d'application d'envergure, dont une première version sera disponible cet automne sur l'Applestore et Googlestore pour les téléphones sous système d'exploitation Apple et Androïd. Objectif : proposer des recherches d'itinéraires de gare à gare sur toute la France, mais aussi d'adresse à adresse du domicile au lieu de destination dans les régions où l'accès aux données des autres modes de transport sont possibles (la moitié des régions les possède), ou encore des informations en temps réel (retard, annulations, travaux...), la possibilité d'intégrer son dossier voyage avec le cas-échéant son e-billet, sa carte de fidélité dématérialisée...

Technos inédites

"Nous voulons mettre dans la même application les réponses aux besoins des passagers qui font de la longue distance de manière occasionnelle avec celles des utilisateurs fréquents. Ce n'est pas la même chose. Nous allons utiliser des technologies qui font du push contextualisé qui n'ont jamais été mise en œuvre à ce niveau en France", Yves Tyrode, actuel directeur général de Voyages-SNCF.Com, nommé Monsieur Numérique de la SNCF (Chief Digital officer).

Pour une information plus poussée, la SNCF va travailler sur les sources de données collaboratives qui intègreront les informations des clients sur les trajets qu'ils empruntent. "Dans le digital, le client est roi, il décide. Il faut lui donner la possibilité d'interagir avec le développeur. Ce n'est pas évident car il faut sélectionner les informations qui reviennent", explique Yves Tyrode.

Ambitions dans le NFC

Au-delà de l'information, la SNCF veut améliorer la fluidité billetique. Et mise beaucoup sur les NFC, expérimentés dès 2005 en Île-de-France avec la RATP. Depuis peu, une expérimentation intéressante vient de commencer en Basse-Normandie où le voyageur peut acheter son billet TER avec son Smartphone NFC (avec Orange et SFR), et le composter. Le contrôleur peut le contrôler en utilisant lui aussi un Smartphone. Cette technologie qui va être déployée mi-2015 en Basse-en Lorraine, Aquitaine, Haute-Normandie, Alsace, Midi-Pyrénées avant d'être généralisée, permettra par ailleurs de contribuer à la lutte contre la fraude.

La carte 3 en 1

A ces deux chantiers, s'en ajoute une multitude d'autres allant de la montée en puissance de la carte de fidélité sur mobile (qui va regrouper la carte commerciale (type carte Senior), le programme de fidélité et l'e-billet),  à la mise en place de nouvelles bornes libre services en passant par des initiatives originales demandées par certaines régions comme en Lorraine qui a voulu une Bibliothèque digitale dans ses TER.

Fabrice Gliszczynski

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Commentaires 11
à écrit le 15/09/2014 à 23:55
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Comment faire sans smartphone?

le 16/09/2014 à 11:53
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Rire ! même questionnement immédiat.

à écrit le 15/09/2014 à 23:24
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faudrait déjà commencer par installer le wifi gratuit , comme sur les trains alta velocita en Italie, avant de parler de "revolution numerique " a la SNCF

à écrit le 15/09/2014 à 17:57
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Grâce à la technologie les conducteurs de train peuvent désormais filmer leurs excès de vitesse sur du rail impraticable...

à écrit le 15/09/2014 à 12:47
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A partir du paragraphe "information digitale", votre article est incompréhensible ! Avez-vous compris vous-même ?

à écrit le 15/09/2014 à 9:56
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Si c'est pour voir apparaitre sur son smartphone le même type de message que ce qui est annoncé par haut-parleur, comme "problème de signalisation", ce n'est pas vraiment utile. Par contre des NFC sur les boulons des aiguillages permettrait sûrement ...

à écrit le 15/09/2014 à 9:51
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Et quand on a plus de batterie ???????????

le 15/09/2014 à 10:06
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ca marche même si le smarphone est éteint

à écrit le 15/09/2014 à 9:01
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Comment les technologies numériques transforment la SNCF et transforme le moindre pépins en incident ou accident par trop de confiance sans qu'il est de coupable ou de responsable!

à écrit le 15/09/2014 à 8:36
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Pour peu que les cheminots soient remplacés par des robots et cela sera que du pur bonheur pour les usagers contribuables. Adieu les grèves, la tête mal luné, le m'en foutisme, les paresseux de cheminots...

le 15/09/2014 à 11:52
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Commentaire particulièrement idiot....

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