Amazon France : un seul syndicat signe l'accord proposant une hausse de 3,5% des salaires

Les négociations salariales entre Amazon France et les syndicats représentatifs se sont conclues sur une hausse générale des salaires de 3,5%. Seule une organisation sur les cinq, la CFE-CGC, a signé l'accord avec la direction, les autres jugeant ce chiffre insuffisant dans un contexte de forte inflation. Cette augmentation sera accompagnée d'autres mesures financières, assure le groupe, comme des primes de fin d'année maintenues, mais les syndicats regrettent que des avantages existants soient supprimés.
Les organisations syndicales souhaitaient au moins 5% d’augmentation dans la mesure où l'inflation est aujourd'hui de 4,8%. Ce sera donc 3,5%.
Les organisations syndicales souhaitaient au moins 5% d’augmentation dans la mesure où l'inflation est aujourd'hui de 4,8%. Ce sera donc 3,5%. (Crédits : GONZALO FUENTES)

Clap de fin dans le bras de fer qui oppose depuis un mois Amazon France et les cinq syndicats représentatifs. Depuis le 4 avril, ces derniers étaient vent debout contre la proposition d'augmentation des salaires de 3,5% proposée par le géant américain. Tous s'étaient unis pour réclamer 5%. Un front commun qui a pris fin ce mardi 3 mai dans un ultime tour de négociations. Qui s'est soldé par le fait que seul le syndicat des cadres CFE-CGC a signé l'accord de la direction, celui-ci allant dans le sens d'une revendication très ancienne de sa part sur le 13e mois de certains salariés.

Après deux heures et demie de négociations, la direction française du groupe a décidé de « rester de manière unilatérale sur 3,5% d'augmentation », a expliqué Morgane Boulard, déléguée syndicale centrale CFDT. C'est pourquoi la majorité des syndicats n'ont pas signé l'accord, jugeant que « cette proposition reste indécente ».

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Ce non-accord marque la fin des discussions entre Amazon France et les syndicats et entérine une hausse des salaires définitive de 3,5% donc. Morgane Boulard s'est dit néanmoins « plutôt satisfaite que la direction ne soit pas redescendue à 3% d'augmentation ». Le 1er mai, les différents syndicats représentatifs (CFDT, Sud, CGT, CAT, CFE-CGC) avaient en effet regretté que la direction du géant américain leur fasse du « chantage », en leur « disant que si les syndicats ne signaient pas » mardi leur proposition à +3,5%, une augmentation de 3% des salaires serait décidée unilatéralement.

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De nouvelles mesures financières arrivent...

Dans un communiqué, la direction s'est dite « heureuse de confirmer la proposition d'augmentation salariale attractive faite par Amazon, qu'[elle pensait] bien positionnée pour [ses] salariés et qui sera mise en place au sein de [ses] 8 centres de distribution, tout comme d'autres mesures financières ». Parmi ces mesures : un statut d'agent de maîtrise pour les techniciens informatiques, ou encore des primes de fin d'année maintenues, précise-t-on de même source.

Les organisations souhaitaient « au moins 5% [d'augmentation] dans la mesure où l'inflation est aujourd'hui de 4,8% et que, alors qu'il y a quelques années le salaire de base chez Amazon était de 15% à 20% au-dessus du Smic, il ne l'est plus que de quelques centimes maintenant », regrette Hakim Taoufik délégué syndical central du CAT.

... tandis que des avantages disparaissent

La direction, qui a précisé plus tard à l'AFP que la rémunération dans l'entreprise après 24 mois d'ancienneté était « 25% supérieure au Smic », a rogné sur quelques avantages existants précédemment. Le nombre d'absences autorisées sans justificatif passe de trois jours à un, « une meilleure indemnité de départ à la retraite, ou encore des aménagements d'horaires pour les personnes voulant avoir recours à une PMA » ont été retirés, détaillent Morgane Boulard et Hakim Taoufik.

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Front commun des syndicats jusqu'alors

Le mouvement social avait éclaté le 4 avril sur les huit sites logistiques d'Amazon en France. Au départ, la direction d'Amazon France proposait une augmentation générale des salaires de 3%, quand les syndicats réclamaient déjà, et à l'unisson, 5% minimum. Les cinq syndicats représentatifs d'Amazon en France avaient en effet écrit un communiqué commun assoyant cette revendication. « Au niveau national, c'est la première fois que les cinq organisations s'unissent », se félicitait alors Morgane Boulard.

Ce front commun a perduré tout le mois d'avril. Lors de nouvelles négociations, le 14 avril, les syndicats continuaient de faire bloc, même lorsqu'Amazon a remonté sa proposition d'augmentation de 3 à 3,5%. Les négociations annuelles obligatoires (NAO), prévues initialement le 21 avril avaient finalement été repoussées à ce mardi 3 mai, qui marque la fin de l'union totale des syndicats français.

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Création de 3.000 emplois en France en 2022

Amazon a pour ambition de créer 3.000 emplois en CDI en 2022, ce qui porterait l'effectif total du groupe en France à plus de 18.500 CDI d'ici la fin de l'année, comme il l'avait annoncé en février dernier. Un objectif similaire à celui de l'année passée, que le géant américain avait dépassé en embauchant 4.000 personnes en CDI. Au total, le groupe avance avoir créé plus de 10.000 emplois en CDI en France ces cinq dernières années.

Les postes à pourvoir concernent tous types de profils et tous les niveaux de compétences et d'expérience : chargés des opérations logistiques, techniciens de maintenance, responsables des relations fournisseurs, développeurs logiciels confirmés, chefs de produit, responsables des ressources humaines, contrôleurs de gestion, data scientists, professionnels du machine learning, etc.

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(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 04/05/2022 à 15:52
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"Après deux heures et demie de négociations, la direction française du groupe a décidé de « rester de manière unilatérale sur 3,5% d'augmentation". Ce qui d'ailleurs avait du être prévu depuis le départ par la direction.Un classique dans ce type d...

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