Chemise arrachée : trois ex-salariés d'Air France condamnés à 3 à 4 mois avec sursis, deux relaxés

Après les violences contre deux cadres de la compagnie aérienne lors de la manifestation du 5 octobre 2015 devant le siège social, quinze salariés de la compagnie aérienne avaient été inculpés. Le verdict est tombé ce mercredi peu après 10 h.
"Ce n'était pas une opération syndicale" mais une "opération de casseurs puis de voyous", avait alors déclaré fin septembre le procureur Philippe Bourion, reprenant à son compte les termes employés le 6 octobre 2015 par le Premier ministre Manuel Valls pour qualifier les militants syndicaux ayant pris part à ces incidents.

[ Article publié le 30 novembre 2016 à 9h30 mis à jour à 11h25 ]

Trois ex-salariés d'Air France, des militants CGT accusés d'avoir agressé deux cadres lors d'une manifestation en octobre 2015, ont été condamnés mercredi à des peines de 3 à 4 mois de prison avec sursis par le tribunal de Bobigny, qui a relaxé deux autres prévenus.

Poursuivis pour des dégradations commises sur le portail d'accès au siège de la compagnie aérienne à Roissy, dix autres salariés et ex-salariés de la compagnie se sont vu infliger une amende de 500 euros.

Le tribunal a aussi condamné les prévenus à verser un euro symbolique à Air France.

A la barre, "les quinze d'Air France" ont écouté le président égrener les décisions du tribunal. Le procureur avait requis 2 à 4 mois de prison pour les cinq jugés pour violences, parmi lesquels figure un représentant CGT du personnel. L'avocate de 11 des prévenus, Lilia Mhissen, a jugé "scandaleuses" ces condamnations. Elle "conseillera" a ses clients de faire appel.

Les représentants de la compagnie aérienne ont, à l'opposé, exprimé leur "satisfaction" de voir la "culpabilité" des prévenus "reconnue":

"Cette décision permet de clore le triste épisode" du Comité central d'entreprise d'Air France du 5 octobre 2015, a estimé l'entreprise dans un communiqué.

15 salariés d'Air France avaient été inculpés

Vues "1,4 milliard de fois dans le monde entier" et particulièrement "humiliantes" pour les intéressés, les images des deux cadres d'Air France escaladant un grillage pour échapper aux manifestants devant le siège social à Roissy ce lundi 5 octobre 2015, avaient fait le tour du monde.

Le 27 mai 2015, 15 salariés d'Air France au total comparaissaient devant le tribunal correctionnel : cinq pour "violences en réunion", qui encourent jusqu'à trois ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende, et dix autres salariés pour "dégradations" lors de cette manifestation du 5 octobre qui faisait suite à l'annonce d'une restructuration de la compagnie aérienne menaçant près de 3.000 emplois. Mais la cour décidait de renvoyer l'affaire aux 27 et 28 septembre.

Verdict ce mercredi à 10 heures

Fin septembre, le procureur de la 14e chambre du tribunal correctionnel de Bobigny avait requis de deux à quatre mois de prison avec sursis contre cinq des prévenus, soupçonnés de violences, et une amende de 1.000 euros contre les dix autres, mis en cause pour des dégradations.

Le tribunal doit rendre son jugement à 10H00 ce mercredi 30 novembre 2016.

Su fond de plan social, une manifestation qui dégénère

Rappel des faits : le vendredi 2 octobre 2015, le conseil d'Air France, constatant l'échec des négociations avec les pilotes, annonce son plan B de réduction de voilure : la direction évalue notamment à 2.900 personnes le sureffectif induit par la baisse d'activité à court terme. L'annonce en est faite lors du comité central d'entreprise le lundi 5 octobre au siège d'Air France à Roissy, devant lequel les syndicats organisent avec 2.000 salariés, dans une ambiance très tendue, une manifestation. La tension monte d'un coup : après avoir forcé le portail d'entrée, une cohorte de mécontents avait envahi le comité central d'entreprise au siège de la compagnie à Roissy. Certains s'en étaient pris physiquement à deux responsables de la société et aux vigiles qui avaient tenté de les protéger. Sept personnes avaient été molestées. Parmi elles, un vigile avait brièvement perdu connaissance. Les deux cadres sont Xavier Broseta, DRH d'Air France à l'époque, et Pierre Plissonnier, responsable de l'activité long-courrier, soudain pris à partie, qui avaient dû fuir sous les huées, torse nu pour le premier, la chemise en lambeaux pour le second.

(Avec AFP)

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Commentaires 10
à écrit le 27/01/2018 à 23:49
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Bonjour Il faut assumer lorsque l'on fait des erreurs. La CGT a des méthodes peut acceptables, beaucoup de mes amis ont été choqués de voir ce directeur sans chemise à la télévision. il faut pas accepter cela on est pas des animaux. Je sais pas si...

à écrit le 30/11/2016 à 15:49
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Très surpris et choqué que depuis plus d'un an, les photos et les noms des agressés soient jetés en pature par tous les media , alors que les photos et noms des agresseurs reconnus coupables par la justice me semblent relever du " confidentiel défens...

à écrit le 30/11/2016 à 15:48
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Très surpris et choqué que depuis plus d'un , les photos et les noms des agressés soient jetés en pature par tous les media , alors que les photos et noms des agresseurs reconnus coupables par la justice me semblent relever du " confidentiel défense ...

à écrit le 30/11/2016 à 12:39
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Dans les années 70 un directeur mis à nu par des salariés pas de tapage quel recul social de ce pouvoir provoquant notre pays en état de guerre sur notre sol

à écrit le 30/11/2016 à 11:58
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et si on avait fait la mm chose à un magistrat???? ce jugement encourage de recommencer jugement stupide ... encore une fois

le 30/11/2016 à 19:04
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Pourquoi la CGT s'en prendrait-elle à la Justice, celle-ci est toute câline et à la botte, , voir le jugement

à écrit le 30/11/2016 à 9:59
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Cette image a choqué une petite partie de l'opinion publique parce que l'on voit bien que le drh ne comprend pas ce qui lui arrive, lui son boulot c'est d’exécuter les ordres de l'actionnariat et c'est ce qu'il faisait depuis des années, il ne compre...

le 30/11/2016 à 11:26
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C'est la promesse d'une tolérance qui est cause de cette violence. Personnellement, je me demande si l'Egalité devant la Loi de notre devise est bien respectée quand la classe sociale est aujourd'hui facteur d'excuse de violences inutiles et nuisible...

le 30/11/2016 à 15:40
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@BH "quand la classe sociale est aujourd'hui facteur d'excuse de violences inutiles et nuisibles au fonctionnement de nos sociétés." Tu évoques l'electorat aisé de la primaire de droite je suppose.

le 30/11/2016 à 15:52
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Salaires misérables à AF ; quelle galéjade , parole d'ancien . Rensieignez vous monsieur .

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