Comment les aéroports français réduisent leurs émissions de carbone

La pollution de l'air coûte cher. Afin de lutter contre les émissions de gaz à effet de serre, le Conseil international des aéroports (ACI) a distingué les 125 structures aéroportuaires dans le monde qui réduisent leurs émissions de CO2. Huit d'entre elles sont françaises.
Cette distinction est le résultat d'un processus lancé depuis l'engagement pris par l'Union des aéroports de France (UAF) en 2008, dans le cadre du Grenelle de l'environnement, de réduire les émissions de CO2 et les émissions d'oxyde d'azote. Les grands groupes aéroportuaires ont pris au sérieux cette promesse.

Face aux fléaux représentés par la pollution de l'air et le réchauffement climatique, les aéroports aussi se mettent au vert. A Paris, celui de Charles de Gaulle utilise une centrale photovoltaïque de 792 panneaux solaires répartis sur 4.000 mètres carrés, alors qu'Orly, lui, chauffe une majorité de ses infrastructures grâce à une centrale utilisant la géothermie. A Toulouse, l'aéroport de Blagnac expérimente le "green taxiing": il fait rouler les avions au sol sans utiliser le moteur, économisant ainsi de l'essence.

Ces initiatives écologiques viennent d'être récompensées. Ces trois aéroports français font en effet partie des huit ayant obtenu la certification "Aiport carbon Accreditation" (ACA), qui distingue les structures qui réduisent leurs émissions de carbone.

Une certification reconnue à l'international

Le Conseil international des aéroports (ACI) a délivré ses certifications à 125 aéroports dans le monde cette année. Une démarche innovante car, si l'on parle souvent des efforts effectués par les compagnies aériennes en la matière, les aéroports sont en revanche la plupart du temps oubliés.

Or, la certification de l'ACI évalue leurs efforts sur quatre niveaux: l'estimation des émissions de CO2,  la mise en oeuvre de mesures visant à les réduire et la sensibilisation des partenaires et des compagnies d'aviation, l'objectif final étant d'atteindre un bilan carbone neutre.

Les sept plus gros aéroports français certifiés

Cette année, l'Europe est la championne avec 73% des aéroports récompensés. La France,  avec huit lauréats (tous en métropole), affiche un bilan légèrement supérieur à celui de ses voisins: notamment le Royaume-Uni, qui obtient six certifications, et l'Allemagne, qui en décroche quatre.

"Les sept plus gros aéroports français et celui de Cannes ont obtenu la certification", précise Julien Dufour, vérificateur indépendant pour l'ACI, qui regrette toutefois que "cela reste mineur par rapport au total des structures dans le pays". Il s'agit des trois aéroports de Paris (Charles de Gaulle, Orly et Le Bourget), auxquels s'ajoutent Lyon Saint-Exupéry, Nice-Côte D'Azur, Toulouse-Blagnac, Cannes-Mandelieu et Marseille-Provence.

Cette distinction est le résultat d'un processus lancé depuis l'engagement pris par l'Union des aéroports de France (UAF) en 2008, dans le cadre du Grenelle de l'environnement, de réduire les émissions de CO2 et les émissions d'oxyde d'azote. Les grands groupes aéroportuaires ont pris au sérieux cette promesse.

Maîtriser la consommation énergétique

Pour atteindre l'objectif visé pour 2014, qui consistait à réduire de 15% ses émissions de CO2 par rapport à 2009 et à produire 15% de sa consommation d'énergie grâce au renouvelable, Aéroports de Paris a notamment investi dans la géothermie, le photovoltaïque et le gaz naturel. Cette dernière source d'énergie est utilisée pour le fonctionnement de la centrale thermique qui alimente les infrastructures de Paris-Le-Bourget.

Dans le sud-ouest, l'aéroport de Toulouse-Blagnac alimente les avions à l'arrêt à travers des bornes électriques qui remplacent ainsi les générateurs normalement utilisés à cette fin, alimentés au kérosène. Quant à l'aéroport de Nice-Côte d'Azur, depuis cette année il est alimenté à 100% par de l'électricité issue de la production hydraulique. Cette initiative réduit de 60% ses émission de carbone.

D'autres aéroports français vont suivre le pas. Selon Julien Dufour, "en fin d'année dix aéroports français du groupe Vinci Aéroport devraient notamment recevoir le premier niveau de certification", à savoir celui dépendant de la réalisation d'une estimation des émissions produites.  Il s'agit de Grenoble Isère, Chambéry Savoie, Clermont-Ferrand Auvergne, Poitiers Biard, Rennes-Saint-Jacques, Nantes Atlantiques, Saint-Nazaire Montoir, Quimper-Pluguffan, Ancenis et Dinard-Pleurtuit.

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Commentaires 6
à écrit le 17/07/2015 à 0:28
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Dommage de ne faire d'effort aussi pour les appareils médicaux qui sont énergievoraces.

à écrit le 16/07/2015 à 17:27
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pourquoi la photo d'un aéroport brésilien pour un billet sur les aéroports français ? what's the connection ?

à écrit le 16/07/2015 à 9:29
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Toujours la même confusion entre gaz carbonique et polluants toxiques. Le gaz carbonique n’est pas toxique du tout, il ne coûte rien en santé publique. Rien à voir avec le rapport du Sénat. Ce qui coûte, ce sont les écolo-taxes.

à écrit le 15/07/2015 à 18:13
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"économisant ainsi de l'essence." au sens générique..... Kérosène "obtenu la certification "Aiport carbon Accreditation" (ACA)," AiRport ? Le R a disparu

à écrit le 15/07/2015 à 17:52
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L'article parle des aéroports français mais il est illustré avec une photo d'un aéroport…. brésilien !! LAN et TAM ce sont des compagnies brésiliennes et que je sache, elles ne desservent pas la France. Décidément, votre service photo aura encore des...

le 15/07/2015 à 18:38
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@ Carioca : En effet, il s'agit bel et bien d'un aéroport brésilien, bien vu.

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