Germanwings : un an d'enquête sans précédent à Marseille

Un général de gendarmerie et un procureur transportés en hélicoptère sur les lieux du crash, une enquête jusqu'en Allemagne, des parties civiles dans 19 pays: le dossier Germanwings est sans précédent pour la justice française qui veut, selon une source judiciaire, aller "jusqu'au bout" des investigations.
Un an après le crash d'un A320 de Germanwings, délibérément précipité au sol par son co-pilote le 24 mars 2015, plusieurs centaines de personnes sont attendues à proximité du lieu du drame au Vernet (Alpes-de-Haute-Provence) pour un hommage aux 149 victimes.

C'était il y a un an. Dès l'annonce du drame, la machine judiciaire française s'est mise en branle. A peine une heure et demie plus tard, le procureur de Marseille, Brice Robin, et le général de gendarmerie David Galtier survolent les quatre hectares de la zone du crash. L'avion a été pulvérisé au point que les débris sont difficiles à discerner depuis le ciel.

L'enquête technique se déroule "très rapidement", grâce à l'analyse des boîtes noires retrouvées très vite et des enregistrements radars, souligne la source judiciaire. Jusqu'à cette conclusion: Andreas Lubitz a volontairement précipité l'avion au sol. Lubitz mort, la justice ne peut pas enquêter pour "assassinats".

Mais elle peut encore tenter d'établir d'éventuelles responsabilités pénales. Les victimes, originaires de 19 pays et dont les familles avaient été reçues par le procureur Brice Robin, attendent des réponses. Pour ce faire une enquête est ouverte en France contre X pour homicides involontaires, trois mois après le crash.

Elle est confiée à trois juges d'instruction du pôle accidents collectifs, tout juste créé le 1er janvier 2015, au tribunal de grande instance de Marseille. Avec une question, citée à l'époque par le procureur:

"Comment concilier le secret médical avec l'information que devraient avoir l'autorité de contrôle et l'employeur sur l'état de santé particulièrement fragile d'un salarié qui est pilote d'avion et qui a de lourdes responsabilités?"

Plusieurs difficultés

Une série de difficultés juridiques compliquent les investigations. La maison-mère de Germanwings, Lufthansa, a son siège en Allemagne, où les règles régissant la responsabilité des entreprises ou encore le statut de la violation du secret médical, un crime outre-Rhin, diffèrent.

Les juges français, qui se déplacent à Francfort, siège de Lufthansa, doivent faire avec les règles procédurales allemandes, qui veulent par exemple que les auditions se déroulent dans les locaux des avocats de la défense... avec des questions communiquées à l'avance.

Juges allemands et français mènent chacun leurs investigations, qui nécessitent de multiples demandes d'entraide judiciaire ou de traductions. Une enquête avait également été ouverte en Espagne (50 victimes), confiée à l'Audience nationale, qui a été refermée lorsque la piste d'un acte terroriste a été exclue.

Pour faire avancer le dossier, les magistrats se sont notamment réunis à La Haye, au siège d'Eurojust, l'institution européenne chargée d'aider les juridictions nationales à travailler ensemble.

L'enquête française se poursuit aujourd'hui sous le secret de l'instruction, et le procureur ne souhaite plus s'exprimer dessus à ce stade des investigations.

(AFP)

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Commentaires 3
à écrit le 21/03/2016 à 23:00
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Tout va être fait pour faire oublier la responsabilité totale de l'employeur. Ils ont très rapidement su que ce garçon avait un gros souci, incompatible avec ce métier. Rien n'a été fait, beaucoup trop de gens sont morts! Ce n'est Simplement pas acce...

à écrit le 20/03/2016 à 12:26
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Et pendant ce temps les djihadistes occupent mollenbeck ! Et préparent d autres actions !

à écrit le 20/03/2016 à 10:32
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Ça sert à quoi toutes ces reconstitutions et ces expertises ?? Les allemands sont d'une incroyable incompétence laisser un garçon complètement malade du cerveau piloter un avion , c'est le seul probleme ! Les juges n'ont pas autre chose à faire ??...

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