"La notion d'aéroport sans contact sera essentielle" Steve Timm, Collins Aerospace

PARIS AIR FORUM. Steve Timm, PDG de Collins Aerospace, était l'un des invités, samedi 21 novembre, de la septième édition du Paris Air Forum, organisée par La Tribune. Selon sa vision de l'avenir de l'aviation, au-delà d'un vaccin, c'est l'intégration de nouvelles technologies, notamment pour le « sans contact » à l'aéroport, qui redonnera confiance aux passagers. Des technologies qui permettront également à l'aviation d'être de nouveau rentable et plus «environmentally-friendly».
Steve Timm, PDG de Collins Aerospace.

Invité de la septième édition du Paris Air Forum, organisée par La Tribune, samedi 21 novembre, Steve Timm a pris ses fonctions de PDG de Collins Aerospace, un équipementier américain spécialisé dans l'avionique et les systèmes de pilotes automatiques et d'équipements multimédias dans les avions, en février dernier. Autrement dit, juste avant que la pandémie de Covid-19 ne frappe...

Comme les autres acteurs du secteur, la multinationale accuse le coup. Elle a perdu 20% de son chiffre d'affaires sur 2020. Mais Steve Timm se veut optimiste. L'arrivée d'un ou de plusieurs vaccins, sans doute disponibles à la fin 2021, permet d'entrevoir la lumière au bout du tunnel.

« Distribuer des millions de doses de vaccins à travers le monde, d'abord aux personnes les plus exposées, représentera un défi logistique, dit-il. Cela pourrait représenter 16 000 vols de fret sur 24 mois ».

L'aviation aura donc un rôle clé. Mais une fois la pandémie sous contrôle, pour que l'économie reparte véritablement, car le commerce mondial va se poursuivre, affirme-t-il, de même que la nécessité d'effectuer des voyages d'affaires sera toujours là, encore faudra-t-il rétablir la confiance.

Rétablir la confiance par la généralisation du sans contact

« Avant même la pandémie, la notion d'aéroport sans contact prenait forme, elle sera désormais essentielle », poursuit-il.

Le tout grâce à la technologie et la connectivité. Déjà, la biométrie permet de délivrer la carte d'embarquement et de contrôler les passeports, tandis que la manutention des bagages peut se faire sans les toucher grâce à l'automatisation. En outre, indique Steve Timm, les informations sur l'identité d'un passager pourront être associées à des données de santé, comme un test Covid. A condition, bien sûr, de mettre en place des garde-fous pour préserver la vie privée.

« Au même titre qu'après les attentats du 11 septembre, nous avons collaboré avec les autorités pour lutter contre le terrorisme, nous pouvons le faire pour une autre forme de sécurité, liée à la santé », précise Steve Timm. C'est à ce prix que la confiance des passagers sera regagnée et que la croissance économique reviendra. Et avec elles, la bonne fortune de l'aviation. Dans ce domaine, « l'activité ne repartira et ne redeviendra rentable qu'en 2023 / 2024 », prévient toutefois le patron de Collins Aerospace. Qui voit en outre d'autres opportunités pour que le secteur reprenne des couleurs.

De nouveaux appareils

À commencer par le renouvellement des flottes. « Environ 500 appareils seront retirés en 2021, trois fois plus que les années précédentes », souligne-t-il. Et le mouvement devrait se poursuivre. Ce qui signifie forcément la fourniture de nouveaux avions pour les compagnies aériennes. Les équipementiers, très affectés par la crise, seront-ils au rendez-vous ?

« Nous travaillons avec 8.000 acteurs à travers le monde, pour fournir quelque 600.000 pièces. Nous sommes en contact régulier avec eux pour nous assurer qu'ils tiennent le coup, y compris en leur apportant du financement », précise à cet égard Steve Timm.

Et surtout, les avancées, en matière de R&D, dans l'aérodynamisme ou l'intelligence artificielle (IA), sont telles que, grâce à l'optimisation par l'IA des plans de vols, par exemple, les nouveaux appareils, toujours plus connectés, consommeront moins de carburant, qui sera également plus propre. Collins Aerospace planche en outre sur un système de propulsion électrique et hybrid-électrique, d'abord sur de petits appareils, qui devrait réduire le bruit de 85%, améliorer la consommation de carburant jusqu'à 40% et faire baisser les émissions de carbone de plus de 20%, sans oublier une réduction de coûts d'opération et de maintenance de 20%.

Que ce soit grâce à l'hydrogène, comme pour Airbus, ou d'autres avancées, y compris en matière de composants ou de déploiement de capteurs sur les différentes pièces des avions et leur mise en réseau, le but de l'aviation est bien d'atteindre, à terme, la neutralité carbone.

« Nous travaillons aussi sur l'efficacité humaine, avec des appareils dotés de systèmes qui n'auront besoin que d'un seul pilote », poursuit Steve Timm.

Autant d'économies supplémentaires en perspective pour les compagnies aériennes. Collins Aerospace mise en tout cas sur l'adaptabilité du secteur et la collaboration entre tous les acteurs - équipementiers, autorités, aéroports, compagnies aériennes - pour faire de l'aviation de demain un secteur sûr, rentable, écologique - et qui fait encore rêver...

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Commentaire 1
à écrit le 13/05/2021 à 15:15
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