Fin du statut de cheminot : les syndicats SNCF font de la résistance à Pepy

Par latribune.fr  |   |  361  mots
(Crédits : Benoit Tessier)
"Politique du champ de ruines", "provocation", "démolisseur du service public"... alors que vont s'ouvrir les négociations sur la transformation du statut des 130.000 cheminots actuels, les syndicats des salariés CGT et Unsa Ferroviaire en tête, ont fustigé le "nouveau pacte social" annoncé ce matin dans la presse par le patron de la SNCF, dans le droit fil de la volonté du gouvernement de faire disparaître ce statut spécial.

La CGT Cheminots a dénoncé une "politique du champ de ruines" et l'Unsa Ferroviaire une "provocation" dans des communiqués diffusés jeudi après l'annonce par le patron de la SNCF Guillaume Pepy dans la presse d'un "nouveau pacte social" des cheminots.

L'Unsa Ferroviaire, pour qui Guillaume Pepy souffle "sur des braises encore chaudes", a fustigé cette annonce en ces termes :

"Il est inacceptable qu'en pleine négociation de la convention collective nationale (CCN) de la branche ferroviaire, le président du directoire de la SNCF annonce qu'il va durcir le nouveau pacte ferroviaire."

Payer plus cher les jeunes pour supprimer un système à deux vitesses

Le patron de la SNCF estime dans un entretien jeudi aux Échos qu'il ne peut y avoir de "SNCF à deux vitesses", avec "les statutaires, d'un côté, et les nouveaux salariés, de l'autre".

Il annonce donc un "nouveau pacte social" qui "concernera tous les cheminots": "il sera différent d'aujourd'hui mais pas moins attractif", a-t-il assuré. "Pour cela nous allons payer plus cher les jeunes qui débutent leur carrière, et des dispositions du statut vont bouger", ajoute-t-il.

"L'automaticité de la progression professionnelle ne disparaîtra pas, mais elle devra être négociée avec les partenaires sociaux, afin que les salariés d'aujourd'hui comme ceux de demain soient traités avec équité", a-t-il précisé également.

Toutefois, "les garanties fondamentales du statut sur l'emploi, le droit syndical ou encore le régime de retraite seront préservées", indique-t-il.

De son côté, la CGT, dénonçant au passage l'opération de propagande d'un patron qui "se répand dans les médias", s'est indigné de ces propositions :

"Le président Pépy, véritable démolisseur du service public ferroviaire, joue la politique du champ de ruines."

Le cadre contractuel des nouveaux entrants n'est toujours pas défini

Avec la réforme ferroviaire, les nouvelles recrues embauchées à partir du 1er janvier 2020 le seront dans un cadre contractuel qui reste à négocier.

Ceux qui sont au statut - ils sont actuellement 131.000 - le resteront mais la direction veut négocier plus de souplesse dans certains domaines.

(Avec AFP)