Aston freiné sur le marché des décodeurs satellites

Par latribune.fr  |   |  414  mots
Le fabricant veut profiter de l'explosion de la TV HD, mais reste pénalisé par la politique de Canal Plus.

L'apparition progressive de la télévision haute définition (HD) en France constitue une belle opportunité pour la société francilienne Aston France. Cette entreprise de Bagnolet (Seine-Saint-Denis) s'est, depuis sa création il y a vingt ans, spécialisée dans la conception et la fabrication de récepteurs pour la télévision par satellite. À l'automne, elle a mis sur le marché le dernier-né de son laboratoire de recherche et développement, un décodeur satellite HD qui vise les abonnés voulant acquérir un équipement de décodage compatible.

enjeu de taille

« Nous avons investi environ 800.000 euros pour concevoir ce nouveau produit qui s'adresse à un marché qui pourrait porter sur 15 % des clients de la haute définition par satellite et représenterait 200.000 unités par an », détaille Stéphane Nitenberg, directeur général d'Aston France. Distribuée dans le commerce spécialisé et chez les installateurs professionnels, la marque est bien placée pour accompagner l'inéluctable montée en puissance de la télé HD. L'enjeu est d'importance pour la PME qui a réalisé un chiffre d'affaires de 10 millions d'euros en tenant compte des activités de sa filiale de fabrication en Corée. En France le groupe Canal Plus est de très loin le principal fournisseur d'un bouquet satellite. Or Aston France déplore que Canal Plus impose la location d'un décodeur à ses clients.

« Canal Plus refuse de vendre seule la carte à puce permettant d'utiliser un décodeur vendu dans le commerce. Tout ce que nous demandons, c'est qu'il respecte les obligations légales », précise Stéphane Nitenberg. Selon Aston France, la pratique de Canal Plus s'assimile à une vente liée, ce que la loi interdit. L'entreprise lui préférerait, par exemple, la solution adoptée par l'opérateur suédois Boxer. « Il a édité un cahier des charges destiné aux constructeurs et labellisé des équipements, ce qui laisse toute latitude à l'expression de la concurrence », indique encore Stéphane Nitenberg. La PME se dit forte d'une avance technologique et ne pas craindre une confrontation à armes égales.

bras de fer

Aston France n'en est pas à son premier bras de fer. Il y une dizaine d'années elle avait déjà ferraillé contre Canal Plus et TPS. « À l'époque, c'était pour la définition standard, avance encore Stéphane Nitenberg. Cela avait pris un an avant d'avoir gain de cause, mais dans les PME on sait se montrer tenaces. » Patrick Désavie