Serrastone invente la pierre de roches

Par latribune.fr  |   |  245  mots
Un matériau broyable et réemployable à l'infini.

Après quinze ans d'études menées par l'ingénieur Édouard Serras, et trois ans de mise au point à l'École nationale supérieure de céramique industrielle de Limoges, la pierre de roches est commercialisée à Bordeaux.

Ce matériau, conçu pour la construction de maisons individuelles, en murs porteurs ou parements, concilie beauté de la pierre de taille bordelaise et rapidité de mise en oeuvre. « Sa fabrication à partir de déchets des carrières de pierres de taille ne nécessite pas de cuisson, explique Tanguy Rouast, président de la Serrastone. Il s'agit d'un mélange de roches et d'eau qui, suivant un procédé de mise sous pression breveté mondialement, provoque une réorganisation granulaire et une micro-cristallisation accélérée. On reproduit le processus naturel. » Autre atout, son prix : 140 euros le m2 contre 500 euros pour la pierre de taille de Saint-Agnan.

Ce matériau est le premier certifié « cradle to cradle » (du berceau au berceau), car la pierre de roches peut être rebroyée et réemployée à l'infini. « Nous sommes fragilisés par la crise financière et en train de restructurer l'ensemble Serrastone, ajoute Tanguy Rouast, ce qui ralentit la montée en puissance alors que plusieurs constructeurs sont intéressés. » Cependant, à moyen terme, Serrastone compte vendre cette technologie et des usines clés en main à l'étranger, le procédé étant reproductible avec le sable du Moyen-Orient par exemple.

Corinne Mérigaud, à Limoges