Solia s'apprête à passer à l'offensive

Par Gérard Tur, à Rivesaltes  |   |  484  mots
Spécialiste de la vaisselle à usage unique, la société cherche des acquisitions pour conforter ses exportations et diversifier sa production.

Solia ressent comme la majorité des entreprises les effets de la crise. Mais la société reste sur une position offensive, examinant de front plusieurs dossiers de reprise. « Nous nous sommes entourés de structures financières qui sont d'accord pour mettre du capital dans la société si nos projets de croissance externe débouchent. Tout est prêt », affirme le PDG, Philippe Merlo, actionnaire majoritaire avec 50 % des parts de cette entreprise créée en 1995 et cotée en Bourse en juillet 2007. Basée à Rivesaltes (Pyrénées-Orientales), la PME connaît une forte croissance, avec un chiffre d'affaires de 6,5 millions d'euros en 2005, 10 millions en 2006, 15 millions en 2007 et 19 millions en 2008. Son résultat net suit cette pente ascendante. Il est passé de 0,9 million d'euros en 2005 à 4 millions d'euros en 2008. Solia travaille pour des traiteurs (33 % du chiffre d'affaires France), des industriels de l'agroalimentaire (36 %) et des sociétés de restauration collective. Elle commence également à s'intéresser à la grande distribution. « À l'exception de Gifi, nous restons pour l'instant absent des linéaires, précise Philippe Merlo. Nous devons adapter nos produits à leur demande spécifique. Notre stratégie de croissance externe vise notamment à nous donner les outils nécessaires à cette évolution. » L'exportation, dans une cinquantaine de pays, représente 30 % de son activité.

500 références

De fait, la vaisselle jetable connaît une forte croissance, particulièrement chez les traiteurs. Esthétique et pratique, elle leur permet en outre de réaliser des devis précis, car ils n'ont pas à intégrer les coûts du lavage, de la casse, du vol, etc. Forte de 45 salariés, Solia propose à ses clients un catalogue de 500 références réparties essentiellement en trois gammes, les plateaux-repas, les accessoires de cocktail et les produits techniques destinés à l'industrie agroalimentaire. « Nous ciblons le haut de gamme, avec des accessoires très tendance, explique Philippe Merlo. Notre vaisselle met en valeur le savoir-faire de nos clients. » Solia arrive même à prendre des parts de marché dans un secteur dominé par de grands groupes. « Nos concurrents passent par des revendeurs et perdent de ce fait le contact avec les utilisateurs finaux. Ils imposent leurs produits, indique l'entrepreneur. Nous avons opté au contraire pour une grande proximité avec nos clients. Nous pouvons ainsi connaître très vite leurs besoins et y répondre. » Solia commercialise une cinquantaine de nouveautés par an.

Pour réduire ses coûts de production et vendre ses produits en Chine, la PME a ajouté en 2002 à son usine de Rivesaltes un second site de production près de Shanghai. Cette usine asiatique supervise notamment un réseau de sous-traitants chargés de l'approvisionner en vaisselle fabriquée en matières biodégradables comme le bambou ou à base d'amidon. « Nous avons une approche globale et, donc, nous vendons ce type de produit actuellement très demandé », précise Philippe Merlo, qui a également installé une plate-forme logistique à Miami. n