BRETAGNE/construction navale
Piriou maintient le cap de son développement
par Mikaël Cabon,
à Concarneau
Les chantiers navals Piriou monopolisent le port de Concarneau. Près d'une dizaine de navires sont accostés aux quais du port sud-finistérien : un thonier-senneur de 90 mètres, un navire hydrographique d'Ifremer, l'« Atalante », un transport de passagers, des remorqueurs algériens, etc. « Nous produisons actuellement ce que nous avons vendu il y a un an. Malgré la conjoncture économique troublée que nous connaissons, nous restons optimistes pour les mois à venir. Nous ne subissons aucune baisse du nombre d'études de projets, préalable à la mise en construction », affirme Pascal Piriou, président du directoire des chantiers. Le chiffre d'affaires de l'entreprise a été multiplié par trois entre 2005 et 2008 passant de 51 millions d'euros à 150 millions, répartis à parts égales entre la construction et la réparation de bateaux. Le chantier était initialement spécialisé dans la construction de navires de pêche qui fournissait encore il y a dix ans 90 % de l'activité contre 15 % aujourd'hui. Depuis le début des années 2000, ce secteur historique connaît une crise structurelle qui se manifeste, au niveau européen, par une succession de plans de retrait de navires. « On court devant la vague du déclin de la pêche, sans le regretter, si bien que la diversification de nos secteurs d'activité s'est imposée comme une nécessité », analyse Pascal Piriou.
appel d'offres concluant
Son entreprise travaille désormais pour la Marine nationale pour le maintien en conditions opérationnelles de certains de ses navires. « Notre contrat de trois ans avec la Marine arrive à échéance à la fin de l'année. Nous passons progressivement d'une obligation de moyens à une obligation de résultats en garantissant des jours de disponibilité des navires. Ce qui importe au client est le nombre de jours pendant lesquels son navire va naviguer », assure Pascal Piriou. Une logique qui a amené le chantier à s'associer à Dexia pour un navire de transports de passagers pour le conseil général de Gironde : à Piriou la construction, à Dexia le montage financier.
Si, pendant longtemps, les clients de l'entreprise bretonne étaient français voire européens, son marché est désormais mondial. Ainsi, elle vient de remporter un appel d'offres de l'algérien Sogeports pour les arrêts techniques de cinq remorqueurs. « Cela représente un montant de plusieurs millions d'euros et prouve que nous sommes compétitifs sur le rapport qualité/prix. C'est prometteur pour l'avenir. Sogeports dispose de 50 remorqueurs et envisage la construction d'autres navires. Or la majeure partie de nos contrats de construction proviennent de clients qui nous ont d'abord confié la réparation de leurs navires. »
De plus, Piriou dispose de quatre autres chantiers dans le monde : au Nigeria, au Vietnam, en Polynésie et sur l'île Maurice. Si le contrat algérien est amené à se développer, la PME réfléchira à une implantation industrielle dans ce pays. « Nos chantiers outre-mer n'ont jamais privé Concarneau de travail. Celui du Nigeria l'a été pour répondre à une législation qui oblige à construire dans ce pays les navires qui y opèrent. Nos autres chantiers répondent à nos clients qui aspirent à une proximité avec l'aire d'utilisation de leurs navires. » n
En quatre ans, le chantier naval a triplé son chiffre d'affaires en diversifiant ses marchés et en ouvrant des chantiers outre-mer.
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Remorqueur en construction à Concarneau. Piriou dispose de quatre autres chantiers dans le monde : au Nigeria, au Vietnam, en Polynésie et sur l'île Maurice.