COP27 : L'Europe prête à renforcer son aide financière aux pays en développement et à relever ses objectifs climatiques

Les Vingt-Sept ont adopté lundi une position commune pour la COP27, se disant prêts à relever leurs propres objectifs climatiques « dès que possible » et « ouverts » à un renforcement de l'aide financière européenne aux pays en développement, victimes et non coupables des émissions de CO2.
Frappés par les effets du dérèglement climatique, tout en étant les moins responsables des émissions, les pays les plus pauvres réclament à la COP27 un financement spécifique pour compenser les « pertes et dommages » subis

Dans un texte adopté en vue de la conférence de la COP27, qui se tiendra en novembre à Charm el-Cheikh (Egypte), l'Europe des Vingt-Sept souligne que « les ambitions mondiales doivent être relevées substantiellement » pour rester en mesure d'atteindre l'objectif de l'accord de Paris, soit un réchauffement limité à +1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle. Les pays de l'Union européenne se disent « prêts à mettre à jour les contributions nationales de l'UE et de ses Etats membres dès que possible, en fonction du résultat final » des discussions en cours entre les Vingt-Sept pour finaliser les mesures de leur plan climat. Ce dernier vise à réduire de 55% les émissions de gaz à effet de serre de l'UE d'ici à 2030, par rapport à 1990.

Lire aussiLa France peine à faire baisser ses émissions de gaz à effet de serre

« Mettre un terme à l'utilisation du charbon »

Le texte, adopté par les ministres européens de l'Environnement réunis au Luxembourg, appelle à « mettre un terme à l'utilisation du charbon (...) via la réduction progressive et la suppression des subventions inefficaces aux combustibles fossiles ». Il y a urgence : En France, selon une étude, parue début octobre dans la revue « Earth Systems Dynamics » dans le pire des scénarios, celui où on continuerait à avoir un recours massif aux énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon), les températures moyennes pourraient grimper de 6,7 degrés en 2100. Dans le meilleur des cas, l'augmentation serait de 2,3°C.

Les pays les plus pauvres réclament un financement spécifique

Reste que la déclaration est prudente sur l'épineuse question de l'aide financière aux pays en développement. Frappés par les effets du dérèglement climatique (sécheresses, inondations, canicules) tout en étant les moins responsables des émissions, les pays les plus pauvres réclament à la COP27 un financement spécifique pour compenser les « pertes et dommages » subis. Le Pakistan, par exemple, cinquième pays le plus peuplé au monde, ne représente que 0,8% des émissions de gaz à effet de serre, mais figure parmi les pays les plus menacés par les phénomènes météorologiques extrêmes. Cette année, la canicule a entraîné une diminution de 3 millions de tonnes de la récolte de blé, tué du bétail, provoqué des feux de forêts et fait baisser la productivité. La mousson a détruit près de 4 millions d'hectares de cultures et vergers.

Les pays riches n'ont toujours pas tenu leur engagement d'une aide climatique de 100 milliards de dollars par an - objectif initialement fixé pour 2020 - afin d'aider les pays pauvres à réduire leurs émissions et à s'adapter. Le Conseil européen « s'attend à ce que cet objectif soit atteint en 2023 », assure le texte, sans autre nouvelle cible chiffrée.

La compensation des « pertes et préjudices » est « un sujet compliqué » mais « nous sommes prêts à en discuter », a souligné la ministre tchèque Anna Hubackova. « Nous nous sommes mis d'accord aujourd'hui pour garder l'esprit ouvert (...) L'Europe peut réduire l'écart avec le continent africain, avec les pays insulaires », a abondé le ministre néerlandais de l'Energie Rob Jetten. Les Européens disent « attendre avec intérêt de coopérer avec d'autres parties pour concrétiser l'appel (lancé lors de la COP26 à Glasgow) à doubler collectivement, d'ici à 2025 par rapport à 2019, l'apport de fonds destinés à l'adaptation des pays en développement », en trouvant « un équilibre entre adaptation et atténuation » des dommages.

Un engagement mondial contre les facteurs de perte de biodiversité

Les Vingt-Sept, dans le cadre de la COP15 sur la biodiversité, réclament un engagement mondial pour, dès 2030 afin de « protéger effectivement au moins 30% des terres émergées et 30% des océans », de « restaurer 3 milliards d'hectares d'écosystèmes terrestres dégradés », et autant d'écosystèmes océaniques. Ils visent, à la même date, l'objectif d'« éradiquer ou contrôler les espèces exotiques envahissantes » et « s'attaquer aux changements d'usages des terres et espaces marins » néfastes à la biodiversité. « C'est le bon niveau d'ambition. Pour y parvenir, l'UE doit accroître ses efforts en matière de lutte contre les facteurs de perte de biodiversité (...) et cette position devra être assortie des ressources nécessaires », a réagi Guido Broekhoven, de l'ONG environnementale WWF. Or, la COP15 devrait également buter  sur la question des financements que réclament les pays en développement aux pays riches. Les Européens ont indiqué « reconnaître l'importance d'une mobilisation de ressources dédiées, prévisibles et adéquates pour la biodiversité », mais sans offrir d'engagement chiffré.

 (Avec AFP)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 2
à écrit le 25/10/2022 à 13:20
Signaler
(( en donnant la liberté aux exclus ils assureront celle des hommes libres )) !

à écrit le 25/10/2022 à 11:27
Signaler
On marche sur la tête Y a plus une caillasse en caisse et on va financer gratuitement les projets de pays déjà largement rachetes par la Chine et la Russie qui sont autrement pragmatiques

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.