L'Inde veut s'imposer sur le marché mondial des produits laitiers

Le gouvernement entend doubler le rythme de croissance de la production laitière. La consommation du pays est attendue à 242 millions de tonnes à l'horizon 2030.
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Au pays du lassi, le yaourt indien, les produits laitiers ont de l'avenir. « Dans un marché qui progresse de 4 à 5 % en Asie et au Moyen-Orient, l'Inde a toutes les chances d'être le prochain grand marché de la région après la Chine », estime-t-on au sein de la fédération Cooperative Milk Marketing Federation du Gujarat. « Les produits à valeur ajoutée comme le fromage et le lait transformés ont été prisés par les consommateurs de la classe moyenne qui se sont enrichis, précise le directeur de cette fédération. Ce marché est encore faible mais croît à vive allure ».

D'ici à 2030, la consommation domestique de lait pourrait doubler par rapport à celle de 2010, à 242 millions de tonnes, selon Barclays. À l'export également, les résultats sont spectaculaires : selon le département américain de l'agriculture, les ventes des producteurs indiens à l'étranger de beurre pourraient atteindre 10.000 tonnes, en 2011, contre 4.000 l'an dernier. Celles de lait allégé pourraient être de 15.000 tonnes contre 10.000 tonnes.

Cette tendance ne peut qu'inciter le pays à augmenter sa production dominée à 54 % par des coopératives. « L'Inde souhaite faire passer le rythme de croissance de sa production à 10 % lors des deux à trois prochaines années », poursuit le responsable de cette fédération, alors qu'elle avait progressé lors du dernier exercice (fin février) de 5 % à 118 millions de tonnes.

Informatisation

Ce marché suscite déjà les convoitises des multinationales. « Le secteur laitier est estimé à 30 milliards de dollars, avec une production transformée à hauteur de 35 % par le secteur organisé », estime-t-on chez Bryan Garnier & Co . « Le développement du secteur devra passer par l'amélioration du système de collecte, l'automatisation et l'informatisation du processus de production, la mise en place de contrôles qualité, l'amélioration du packaging - pour augmenter la durée de vie du produit - et par des investissements importants en R&D ». Pour l'heure, « les marques ne sont pas encore toujours très fortes, mais c'est là que la bagarre se joue », poursuit un analyste chez Shânti Asset Management. « Les grands noms comme Tata, Godrej, Britannia, Hindustan Unilever ou Nestlé India et Danone disposent toujours d'une longueur d'avance par rapport aux petits producteurs ».

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