Pierre Lellouche : « Mon message aux entreprises françaises présentes dans ces pays : restez ! »

Les représentants des principales entreprises françaises implantées au Maghreb, au Proche et au Moyen-Orient sont conviés ce mercredi à Bercy. Pierre Lellouche souhaite les écouter et les rassurer.
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Pierre Lellouche, secrétaire d'État chargé du commerce extérieur

Pourquoi recevoir les représentants des entreprises françaises dans les pays arabes ?

À côté du soutien de la France au processus démocratique, je m'efforce, pour ma part, d'être utile et faire un passer un seul message, mais très important aux entreprises françaises dans la région : restez ! Elles sont près de 3.000 et représentent plus de 300.000 emplois induits. Le stock d'investissement français dans la région s'élève à 32,5 milliards d'euros et les encours de nos banques françaises dans ces pays atteignent près de 60 milliards d'euros.

Avez-vous déjà constaté des départs de sociétés ?

Rien de notable pour le moment. Mais il y a un risque de précarisation en particulier pour les PME, même s'il est encore trop tôt pour parler de problèmes de trésorerie.

Comment pouvez-vous concrètement aider les entreprises ?

Je vais d'abord les écouter et j'examinerai avec elles comment l'État peut les aider dans cette période de transition. Je me rendrai la semaine prochaine en Tunisie, et j'envisage d'aller rapidement dans d'autres pays, sachant qu'il faudra appliquer un traitement à la carte, pays par pays, secteur par secteur. En fait, la principale difficulté va être de gérer le temps. On ne va pas passer du jour au lendemain d'une situation de révolution et de disparition des pouvoirs en place à un régime démocratique stabilisé.

Avez-vous des inquiétudes sur les grands contrats en cours de négociation ?

Clairement, un certain nombre d'entre eux sont suspendus à la stabilisation de la situation politique. D'autant que ces contrats impliquent souvent une décision publique. Ils correspondent néanmoins à de vrais besoins, notamment en matière d'infrastructures, et nos entreprises sont bien placées pour y répondre.

La France peut faire un geste important sur le plan financier ?

Nous le faisons déjà ! La France donne 1,3 milliard d'euros par an en aide bilatérale pour le développement des pays de la région. Et si on ajoute la contribution qu'elle apporte aux instruments de voisinage mis en place par l'Union européenne, on parvient à plus de 1,5 milliard d'euros d'aide annuelle pour les pays arabes. Mais l'Union européenne doit faire plus : toute la politique d'aide de ces dernières années s'est focalisée sur le continent européen sans se préoccuper de la façade sud. Résultat, l'aide européenne en 2011 représente 6,50 euros en moyenne pour un habitant des pays de l'Est, mais 3,70 euros pour un habitant de la Méditerranée.

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