China Vanke poursuit sa percée immobilière, sans craindre de bulle

Le plus grand promoteur chinois applaudit les politiques visant à contrer la spéculation. Son patron, Yu Liang, juge qu'elles accroîtront la demande et donc, les revenus du groupe.
Copyright Reuters

En 2011, Yu Liang ne changera pas de cap. Le directeur général de China Vanke, le plus grand promoteur immobilier chinois, poursuivra la stratégie qui lui a tant réussi l'an dernier. « Le groupe continuera à vendre des logements ordinaires à des clients qui ont vocation à y vivre et ce, à des prix raisonnables ». En clair, China Vanke n'entend pas contribuer à une bulle spéculative que combattent les autorités chinoises dans les grandes villes comme Shanghai ou Pékin et, au contraire, profiter de l'essor des villes moyennes de province.

 

L'an dernier, China Vanke a commencé à bâtir et à commercialiser des logements dans douze marchés dont le groupe était absent, portant sa présence à 46 villes. Résultat : son bénéfice net a grimpé de 37 % à 1,1 milliard de dollars tandis que ses ventes ont bondi de 71 % à 16,5 milliards de dollars, un record pour le secteur. Initialement, Yu Liang, diplômé d'économie en 1997 de l'Université de Pékin et qui a rapidement grimpé dans la hiérarchie du groupe, avait fixé à ses équipes un objectif de chiffre d'affaires de 15 milliards de dollars à l'horizon 2014...

« À prix raisonnable »

« Vanke poursuivra sa politique consistant à ne pas thésauriser sur les terrains ou les logements et à rapidement commercialiser ses projets » immobiliers, a promis le responsable. Bien que le groupe se défende de participer à la spéculation, il a profité de l'envol du prix de la pierre : son chiffre d'affaires a certes augmenté de 71 % en 2010, mais ses surfaces vendues n'ont dans le même temps progressé que de 35 % à 8,9 millions de m2.

China Vanke ne se contente pas de vendre des logements « à prix raisonnable » hors des métropoles dont les logements neufs sont devenus inabordables pour 85 % des citadins du pays. D'après l'agence Reuters, dans l'un de ses complexes immobiliers à Pékin, le promoteur a reçu l'autorisation de vendre des appartements au prix de 3.270 euros du mètre carré. En contrepartie, des logements avaient été réservés au prix de 540 euros le mètre carré pour des acheteurs moins fortunés.

Au cours des derniers mois, le gouvernement central a multiplié les mesures visant à maîtriser l'inflation sur le marché résidentiel : hausse des taux, restriction des crédits... La direction de China Vanke applaudit, estimant qu'en contenant les prix, les autorités vont développer la demande et donc les revenus du groupe qui devraient à nouveau dépasser la barre des 15 milliards de dollars en 2011. Mardi, Goldman Sachs a à nouveau recommandé à ses clients « l'achat » du titre China Vanke, coté sur la Bourse de Shenzhen. Selon les analystes de la banque américaine, la marge bénéficiaire de China Vanke s'appréciera encore en 2011 et 2012. En 2010, sa marge brute s'est inscrite à 29,75%.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.