La Chine devient championne des renouvelables

Naguère atelier du monde envahissant l'Occident avec ses panneaux solaires à bas coûts, la Chine devient le premier marché pour les énergies renouvelables. Ses industriels ne se contentent plus d'exporter mais s'implantent à l'étranger et y rachètent des sociétés.
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Dans les énergies renouvelables, à commencer par le solaire, comme dans tous les secteurs économiques, la Chine a d'abord fait parler d'elle en tant qu'usine pour le reste du monde. Elle compte ainsi sept des quinze premiers fabricants de panneaux solaires. Suntech, leader mondial, Yingli (photo), JA Solar et consors fournissent aujourd'hui plus de 50 % de la demande mondiale. Mais ces champions nationaux ne se content plus de servir depuis la Chine les marchés occidentaux, sur lesquels ils ont déjà taillé des croupières aux pionniers locaux, notamment allemands, grâce à leurs coûts jusqu'à 40 % inférieurs. Ils s'apprêtent désormais à équiper leur propre marché. Car le pays, devenu en 2010 le premier émetteur de gaz à effet de serre au monde, vire, tardivement mais massivement, au vert.

Conscients des risques que fait peser sur sa croissance la dégradation de l'environnement, désireux d'acquérir une stature légitime dans les négociations internationales sur le climat et tout autant de diminuer la facture des importations pétrolières, les dirigeants chinois se fixent des objectifs toujours plus ambitieux de réduction de CO2 et de part des énergies renouvelables dans leur mix énergétique. Dans l'éolien, l'évolution est sidérante. En 2010, la Chine a ainsi installé 50 % des nouvelles capacités éoliennes mondiales, portant sa capacité installée cumulée à 42,2 GW, la première au monde devant les États-Unis. Et Pékin ne compte pas en rester là, qui vise 200 GW d'ici à 2020.

En outre, le gouvernement chinois subventionne massivement ses producteurs éoliens et solaires, qui bénéficient aussi de crédits bancaires octroyés par les banques publiques à des conditions très préférentielles. Les aides aux fabricants de turbines, qui commencent à exporter vers les États-Unis, ont même entraîné ces derniers à porter plainte devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Pour contrer ces réactions, plusieurs industriels chinois, tels que le fabricant de turbines A-Power ou celui de panneaux solaires Suntech ont installé des usines sur place.

Signe de l'évolution rapide du paysage mondial des cleantech, on commence à voir des groupes chinois, comme le spécialiste de silicium GCL-Poly, racheter des sociétés occidentales.

Et ce n'est pas l'application du douzième plan quinquennal annoncé il y a quelques jours, qui mise largement sur la décarbonisation de l'économie afin de préserver à la fois sa croissance et son environnement, qui risque de changer la donne.

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