Le sud-africain Sasol met le cap sur l'international

Le leader mondial de la liquéfaction du charbon et du gaz naturel multiplie les contrats à l'étranger. Le groupe se renforce actuellement en Chine et en Inde.
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Sasol, le géant pétrochimique sud-africain se frotte les mains. Avec la hausse du prix du pétrole, l'entreprise affiche de très bons résultats. Le groupe espère augmenter ses revenus de 17 % à 27 % au premier semestre 2011. « Sasol profite aussi d'un rand faible. Une monnaie faible et un baril cher, c'est idéal pour cette société », affirme Chris Gilmour, analyste financier chez Absa Investments. La clé du succès ? Sa technologie de pointe pour transformer le charbon et le gaz en carburant. Sasol est devenu le leader mondial du procédé CTL (Coal to Liquid) et GTL (Gaz to liquid).

Intérêt de nombreux pays

La technique inventée par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale est plus tard rachetée par les Sud-Africains. Durant les années d'apartheid, le régime sous embargo cherche des solutions pour fabriquer du carburant. Il pense alors utiliser ses importantes réserves de charbon. Le gouvernement finit par créer Sasol et ouvre une première usine CTL au début des années 1950. Lors du premier choc pétrolier, Sasol construit un deuxième site de production à Secunda. En 2010, l'entreprise privatisée en 1979 a produit 160.000 barils par jour, soit près du quart de la consommation sud-africaine. Cotée à Johannesburg et New York (Nyse), elle se situe selon le classement « Forbes Global 2000 » au deuxième rang des sociétés africaines par son chiffre d'affaires, inscrit à 12,3 milliards d'euros pour l'exercice clos en juin 2010.

Avec la raréfaction du pétrole, son procédé intéresse de nombreux pays. La production de carburant à partir du charbon n'est rentable que lorsque le baril dépasse les 100 dollars. Déjà présent dans 30 pays à travers le monde, le groupe pétrochimique ne cesse de se développer à l'international. Il produit du gazole à partir du gaz au Qatar dans son unité Oryx. Il est en train de renforcer sa présence en Chine, en Inde, au Nigeria ou aux États-Unis. Début mars, Sasol a signé un contrat de 789 millions d'euros pour acquérir 50 % d'un champ de gaz de schiste estimé à 9,6 milliards de mètres cubes de gaz en Colombie-Britannique, appartenant au Canadien Talisman.

En Afrique du Sud, la société projette d'ouvrir un site CTL, à Mafutha au nord du pays. Il devrait produire 80.000 barils par jour. Par ailleurs, avec Shell, Sasol envisage de recourir à la technique dite de « fracturation » pour explorer 90.000 km2 dans la région du Karoo et extraire de vastes gisements de gaz de schiste. Cette technique récente de forage permet d'atteindre le gaz à un prix économiquement viable. Mais elle est très gourmande en eau. Le projet se heurte ainsi à l'opposition des propriétaires terriens et des défenseurs de l'environnement. Sasol est déjà l'un des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre de la planète avec près de 75 millions de tonnes par an. La moitié des émissions provient de l'énergie consommée par le procédé de transformation. Afin de réduire le bilan carbone du CTL, les ingénieurs de Sasol étudient la possibilité d'utiliser des énergies non fossiles comme le nucléaire ou le solaire pour alimenter le processus. En fait, les jours heureux de Sasol n'arrivent qu'après plusieurs scandales. L'image de l'entreprise a largement été entachée en 2008 et 2009 par plusieurs affaires d'entente sur les prix. L'entreprise avait été condamnée à payer d'importantes amendes aux autorités de la concurrence en Afrique du Sud et à la commission européenne.

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Commentaire 1
à écrit le 14/01/2020 à 15:42
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