Géants du BTP et des transports convergent vers les chantiers pharaoniques d'Astana

Pour le gouvernement kazakh, la capitale doit symboliser la modernité du pays. Des groupes comme Alstom Transport et Aldar Properties participent à ce renouveau.
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Battues par le vent des steppes, les tours d'Astana ne sont sans doute pas encore aussi nombreuses que celles de Dubai, autre ville nouvelle à laquelle on compare souvent la capitale du Kazakhstan, ancienne république soviétique. Mais, ici aussi, les gratte-ciels prolifèrent. Selon le gouvernement, le nombre de constructions a bondi de 307 % l'an dernier à Astana par rapport à 2009.

« Après avoir été durement frappé par la crise de liquidité qui a touché les banques, le secteur de la construction a stoppé ses activités en 2009 mais depuis, il est reparti de plus belle », constate un expatrié français. « Beaucoup d'immeubles sont aujourd'hui inoccupés », poursuit ce même observateur, « même si aucune statistique officielle n'existe dans ce domaine. Qu'importe, ici, la bulle immobilière a largement été financée par le budget de l'État et l'argent du pétrole ! »

Faire la promotion de la ville pour qu'elle devienne la capitale de la région reste une priorité pour le régime autoritaire en place, dont l'objectif est de multiplier la population locale par trois en vingt ans. Pour l'heure, 800.000 personnes seulement vivent ici, sur les 15 millions d'habitants que compte ce pays vaste comme cinq fois et demi la France. « Le pari est cependant loin d'être gagné : la ville reste inhospitalière avec des hivers très rudes (trois mois de l'année compris entre - 25 et - 40 degrés) et des étés très chauds», explique un spécialiste de la région.

Opportunités multiples

« Le gouvernement a certes fait venir ici toutes les entreprises publiques. Les fonctionnaires, également, sont incités à venir s'installer ici. Mais la sensation de vide prédomine. »

Astana n'en constitue pas moins un vaste chantier et une source d'opportunités dans la construction pour les groupes locaux, mais aussi étrangers, essentiellement chinois et turcs. Les projets fourmillent. En plein centre, derrière le palais de l'Indépendance, vaste centre de congrès flambant neuf, l'ossature de béton d'une future mosquée géante (la plus grande d'Asie centrale) capte inéluctablement l'attention des visiteurs. C'est aussi le cas du méga projet de l'Abu Dhabi Plaza, financé par l'émirat à hauteur de 1 milliard de dollars et développé aux confins de la ville par les promoteurs Aldar Properties et Al Maabar.

Ce futur complexe comprendra notamment un hôtel, des appartements, des bureaux, des magasins et l'une des tours les plus hautes du monde. Situé dans une zone économique spéciale, il a vocation à constituer le lieu d'interconnexion entre les deux futures lignes de tramway de la ville. L'une devrait être circulaire, tandis que l'autre, plus courte, doit relier à l'aéroport.

Les Européens prennent part à ce chantier, notamment Alstom Transport. Le groupe français a été choisi pour réaliser la construction du tramway d'Astana, pour 1 milliard d'euros. Selon des sources locales, ce dernier contrat n'est pas encore signé mais serait en bonne voie. Le tramway pourrait ainsi être prêt dès décembre 2013. Une échéance qui devrait coïncider avec l'achèvement de l'Abu Dhabi Plaza.

Par ailleurs, Alstom Transport participe aux côtés du kazakh KTZ et du russe Transmashholding (TMH) à la construction de locomotives. Ce contrat, actuellement en cours d'exécution, porte sur 1,4 milliard d'euros.

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