L'économie Internet russe connaît un nouvel âge d'or

Le prix des publicités en ligne bondit et le principal moteur de recherche Yandex lance sa cotation très attendue.
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L'Internet russe vise de nouveaux sommets : une étude réalisée par le Boston Consulting Group (BCG) pour le compte du groupe américain Google estime que ce secteur d'activité représentera 3,7 % du produit intérieur russe en 2015, contre 1,6 % en 2009. La Russie représente déjà le second marché Internet européen derrière l'Allemagne, avec une taille supérieure à 20 milliards de dollars. Les experts s'attendent à ce que les grandes sociétés russes de l'Internet enregistrent un bond de plus de 60 % de leur chiffre d'affaires cette année car la demande pour placer de la publicité sur les sites les plus populaires du pays dépasse largement l'offre.

Le leader russe Yandex (13,6 millions de visiteurs uniques par jour) a déjà annoncé des augmentations de 25 à 30 % de ses tarifs au début du printemps. Principal moteur de recherche russe avec 64 % du marché devant Google (22 %), Yandex espère lever 1,15 milliard de dollars sur le Nasdaq cette semaine. L'autre géant russe mail.ru (10,7 millions de visiteurs uniques par jour) a déjà levé 912 millions de dollars en novembre à Londres. Son chiffre d'affaires a crû de 66 % au premier trimestre 2011. La marge de développement reste très importante. La toile ne représente à l'heure actuelle que 11 % du marché total de la publicité russe.

Pays peu réactif

Fort du succès de son projet mail.ru dans lequel il garde une participation de 15,6 %, l'homme d'affaires Iouri Milner est parvenu à lever un milliard de dollars pour un nouveau fonds dédié aux start-ups Internet baptisé DST Global II, a rapporté le quotidien « Vedomosti ». Le tour de table a été réalisé avec une majorité d'investisseurs étrangers (Europe, États-Unis, Asie et Proche-Orient). Ce fonds négocie une prise de participation de 5 % pour 50 millions de dollars dans le site suédois Spotify, qui fournit des contenus musicaux. Le précédent fonds de Milner, DST Global, a pris des parts dans Facebook, Groupon, Zynga et 360buy.com.

L'essor du secteur dépendra de la pénétration de l'Internet dans les provinces russes et des investissements réalisés par les entreprises privées et les autorités régionales. Un autre facteur déterminant sera la capacité des législateurs à s'adapter aux innovations et à leur impact économique, dans un pays notoirement peu réactif. Dans le pire des cas, l'étude réalisée pour Google estime que la croissance du secteur s'élèvera à 22 % par an au lieu de 30 % idéalement. Le ministère des Télécommunications songe à forcer les fournisseurs d'accès à offrir des garanties aux usagers en terme de vitesses de connexion. La main lourde du Kremlin est d'ailleurs mise en exergue par les sociétés privées, notamment Yandex, dans une note envoyée aux investisseurs au début du mois : « Les sociétés très connues en Russie, comme la notre, sont particulièrement vulnérables aux mesures à caractère politique ». Son service de paiement par Internet a été obligé de communiquer aux services secrets du FSB l'identité des bienfaiteurs d'un site (rospil.ru) révélant la corruption des hauts fonctionnaires russes.

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