Air France cherche un allié en Turquie pour contrer Turkish Airlines

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  335  mots
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La compagnie souhaite nouer un partenariat commercial avec Pegasus.

La croissance époustouflante de Turkish Airlines agace les mastodontes eurwopéens du transport aérien. Pour prendre pied en Turquie, un marché très dynamique, et contrer Turkish Airlines, Air France cherche un allié sur place. Selon nos informations, la compagnie française souhaiterait nouer un partenariat commercial avec Pegasus, une compagnie à bas coûts turque. Pour autant, les discussions entamées l'an dernier prennent plus de temps que prévu. Interrogé, Air France a confirmé l'existence de telles discussions mais précise qu'elles sont « aujourd'hui en sommeil ». En fait, avant d'aller plus avant avec la compagnie française, Pegasus (une trentaine d'avions aujourd'hui, 40, fin 2011) chercherait à finaliser au préalable un accord commercial avec Air Berlin entre l'Allemagne et la Turquie.

Pour autant, la problématique est clairement posée pour Air France-KLM. « La Turquie est un marché important, en croissance, avec une forte population, explique-t-on en interne, avec une compagnie, Turkish Airlines, qui va devenir un grand transporteur européen ». Elle est déjà au quatrième rang européen. Chez Air France, où cette menace a déjà été débattue en conseil d'administration, cette compagnie « est surveillée de très près ». Et pour cause, Turkish Airlines a les dents très longues.

Avec une flotte en pleine expansion (près de 170 en service et une soixantaine en commande chez Airbus et Boeing) et une amélioration de son service, la compagnie enregistre des hausses continues de son trafic de passagers. Il a progressé de 10 % au cours des cinq premiers mois de l'année, à 12 millions de passagers. Outre les passagers dits de « point-à-point », qui se rendent en Turquie, Turkish Airlines draine aussi une part croissante de passagers en correspondance pour des destinations asiatiques ou d'Afrique de l'Est.

« Son hub d'Istanbul est situé dans une zone stratégique entre l'Europe et l'Asie », rappelle un expert. Cette croissance agacerait également Lufthansa, sa partenaire dans Star Alliance. C'est la compagnie allemande qui a fait le forcing pour la faire entrer dans cette alliance.