Pour aider les Français à mieux s'alimenter, l'INRA préconise de ne pas se limiter à la prévention

A l'occasion de la présentation d'une étude sur les comportements alimentaires des Français, l'INRA a appellé à une meilleure coordination entre les politiques publiques alimentaires et les campagnes publicitaires des industriels.

L'INRA a présenté, ce vendredi, une étude sur les comportements alimentaires des Français à la demande du Ministère de l'Alimentation de l'Agriculture et de la Pêche. Cet organisme public appelle à une meilleure coordination des campagnes d'informations sur les pratiques nutritionnelles et les campagnes publicitaires des groupes de l'industrie agroalimentaire.

Patrick Etéviant, directeur de recherche à l'INRA, a parlé d'une dissonance entre les politiques de prévention de l'Etat et les campagnes publicitaires des annonceurs que reconnaissent d'ailleurs les professionnels de la communication.  "Il y a une vraie sélection de l'information qui est notamment perceptible chez les populations défavorisées, pauvres ou pas diplômées" insiste Patrick Etiévant. Par exemple, les personnes qui se sentent marginalisées voient dans l'achat de produits promus par la publicité une forme d'intégration sociale. Ces dernières sont ainsi plus touchées par les problèmes d'obésité.

Il cite notamment un "effet de halo" qui modifie la perception des produits en faisant primer les effets bénéfiques sur les effets néfastes. "Beaucoup de personnes se nourrissent de la margarine enrichie en oméga 3 et oublient que c'est une matière grasse" poursuit-il.

Les simulations économiques tendent à montrer que les systèmes de taxation ou de subventions différentielles ne sont pas toujours des leviers opérationnels sur le court terme. Une baisse significative de la consommation de produits défavorables à la santé (hautement énergétiques notamment), supposerait une taxe élevée (effet de seuil), ce qui pénaliserait les consommateurs qui n'ont pas vraiment d'autre choix que d'acheter ces produits peu chers. Ces interventions sur l'offre sont également susceptibles de générer des effets indésirables: utilisation e matières premières de moindre qualité nutritionnelle, report des consommateurs sur des produits de second choix.

L'étude de l'organisme public parle également de chartes d'engagement pour les industriels soucieux de polir leur image auprès de certains consommateurs. Cette approche a permis par le passé de réduire de 20% la quantité de sel dans certains produits finis.

L'institut propose donc une action concertée entre les différents acteurs de l'agroalimentaire. " Il faut que tout le monde aille dans le même sens" conclut l'expert.

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