Ces produits qui dopent les portefeuilles boursiers

CFD, options binaires, warrants, certificats, turbos... Autrefois réservés aux professionnels des salles de marché, les produits dérivés sont désormais à la portée des investisseurs particuliers. Mais attention : spéculatif par nature, ce type de placements requiert beaucoup de sang-froid et une solide connaissance des marchés.
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Il paraît loin le temps où l'investisseur individuel était cantonné à un profil de bon père de famille, ne misant que sur les poids lourds historiques du CAC 40 pour sécuriser son portefeuille. Avec la crise financière, les comportements boursiers des particuliers, du moins de ceux ayant choisi de continuer à placer leur argent sur les marchés financiers, se sont radicalisés, alimentant un certain intérêt pour les investissements à risque. « Le nombre d'investisseurs directs en France est descendu de 7 à 4 millions entre 2008 et 2011. Une partie des investisseurs particuliers s'est repliée vers le marché immobilier. En revanche, ceux qui ont fait le choix de rester sur les marchés financiers ont gagné en expertise et utilisent plus qu'auparavant des algorithmes pour aiguiller leurs décisions d'investissements », note Pierre-Antoine Dusoulier président de Saxo Banque Western Europe.

Gare aux promesses mirobolantes sur le net!

Il constate, depuis environ trois à quatre semaines, une nette reprise des volumes avec des séances à 4 milliards d'euros échangés sur le CAC 40. « Sur notre plate-forme, les volumes ont doublé par rapport aux niveaux constatés entre mai et juin », glisse l'expert. Face à ce constat, les intermédiaires redoublent d'efforts pour faciliter l'accès du marché des produits dérivés aux traders amateurs. CFD (Contracts for Difference), options binaires, warrants, certificats, turbos... Ces supports de placement spéculatifs à fort effet de levier ne sont plus exclusivement réservés aux professionnels des salles de marché mais s'adressent tout de même à un public averti.
L'engouement est tel que l'on voit déferler sur Internet une vague de courtiers souvent peu scrupuleux, qui n'hésitent pas à profiter de la crédulité de particuliers inexpérimentés pour leur vendre des instruments aux perspectives de gains mirobolants. Car l'une des premières règles à respecter avant de se lancer dans toute forme de trading que ce soit, consiste à bien choisir son intermédiaire, autrement dit à minimiser le risque de contrepartie. Reste à sélectionner un ou plusieurs produits. C'est là que la tâche se complique. La myriade de supports proposés et leur niveau de complexité plus ou moins élevé peuvent rendre difficiles les décisions d'investissements. D'autant qu'il est possible de jouer des mouvements de marché à la hausse comme à la baisse, notamment par le biais d'options d'achat (call) ou de vente (put).On retiendra deux grandes catégories de produits dérivés. D'une part, les trackers, qui répliquent le comportement des indices, sont, la plupart du temps, éligibles au PEA et peuvent convenir à des profils d'investisseurs prudents, désireux de jouer de grandes tendances indicielles. Pas d'effet de levier ici, mais les risques de pertes sont limités. Deuxième catégorie : les instruments plus risqués comme les warrants, les CFD et les certificats. Les warrants (lire le Focus ci-dessous) sont assimilables à des contrats à termes dont le prix est fixé selon des modes de calcul complexes dépendant de plusieurs variables (variation du sous-jacent, valeur temps, etc.), rendant le produit difficilement accessible. À l'inverse, les CFD ou encore les certificats (leverage, turbo, etc.) présentent l'avantage d'être dépourvus de date d'échéance et bénéficient donc d'une plus grande facilité d'utilisation.

Une phase de rebond du CAC 40 au printemps?

La récente consolidation du rallye estival offre en l'occurrence, aux dires des experts, quelques opportunités d'achat intéressantes, principalement dans les secteurs technologiques et bancaires, dans une optique de moyen terme. Même s'il s'attend à un mouvement de correction graphique susceptible de voir le CAC 40 retomber vers les 3.230 points au début de novembre, André Malpel, président fondateur du Salon de l'Analyse Technique et enseignant à Paris-Dauphine, anticipe par la suite une phase de rebond qui pourrait se matérialiser par un retour de l'indice autour de 3860 points au début de mars. De son côté, Pierre-Antoine Dusoulier juge que « l'interventionnisme des banques centrales de part et d'autre de l'Atlantique alimente un sentiment de marché plutôt positif, malgré le récent mouvement de consolidation et quelques incertitudes persistantes sur la zone euro ». Et d'ajouter : « Il reste de bonnes opportunités à jouer, notamment dans le secteur bancaire. »

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Les cinq mots-clés qu'il faut connaître

Pour s'y retrouver dans la jungle des produits de Bourse, quelques éclairages s'imposent :
? Trackers : fonds indiciels cotés, ou ETF (Exchange Traded Funds), qui répliquent la performance d'un indice boursier dans les compartiments des actions, des obligations ou des matières premières. Ils s'échangent comme une valeur mobilière classique et disposent d'un code ISIN.
? Warrant : contrat optionnel conférant le droit d'acheter (call) ou de vendre (put) un actif financier (sous-jacent) dans des conditions de prix et de durée définies à l'avance. Il est le plus souvent utilisé pour se couvrir contre un événement de marché. Une quantité minimale de warrant est requise et varie en fonction du sous-jacent : c'est ce qu'on appelle la quotité. La valeur du warrant ou « prime » équivaut in fine au coût de la couverture de la position.
? Certificats leverage/short : produits permettant d'amplifier avec un levier compris entre 2 et 10, en fonction de l'émetteur, les variations quotidiennes, à la hausse comme à la baisse, d'un indice ou d'une action par rapport à la clôture de la veille.
? Turbos : certificats ayant comme sous-jacent un indice ou une action et permettant de spéculer sur des scénarios haussiers (turbo long) ou baissiers (turbo short). Ils sont associés à une valeur de référence (barrière désactivante), en deçà (pour le turbo short) ou au-delà (pour le turbo long) de laquelle le certificat sera désactivé. Si, à un instant au cours de la durée de vie du certificat, le sous-jacent dépasse ce seuil de sécurité, le certificat expire. ? CFD (contracts for difference) : proches dans leur fonctionnement des futures, ces contrats offrent la possibilité de jouer les variations d'un indice ou d'une action sans l'obligation d'en être propriétaire. Il suffit seulement de débourser le montant de la marge minimale requise pour couvrir la position et calculée en pourcentage de la valeur nominale du sous-jacent.

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Commentaire 1
à écrit le 22/10/2012 à 22:39
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Personelement, je trade les cfds depuis 1an. Apres avoir essuiye qques pertes, ca se passe de mieux en mieux. Je suis durtout sur le CAC, DAX et Gold Je vous recommende le courtier ActivTrades

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