Des prix cassés pour l'eau "éco-solidaire"

A Dunkerque, moins les foyers du port nordiste consommeront, moins le mètre cube d'eau leur coûtera cher. Et encore moins s'ils sont bénéficiaires de la CMU. Les nouveaux tarifs sont entrés en vigueur le 1er octobre.
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Tout le monde doit pouvoir avoir accès à l'eau. C'est un droit fondamental que Michel Delebarre, président de la communauté urbaine de Dunkerque et président du Syndicat mixte pour l'alimentation en eau de la Région de Dunkerque (Smaerd) a rappelé lors du lancement officiel de la tarification progressive et solidaire de l'eau dont bénéficient les Dunkerquois depuis le 1er octobre. Et pour que ce droit puisse s'appliquer à tous, y compris aux foyers en difficulté, les titulaires de la CMU-C (Couverture maladie universelle complémentaire) se verront appliquer un tarif plus avantageux jusqu'à 75m3 d'eau consommés dans l'année. Ils ne paieront que 0,32 euro le m3, contre 0,83 euro pour les autres foyers.
Ceux qui consommeront au-delà de cette plage dite « eau essentielle », seront assujettis aux tarifs communs de 1,53 euro/m3 jusqu'à 200m3 pour l'« eau utile », puis 2,04 euros/m3 pour l'« eau confort ». Le critère de la CMU-C comme référence d'accessibilité à l'eau au moindre coût a été retenu au regard de son effet automatique. La solution retenue par le Dunkerquois évite à la population concernée de devoir se déclarer.

L'expérience de Libourne, la référence

Il aura fallu deux ans de travail aux Smaerd et à Lyonnaise des Eaux (groupe Suez Environnement) pour concocter cette nouvelle tarification progressive et solidaire dont l'objectif est de faire baisser la consommation sur tout le territoire dunkerquois tout en facilitant l'accès à cette ressource de première nécessité à ses habitants les plus démunis. « Nous tablons sur une baisse de 2% de cette consommation par an sur les cinq prochaines années », a avancé Philippe Maillard, directeur général de Lyonnaise des Eaux.
À Libourne (Gironde), une des premières collectivités à avoir mis en place cette progressivité du prix de l'eau, la baisse a atteint 10% au bout de deux ans. Mais le contexte est différent. À Libourne, seuls les 23.830 habitants de la ville étaient concernés. Ici, c'est une population de 220.000 habitants dont il va falloir faire changer les habitudes. Que le secteur professionnel n'entre pas dans le processus change aussi sans doute la donne. À Dunkerque, les entreprises et les collectivités continueront à payer un tarif unique, quelle que soit leur consommation. Or, ils représentent sur le territoire dunkerquois la moitié des usagers en eau potable alimentés par Lyonnaise des Eaux. Leur participation à cet effort « éco-solidaire » pas-sera par la constitution d'un fonds de soutien aux investissements environne-mentaux visant à la préservation de l'eau. Qu'ils relèvent du secteur public ou du secteur privé, les pro-fessionnels devront tous s'acquitter d'un tarif de 1,05 euro le m3 dont 0,01 euro viendra abonder ce fonds « eau durable ».

Commentaire 1
à écrit le 10/10/2012 à 16:18
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il faut juste faire un petit rappel : l'eau est le 3em secteur le plus corrompu après l'armement et le BTP ! Alors que c'est une ressource vitale pour l'humanité. Que font nos gouvernants pour moraliser tout cela, où trempent-ils aussi dans cette cor...

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