"Provisoire quand tu nous tiens"

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La mauvaise nouvelle du jour, donc. Les prix du gaz vont augmenter. C'est le Conseil d'Etat qui nous offre ce petit cadeau de fin d'année en donnant raison à l'Anode, un groupement de petits concurrents de GDF Suez, qui s'était plaint que l'augmentation décidée par le gouvernement le 1er octobre dernier (2%) n'était pas conforme à ce que prévoyait la formule de calcul en vigueur (6%). Un préjudice, jugeaient-ils, puisqu'ils avaient été contraints eux aussi de limiter leurs hausses, faute de quoi ils perdaient tout avantage concurrentiel. C'est la deuxième fois que les tarifs sont annulés cette année et ce n'est peut-être pas fini : GDF Suez a aussi contesté la hausse intervenue le 1er juillet dernier. Si ça continue, il faudra qu'il imprime sur ses factures la mention « provisoire ».
Cela fait un peu désordre, mais c'est peut-être prudent en ces temps de chicaneries qui ont une fâcheuse tendance à tourner à la bataille juridique. Regardez à l'UMP : Jean-François Copé aurait mieux fait de se déclarer président provisoire. Peut-être le désordre - encore lui - que l'on connaît depuis ne se serait pas transformé en désastre. Tiens, il ne s'est presque quasiment rien passé ce jeudi à l'UMP. En tout cas devant les caméras. C'est sans doute provisoire. Comme la nationalisation de Florange ? Arnaud Montebourg nous l'assure, il a un repreneur dans sa manche. Cette nationalisation est un scandale a tout de même piaffé Laurence Parisot. Peut-être aurait-elle du se souvenir de son émouvante déclaration de 2007 pour justifier ce qui allait devenir la rupture conventionnelle du contrat de travail : « dans la vie pratiquement tout est précaire ».
Précaire, provisoire... On n'est pas loin du compte. Comme le seront bientôt les automobilistes : le dispositif très léger de limitation de la hausse des carburants mis en place par le gouvernement va être levé. Quelques centimes de plus, c'est presque rien. Et avec un peu de chance, ce sera provisoire.
Jean Gaeremynck lui, en tout cas, est sûr de l'être. Encore que. Ce conseiller d'Etat a été nommé administrateur de Sciences Po en attendant que la vénérable école ait retrouvé le chemin d'une bonne gouvernance, comme on le dirait rue Saint-Guillaume. Glissons une petite idée à ce monsieur qui va en avoir besoin pour se mettre dans le ton : rétablissez l'épreuve de culture générale au concours d'entrée, supprimée par son prédécesseur Richard Descoings. Une proposition de sujet : « de l'utilité du provisoire dans un monde qui ne peut pas être peuplé de certitudes ».
 

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