Traçabilité

La chronique quotidienne de la Tribune inspirée par l'actualité. Aujourd'hui, l'arnaque de la lasagne à la viande de cheval, Mariano Rajoy et ses impôts et la diminition du budget européen.
Un cheval dans le village de Rozsaly, situé à 330 km à l'est de Budapest, dans une des régions les plus pauvres de la Roumanie. Copyright Reuters

Ce n'est pas le scandale de la vache folle mais du cheval caché. En commercialisant des lasagnes où à la viande de b?uf annoncée sur l'emballage est substituée de la viande de cheval, Findus se retrouve pris dans une tourmente qui pourrait lui porter préjudice en termes de chiffre d'affaires. Consolation, si l'on peu dire, d'autres marques ont également annoncé devoir retirer de la vente des produits surgelés pour les mêmes raisons : Auchan, Casino, Carrefour, Cora, Monoprix et Picard.

Défaut de traçabilité

La plupart des marques ont pratiquement la même filière pour se fournir : Comigel se retourne vers la société Spanghero, qui va elle-même s'adresser à l'abattoir roumain qui la fournissait. On appelle cela la traçabilité, censée garantir d'où viennent les ingrédients.

L'enquête dira à quel moment et qui faisait valser les étiquettes. Le ressort de l'arnaque est à chercher dans le différentiel de prix, le b?uf étant plus onéreux que le cheval. Une première estimation de la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la répréssion des Fraudes (DGCRF) avance le chiffre de 300.000 euros pour bénéfice.

Tricherie financière davantage que scandale sanitaire

Les Français ne sont pas friands de viande de cheval, ils vont donc se méfier, et faire leurs lasagnes eux-mêmes. Pour le moment, il s'agit davantage d'une tricherie sur la marchandise que d'un scandale sanitaire pouvant porter préjudice à la santé du consommateur. Le végétarsme pourrait gagner quelques nouveaux adeptes.

Au-delà des Pyrénées, le Premier ministre espagnol essaye de désamorcer le scandale lié aux révélations de la presse espagnole sur une caisse noire du Partido Popular, qui aurait servi à rémunérer « en compléments de salaires » pouvant aller jusqu'à 15.000 euros par mois les dirigeants du parti. C'était à l'époque florissante de la croissance du pays soutenue par le boom immobilier.

Rajoy sort ses avis d'imposition

Il a donc publié ses avis d'imposition sur la période 2004-2012. On y apprend entre autres que hors revenus liés à ses investissements, Mariano Rajoy a déclaré en moyenne près de 148.000 euros par an. Le problème pour le Premier ministre, c'est que cela ne prouve rien en soi, puisque à l'évidence, la feuille d'imposition ne peut pas prendre en compte un argent qui n'a pas été déclaré.

De même, le PP a publié ses comptes sur quatre ans pour réfuter les accusations de corruption du parti. Une enquête est en cours pour établir la traçabilité de ces comptes. Evidemment, cela affaiblit la position de l'exécutif espagnol, qui chute dans les sondages, et provoque la méfiance des investisseurs dont certains se sont délestés de leurs obligations espagnoles faisant remontée le taux de l'emprunt à 10 ans espagnol.

Mais s'il s'avérait que, comme l'affirment des responsables du PP, les documents publiés par la presse soit des faux, il s'agirait à ce moment-là d'une affaire de manipulation pour déstabiliser le gouvernement actuel, ce qui serait finalement encore plus grave que l'affaire des pots-de-vin.

Berlin aura suivi Londres

A Bruxelles, vendredi, l'accord trouvé par les leaders de l'Union européenne sur le budget européen aura vu la victoire des tenants de la ligne favorable aux économies en tant de crise. Il s'établit en effet pour la période 2014-2020 à 908 milliards d'euros, contre les 1.047 milliars d'euros proposés par Herman Van Rompuy, le président du conseil.

Berlin aura suivi Londres, de moins en moins en phase avec le projet européen - le référendum proposé par David Cameron pour 2017 présente un réel risque de départ du Royaume Uni - pour réduire en particulier la dotation de nombre de fonds d'investissement. Mais cet accord n'est qu'une étape.

Vers un blocage par le parlement européen

Pour qu'il soit entériné, il faut en effet qu'il recueille l'acceptation du parlement européen, comme le veut le Traité de Lisbonne. Or, l'ensemble des formations ont d'ores et déjà dit qu'elle le refusait en l'état. En cas de blocage, c'est le niveau du budget en cours qui sera reconduit, soit 994 milliards d'euros, 86 milliards de plus que l'accord.

Mais ce qui se dégage finalement de ce conseil, et le plus inquiétant, est l'addition des égoïsmes nationaux est en train de prendre le pas sur la volonté de poursuivre la construction de l'Union européenne, qui est davantage que la somme des 27. C'est là aussi un des effets de la crise dont on ne voit toujours pas la sortie. La traçabilité de l'Union européenne devient de plus en plus sinueuse.

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Commentaire 1
à écrit le 11/02/2013 à 4:54
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Pourquoi un cheval hongrois pour de la viande roumaine. Le journaliste confond Bucarest et Budapest ? Le sujet est suffisamment grave pour ne pas se laisser aller à des reportages type TF1. Le problème c est la traçabilité pas le cheval.

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