Liberté, austérité, contribution

La chronique quotidienne de la Tribune inspirée par l'actualité. Aujourd'hui, la France toujours mal classée par l'indice de la liberté économique, la nécessité de réduire les dépenses publiques en France fait son chemin et la dette grecque pourrait connaître une deuxième restructuration.
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L'indice de la liberté économique établi par l'Heritage Foundation et le Wall Street Journal vient d'être publié. Sur les 185 pays recensés, la France se classe cette année 62e. C'est « modérément libre ». En 1995, lors de la première édition, nous étions au 16e rang, « presque libre », et année après année, nous reculons. Les cinq pays « libres » sont Hong Kong (1er), Singapour, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et l'Australie. Les Etats-Unis arrivent en 10e position.

Le niveau des dépenses publiques, l'un des dix critères

Cet indice s'appuie sur 10 critères pour évaluer la liberté économique d'un pays, dont celle d'entreprendre ou encore d'investir, mais aussi la lutte contre la corruption, le niveau des dépenses du gouvernement ou encore le poids des taxes et des impôts. Au regard des débats en cours en France, dont le gouvernement vient d'admettre qu'il ne pourra pas atteindre son objectif d'un retour du déficit public sous les 3% du PIB cette année, on comprendra mieux notre piètre performance.

Par comparaison, l'Allemagne est 19e, le Royaume Uni 14e, l'Italie est 83e. Avec notre score de 64,1 points sur 100 (100 étant la note maximale), nous sommes au-dessus de la moyenne mondiale (59,6) mais sous la moyenne européenne (66,6). Sur les 10 critères, nous en avons deux qui nous handicapent réellement : la libéralisation du travail (50,5/100) et surtout les dépenses du gouvernement (5,6/100).

Vers un plafonnement des allocations familiales

Or sur ce dernier critère, la prochaine édition annuelle de l'indice de la liberté économique pourrait nous voir remonter.

En effet, si l'on en croit Didier Migaud, premier président de la Cour des Comptes, si le budget 2013 intègre déjà 30 milliards d'euros d'économie (mais en large par obtenus par l'alourdissement de la fiscalité), il préconise de « freiner la dépense », rappelant que « nous avons un des niveaux de dépense publique parmi les plus élevés du monde. »

Certaines pistes seraient déjà étudiées par le gouvernement : plafonnement des allocations familiales, désindexation des pensions de retraites de l'inflation, et réduction des aides accordées par l'Etat aux entreprises.

Bref, tout le contraire de ce qu'a dit le ministre de l'Economie français Pierre Moscovici à l'issue des travaux du G20 de ce week-end à Moscou, G20 qui permettra de « ne pas ajouter l'austérité à la récession » dans cette crise européenne qui n'en finit pas.

Faire payer le contribuable européen

Ainsi, samedi, son homologue grec, Yannis Stournaras, a évoqué l'hypothèse d'une deuxième restructuration de la dette grecque. En effet, malgré une première restructuration qui avait vu les investisseurs privés accepter une dépréciation de leurs obligations grecques, le poids est tel qu'il hypothèque la possibilité même pour le pays de sortir un jour de la crise. Le FMI l'a lui-même reconnu.

Si la Grèce arrive à dégager un excédent primaire budgétaire (c'est-à-dire en excluant le service de la dette), un si bon élève pourrait faire valoir le recours à cette solution pour éviter que les efforts de la population  ne soient pas faits en vain.

Mais le débat au niveau européen risque d'être sportif, car ce ne sont plus seulement les investisseurs privés qui seront concernés mais tous les contribuables de la zone euro, notamment les Allemands. Angela Merkel qui brigue en cette année 2013 un nouveau mandat de chancelière en septembre se passerait bien de ce potentiel futur débat.

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