Considérations matérielles

La chronique quotidienne de la Tribune inspirée par l'actualité. Aujourd'hui, le géant d'internet Google veut ouvrir des magasins bien réels, le budget de la Défense doit encore faire des économies, et les Français sont satisfaits du temps qu'ils mettent pour se rendre au travail.
Le fondateur de Google Sergey Brin ajuste une paire de "Google Glasses", des lunettes intelligentes, sur le visage de la créatrice de mode Diane von Furstenberg à New York en septembre dernier. Les "Google Glasses" devraient devenir un produit phare du célèbre moteur de recherche. Copyright Reuters

On prête à Google l'intention de vouloir ouvrir des boutiques à son enseigne avant la fin de l'année pour y vendre notamment les téléphones et les tablettes Nexus, que conçoit le géant d'Internet. Il y exposera aussi son futur produit high tech dont il veut faire une référence, les fameuses Google Glasses. Ces lunettes connectées permettront par exemple de visualiser un itinéraire ou la tête d'un interlocuteur. La science-fiction, c'est aujourd'hui !

Des clients en chair et en os

Google fait donc comme Apple : ouvrir des boutiques physiques pour que les clients en chair et en os viennent tester réellement les produits proposés. La marque à la pomme prépare d'ailleurs de son côté un nouveau produit, la iWatch, une montre connectée.

Il y a quelques années, les gurus du cybersespace ne juraient que par la dématérialisation, et promettaient que tout deviendrait virtuel. Il est donc pour le moins piquant de voir que les géants du web viennent à leur tour en force sur le marché physique si l'on peut dire. Car cela reste encore de loin la meilleure façon de convaincre le client d'acheter ou au moins de faire la réputation d'un produit. Les clients étant très sollicités, en raison d'une gamme de produits où le choix devient de plus en plus large, il faut donc lui faire voir la marchandise in concreto,et l'arracher momentanément de son écran.

Amazon va-t-il ouvrir des librairies?

Est-ce pour autant un retour au bon magasin d'antan, dont on a vu dans le cas des Virgin Megastores qu'ils avaient eu beaucoup de difficultés à survivre à la vente en ligne de produits culturels ? Non, car, et c'est là la nouveauté, le soin mis à l'élaboration très étudiée de l'espace et de l'accueil de ces magasins met le client dans les meilleures dispositions pour le faire acheter. Nous ne sommes peut-être pas si loin du moment où Amazon va ouvrir des librairies avec un nouveau concept stratégique...

Il est fortement question en ce moment de réduction des dépenses publiques en France. Dans certains secteurs, c'est même devenu crucial, comme en témoigne celui qui se prépare sur la Défense. Les derniers arbitrages budgétaires sont tellement disputés que la publication du Livre blanc exposant la doctrine de la France en matière de défense a été repoussée de quelques semaines, à fin mars.

Un budget inférieur à 1,3% du PIB

L'opération au Mali aura montré que la France est encore un des rares pays à pouvoir encore mobiliser rapidement des moyens humains et techniques pour combattre. Mais jusqu'à quand ? L'argent est le nerf de la guerre. L'adage est plus que jamais d'actualité puisque les dépenses de la Grande Muette, qui subit année après année la contrainte budgétaire, ne pèse plus que 1,5% du PIB à comparer aux 56% du PIB que représente la totalité des dépenses publiques. Or, il est question que son budget passe sour le seuil des 1,3% du PIB. Le Mali, l'Afghanistan, la Syrie, la Corne de l'Afrique viennent rappeler combien la force militaire fait partie de la souveraineté d'un pays, notamment en devant intervenir loin de nos frontières si besoin.

L'Europe de la défense est in nuce

Or, cela a un coût ne serait-ce que pour moderniser l'équipement, la technologie ayant pris une place prépondérante. Certes, il y a l'Europe, mais une Europe de la défense reste encore in nuce. Il y a bien l'Otan, mais on a vu combien les Etats-Unis sont de plus en plus réticents à s'engager, ce qui contraint l'efficacité de l'organisation.

Assurer la sécurité extérieure du pays est une fonction régalienne. Un danger de guerre, quelque soit sa forme, ne disparaît jamais. Réduire les moyens de la défense en-deçà d'un certain seuil présente un risque sérieux, celui de s'affaiblir dangereusement.

Ni trop près ni trop loin

Beaucoup moins stratégique, voire d'un intérêt marginal et terre-à-terre, un sondage montre que les salariés français mettent 25 minutes pour aller travailler. En région parisienne, en toute logique,en raison de l'éloignement (cherté des loyers) et de la saturation des transports aux heures de pointe, c'est 36 minutes, soit 11 minutes de plus.

On pourra se demander quel est le réel intérêt de ce type d'informations. D'autant que 78% des personnes interrogées sont satisfaites par leur temps de trajet. Cette majorité montre donc que les employés quelque soit leur statut considèrent être à la bonne distance de leur lieu de travail. Ni trop près ni trop loin.

On aurait pu penser qu'un progrès consisterait à réduire un tel temps de transport, considéré comme du temps perdu. Mais il n'est pas sûr que les Français aimeraient vivre sur leur lieu de travail...
 

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Commentaire 1
à écrit le 19/02/2013 à 9:13
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Votre chronique quotidienne est un vrai régal ! C'est très bien écrit et ça fait plaisir de vous lire. Continuez !

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