Retournement de situation

La chronique quotidienne de la Tribune inspirée par l'actualité. Aujourd'hui, Jérôme Cahuzac quitte le gouvernement, le parlement chypriote ne voulait pas du plan d'aide européen, et les compagnies low cost font des commandes "jumbo" d'appareils.
L'ex-ministre du Budget, Jérôme Cahuzac. Copyright Reuters

Ca n'a pas traîné. A peine l'ouverture par le parquet de Paris d'une information judiciaire contre X, notamment pour blanchiment de fraude fiscale, était connue, que l'Elysée publiait un communiqué annonçant que le ministre du Budget, Jérôme Cahuzac, démissionnait et qu'il était remplaçé par le ministre des Affaires européennes, Bernard Cazeneuve.

Authentification vocale

L'information judiciaire porte sur le fait de savoir si le ministre a bien été détenteur d'un compte en Suisse, comme l'avait révélé le site d'informations Médiapart. L'authentification vocale du ministre dans un enregistrement évoquant un tel compte bancaire a déclenché la procédure.

Le problème, notamment pour François Hollande, est que le départ de Jérôme Cahuzac, réputé dur en matière de tenue des finances, tombe au mauvais moment. Car vont s'engager les arbitrages budgétaires pour les différentes ministères, avec l'objectif de réduire les dépenses pour assainir un déficit public qui reste trop élevé au regard des engagements de Paris envers l'Europe. Et dans ce rapport de forces, Cahuzac était une pièce maîtresse.

 Abstentation chypriote

Au même moment les députés chypriotes rejetaient le plan d'aide accordé à l'île par par l'Europe et le FMI , qui prévoyait notamment la désormais célèbre taxation des dépôts bancaire visant à lever 7 milliards d'euros. Pas très surpenant.  Au regard des protestations générales contrea mesure, qui prévoit notamment de taxer de 6,7% tous les dépôts inférieurs à 100.000 euros les responsables européens qui avaient entériné le plan dans la nuit de vendredi au samedi, étaient les mêmes à le dénoncer dès lundi soir.

Une fois de plus, la cacophonie européenne s'étale au grand jour dans la résolution des problèmes depuis le début de la crise. Car le dossier chypriote, il faut le rappeler, est sur la table depuis des mois, mais son traitement était repoussé jusqu'à ce qu'il devienne urgentissime de le traiter. Désormais, tous les regards se tournent vers Berlin, qui est en train de supplanter Bruxelles comme véritable centre de décision dans cette crise. En effet, le porte-parole du président chypriote indiquait que Nicos Anastasiades allait téléphoner à Angela Merkel !

Mardi, à l'Elysée, sous le regard de François Hollande avait eu lieu la signature entre la compagnie indonésienne Lion Air, et Airbus pour l'achat de 234 appareils: un contrat de 18,4 milliards d'euros. Ce mercredi, ce n'est pas dans le bureau oval de la Maison Blanche, en présence de Barak Obama, mais sous la forme d'un simple communiqué, que l'on a appris la signature d'un contrat d'achat de la compagnie irlandaise Ryanair portant sur l'achat de 175 Boeing, pour un montant de 12 milliards d'euros.

Il faut noter que dans les deux cas, il s'agit de deux compagnies « low cost », qui vont continuer à se tailler des parts de marchés dans le gâteau des lignes moyen courrier. Qui eut pensé il y a encore cinq ans que de tels contrats auraient pu être passés ?

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