Google vante sa chasse aux émissions de CO2

Par Dominique Pialot  |   |  399  mots
La Tribune Infographie
En réduisant de moitié la consommation de ses serveurs, le géant du Web affiche un bilan carbone flatteur pour ses utilisateurs.

Quelque 275 milliards de kilowattheures. C'est la consommation des centres de données informatiques (data centers) en 2010, selon la dernière étude de J.G. Koomey, professeur à l'université de Stanford, parue en mars dernier. Ces installations, dont les Microsoft, Facebook et autres Google couvrent chaque année plusieurs dizaines de kilomètres carrés, sont de véritables gouffres énergétiques. C'est moins l'énergie qui alimente les serveurs que celle déployée pour les refroidir qui est en cause. Certes, cette consommation n'a augmenté « que » de 56 % entre 2005 et 2010 alors qu'elle avait doublé entre 2000 et 2005, et représente entre 1,1 et 1,5 % de la consommation électrique mondiale. Mais elle reste, et de loin, le premier poste énergie du secteur, et son plus gros impact environnemental.

Un milliard d'internautes

En toute logique, c'est aussi le principal enjeu marketing en matière de « green IT ». Microsoft proposait récemment d'installer de mini-data centers dans des immeubles afin d'utiliser la chaleur dégagée pour chauffer les habitations. Dalkia, filiale de Veolia, va bientôt réaliser un réseau de chauffage urbain alimenté par de l'énergie récupérée de data centers. Particulièrement offensif sur le sujet, Google vient de rendre publics quelques chiffres frappants. Selon la firme de Mountain View, qui s'affiche « neutre en carbone » depuis 2007, une recherche sur son moteur ne consommerait que 0,0003 kWh pour 0,2 gramme de CO2. Une minute de YouTube (propriété de Google) : 0,0002 kWh, et 0,1 g de CO2. Globalement, en divisant ses 1,46 million de tonnes d'émissions de CO2 en 2010 par son milliard d'utilisateurs, Google peut afficher un minuscule 1,46 kg annuel de CO2 émis par internaute.

Le groupe communique régulièrement sur ses investissements dans les énergies renouvelables, son utilisation de l'éolien pour alimenter ses sites ou ses 1,6 mégawatt de panneaux solaires sur le campus de Mountain View. Mais c'est surtout en réduisant de moitié la consommation de ses data centers, situés à proximité de sources d'énergies renouvelables, de cours d'eau ou de la mer pour des modes de refroidissement plus naturels, que Google atteint ces résultats. Et aussi en ne tenant pas compte, par exemple, de la consommation de l'ordinateur ou tout autre équipement indispensable à l'utilisation de ses services. Ce qui explique de nettes différences avec les calculs de l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) rendus publics en juillet dernier (voir encadré).