Eva Joly veut taxer le CO2 à hauteur de 36 euros la tonne

La candidate d'Europe écologie-Les Verts à l'élection présidentielle souhaite l'instauration d'une taxe carbone dont le produit annuel atteindrait 12 milliards d'euros
Copyright Reuters

Que la candidate à l'élection présidentielle d'Europe écologie-Les verts (EELV) fasse l'éloge de la taxe carbone est dans l'ordre des choses. C'est pourquoi personne ne fut surpris mercredi 5 octobre d'entendre l'ancienne juge d'instruction préconiser, dans le cadre de son « contre-projet budgétaire pour 2012 », la création d'une « taxe sur les énergies non-renouvelables ». La mesure qui s'appliquerait aux énergies fossiles mais également au nucléaire fixe le coût la tonne de CO2 émise à 36 euros. Les recettes qu'elle serait susceptible de rapporter ont été évaluées à 12 milliards d'euros par les économistes d'EELV.

Un impact sur le prix à la pompe

La proposition de Mme Joly est loin de celle qu'avait tenté d'imposer le gouvernement Fillon et qui a été censurée par le Conseil constitutionnel fin décembre 2009. La taxe carbone d'alors ne se hissait qu'à 17 euros la tonne. Elle frappait les ménages à hauteur de 2,6 milliards d'euros et les entreprises de 1,9 milliard. Soit une recette globale de 4,5 milliards, loin des 12 milliards d'EELV. Selon les calculs de Bercy une taxe carbone à 17 euros aurait fait grimper le prix du litre d'essence de 4,1 centimes d'euro et celui du diesel de 4,5 centimes. Il va sans dire qu'une telle taxe fixée à un montant représentant plus du double de celle censurée en 2009, ferait grimper deux fois plus le prix des carburants à la pompe c'est à dire autour de 10 centimes d'euros supplémentaires par litre d'essence ou de gazole.

L'instauration de "chèques verts"

Tout comme dans feu le projet du gouvernement, Eva Joly propose de compenser l'instauration de la taxe carbone par des chèques verts. Il ne s'agit pas explique-t-elle « de pénaliser les plus défavorisés, mais d'engager la transition écologique en incitant les citoyens au changement nécessaire et en organisant la nécessaire redistribution écologique, en instaurant des chèques verts qui aideront les couches les plus défavorisées à financer les investissements nécessaires au changement ». Son contre-projet de budget chiffre à 5 milliards le montant global des chèques verts ce qui laisse 7 milliards dans les caisses de l'Etat. Le projet de la droite lui, était sensé redistribuer sous la forme de chèques du fisc l'intégralité des 2,6 milliards prélevés sur les ménages et ne rapporter à l'Etat « que » le 1,9 milliard payé par les entreprises.

Pédagogie fiscale et écologique


En dépit de la pédagogie fiscale et écologique que voulaient insuffler les chèques verts alors fixés à 46 euros pour une personne seule vivant en zone urbaine et ainsi garantie d'un accès aisé aux transports en commun et 61 euros pour son homologue en zone rurale mal desservie par les transports publics, la taxe carbone n'a jamais été populaire. En septembre 2009, alors que le gouvernement préparait son projet de budget, dans un sondage Ifop-« Paris Match », 65 % des Français s'y déclaraient hostiles (60 % pour les sympathisants de l'UMP). Un rejet confirmé par la suite par d'autres sondages dont celui réalisé par BVA pour « La Tribune »-BFM qui le 12 janvier 2009, affichait 58% d'opposants et ceci alors que la mesure avait été censurée par le Conseil constitutionnel.
 

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 17
à écrit le 10/10/2011 à 15:37
Signaler
Si je comprends bien le schéma général et la pensée macro-économique qui est sous jacente par contre celà me semble être un leurre sur le plan opérationnel au niveau d'un pays. En effet, je ne vois pas comment un pays seul pourrait mettre en place un...

à écrit le 06/10/2011 à 14:28
Signaler
Cet article très partiel et sans doute pas impartial présente très mal l'objectif de fond d'EELV car cette taxe se situe dans un "programme d'ensemble" avec entière redistribution, à la fois dans des améliorations énergétiques, des aides à l'emploi d...

à écrit le 06/10/2011 à 12:23
Signaler
Qu'elle suprime le défilé du 14 juillet et la Marseillaise pour montrer à quel point elle aime la France et respecte ses traditions, et après on verra...

à écrit le 06/10/2011 à 12:17
Signaler
Ou comment achever de mettre définitivement par terre l'économie du pays, de créer quelques millions de chômeurs supplémentaires, voilà ce à quoi vise ce mouvement politique, champion de la décroissance, qui, sans le dire, veut la destruction d'une c...

le 06/10/2011 à 14:30
Signaler
Commentaire complètement erroné, stupide et donc sans intérêt !

à écrit le 06/10/2011 à 10:37
Signaler
Madame Joly et votre parti EELV vous êtes présents à Paris non? Vous passer votre temps à en rajouter et le pauvre Delanoë en a plein les narines mais dans les faits qu'est ce qui se passe à Paris? Un niveau de pollution déplorable surtout ces dernie...

le 06/10/2011 à 14:33
Signaler
Maintenant il y a des blue cars à Paris après d'autres véhicules électriques dans d'autres villes de France, comme à la Rochelle depuis des décennies, alors utilisez ce type de transports et çà changera vite ! Quand chacun se bouge c'est mieux que de...

à écrit le 06/10/2011 à 9:13
Signaler
Il faut un montant de 100 à 200? par tonne de CO2 pour que la taxe soit efficace,et utiliser cette taxe pour financer les retraites;vous êtes sur la bonne voie pour être élue!

à écrit le 06/10/2011 à 7:15
Signaler
Et dire que le PS pour arriver au pouvoir va devoir s'allier avec les écolos!. avec une telle proposition qui ne satisfait que les intégristes écolos on pourrait presque se demander si Joly ne roule pas pour Sarko. en attendant elle va renvoyer une p...

le 06/10/2011 à 14:37
Signaler
Ce serait dommage car la taxe pas si énorme est ici sortie du contexte d'ensemble du programme qui est une redistribution sur des travaux d'économies d'énergies, des emplois pour les jeunes entre autres et la réduction de la dette.Il faut lire la par...

à écrit le 05/10/2011 à 21:18
Signaler
L' Inuit écolo est comme la banquise : en pleine fonte !

à écrit le 05/10/2011 à 19:42
Signaler
c'est quand même terrible ça que les gens ne sachent pas faire la différence entre une taxe à vocation économique et une taxe à vocation sanitaire. De plus si cette taxe était à sens unique, mais non ! là il s'agit justement d'une redistribution des ...

le 05/10/2011 à 20:26
Signaler
Une grande majorité de français et le conseil constitutionnel n'en veulent pas.Encore une fois celle qui vas pas dépasser 3% aux prochaines présidentielles veut "imposer" aux autres ce que les autre ne veulent pas et vous soutenez ça! Marrant l'espri...

le 06/10/2011 à 14:51
Signaler
Certains français sont au départ hostiles au mot taxes et au mot austérité ou rigueur. Résultat personne n'ose leur dire la réalité depuis des décennies et ils croûlent désormais sous les dettes pour longtemps comme les italiens, grecs ou espagnols e...

à écrit le 05/10/2011 à 18:56
Signaler
nous sommes encore des vaches à traire et on paye, on ne fait que ça, vous en avez pas mare de nous pomper notre fric. Ca commence à bien faire, vous devriez prendre le fric là ou il y en a !!! c'est à dire chez vous les politiciens. Avec vos salaire...

à écrit le 05/10/2011 à 18:34
Signaler
Ils vont tous nous asphyxier avec leurs taxes. Y'a t-il encore un espoir dans ce pays ?

à écrit le 05/10/2011 à 18:06
Signaler
bah, tiens, c'est vrai qu'à 1,5 euros le litre d'essence, ce n'est pas encore assez cher, il faut dire que tout ces frais lui sont remboursés.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.