Bonne nouvelle pour les nombreuses entreprises qui développent des offres "ville durable" à l'intention des collectivités locales. Commandée à Médiascopie par Bouygues Immobilier et rendue publique mercredi, cette étude note 200 mots, selon leur connotation positive ou négative et selon la probabilité qu'ils soient présents dans la ville de demain. Les Français plébiscitent le concept ville durable qui recueille une note de 7,1 sur 10. Mais ce qui ressort le plus clairement, c'est ce qui constitue à leurs yeux la ville repoussoir. Ainsi, l'automobile, la pollution, les énergies fossiles... ou encore le nucléaire recueillent des notes médiocres.
En règle générale, les Français souhaitent une ville, qui les protège de toutes sortes de risques, naturels, technologiques, industriels ou sanitaires. Le risque social leur semble particulièrement menaçant, à commencer par celui de l'exclusion symbolisé par les banlieues. La ville rêvée doit aussi répondre à de multiples attentes. Les Français veulent tout, parfois de façon contradictoire : la technologie et la convivialité, le "localisme de quartier" et la globalité, le rural et l'urbain... Ainsi, la cité du futur fait entrer la campagne dans la ville et multiplie les lieux de vie tels que les espaces verts et les jardins partagés.
Bâtiments intelligents
Rien d'étonnant, dès lors, à ce que l'agglomération (susceptible d'intégrer toutes ces composantes dans leur diversité) soit plébiscitée, plutôt que la métropole. "La ville de demain, dominée par une technologie froide, doit être réinvestie par des éléments du vivre ensemble", observe le PDG-fondateur de l'institut Médiascopie, Denis Muzet. "Embarqué dans une fuite en avant qui lui fait peur, le citadin puise dans un répertoire nostalgique issu des années d'après-guerre pour dessiner sa ville rêvée", ajoute-t-il. Mais cette ville idéale devra aussi se montrer économe en eau et en énergie, et bien gérer ses déchets. Place donc aux bâtiments basse consommation ou à énergie positive, et plus généralement aux bâtiments intelligents, outillés pour mesurer et piloter leurs consommations au plus près de leurs besoins. Et pas seulement dans le neuf. Rénovation, réhabilitation et écoquartiers seront les maîtres mots des cités du futur.
Côté transports aussi, les citadins semblent avoir bénéficié de toutes les composantes de la "mobilité durable". Demain, les modes de transport en ville seront doux et propres (à pied, à bicyclette, mais aussi en voiture électrique, collectifs - le tramway emporte tous les suffrages) et partagés, grâce à l'autopartage (partage d'un même véhicule par plusieurs utilisateurs à des moments différents) et au covoiturage (partage d'un véhicule entre plusieurs occupants lors d'un même trajet).
Un mot ressort particulièrement de cette enquête, celui de mixité. Fonctionnelle (logements, bureaux, commerces), architecturale et économique, elle semble la meilleure réponse aux enjeux économiques et environnementaux. En revanche, des craintes se dessinent sur la capacité de la ville du futur à assurer la cohésion sociale appelée de leurs voeux par les Français.