Les résidences d'été se convertissent de plus en plus à l'écologie

Les opérateurs du tourisme de plein air et de villages de vacances répondent à une forte demande de leurs clients en matière de développement durable.

Greenglobe, Écolabel européen sur l'hébergement touristique, certification de management environnemental ISO 14001... Les labels se multiplient dans le secteur du tourisme pour distinguer des hébergements qui réduisent leur impact sur l'environnement par des achats responsables, une meilleure gestion de leurs déchets, de l'eau, de l'énergie, des espaces verts.

«Ce secteur est en pleine ébullition depuis trois ans. Peu à peu, le tourisme durable sort d'un marché de niche. Les clients les plus sensibles à cet engagement vert sont les habitants des pays du Nord. Le tourisme d'affaires aussi est très demandeur de respect de l'environnement», note Arnoudeth Traimany, ingénieur au sein de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie. Cet expert collabore depuis trois ans avec le Guide du routard pour réaliser une édition «Tourisme durable» et avec le site Voyages-sncf.com qui décerne les Trophées du tourisme responsable.

Le cabinet François Tourisme Consultants a lui aussi créé un prix, les Lauriers Ecorismo, pour récompenser les meilleurs projets verts du secteur. «De nombreuses petites et moyennes sociétés, mais aussi de grands groupes comme Lucien Barrière, Concorde Martinez, le Club Med et Accor ont adopté des démarches vertes. Certains parviennent à en faire un atout commercial. Ils y gagnent en notoriété tout en réduisant leurs charges d'exploitation», note Yohann Robert, directeur du pôle «environnement» de François Tourisme Consultants.

Si s'engager pour un développement durable est aujourd'hui un plus, d'ici cinq ans, cela deviendra un prérequis. C'est ce qu'a compris le groupe Proméo, coté en Bourse sur le Nyse. Le numéro deux européen de l'hôtellerie de plein air reçoit plus de 300.000 vacanciers par an sous sa marque Village Center dans 35 sites (24 campings et 11 résidences de tourisme). Son siège social de Sète (Hérault), construit selon des critères de grande qualité environnementale, héberge 90 de ses 240 collaborateurs. Ses 2.500 m2 de bureaux sont en partie alimentés par 1.000 m2 de panneaux photovoltaïques. Ses campings sont estampillés La Clef Verte, premier label international spécifique à l'hébergement touristique écologique, décerné par l'office français de la Fondation pour l'éducation à l'environnement en Europe. Seuls 501 campings, hôtels, gîtes et chambres d'hôtes écologiques le possèdent en France.

Proméo installe aussi peu à peu la GTB (gestion technique des bâtiments) dans ses résidences, pour un investissement de 200.000 euros chacune. Ce système, mis en place avec EDF, permet de contrôler à distance la consommation électrique (spa, cumulus...) de chacune des maisons. Le groupe équipe également ses sites en voitures électriques, ses allées en lampadaires solaires, ses maisons en économiseurs d'eau et sani'-sacs... Soit 250.000 euros d'investissement par an sur cinq ans. Auxquels s'ajoutent 200.000 euros pour planter 20.000 végétaux par an. «Cette stratégie nous fera, je l'espère, réaliser des économies de 10% par an. Elle répond aussi à la demande de nos vacanciers, adeptes de la vie au grand air, de tranquillité et de silence», note Gilbert Ganivenq, PDG de Proméo.

Intégrer ses résidences à leur environnement naturel, c'est aussi le fondement de la démarche de Garrigae, qui signifie garrigue en latin. À la fois promoteur-développeur et opérateur touristique, la société créée en 2003 par un enfant du pays languedocien a fait du rapport à la nature le coeur de son offre. «Nos clients veulent vivre lentement, découvrir les produits du terroir, retrouver le goût des choses vraies. Nous travaillons avec des ressources locales et faisons presque de l'agritourisme. Nos spas utilisent des produits naturels », explique Miguel Espada.

Garrigae réhabilite de vieux bâtiments en ruine pour les transformer en lieux de villégiature. Ses trois établissements  65millions d'euros d'investissement pour le dernier projet n'ont rien à envier aux grands palaces. «Mais nous visons l'authenticité et le raffinement, pas les faux-semblants», affirme le PDG. Le succès est au rendez-vous puisque le chiffre d'affaires a bondi de 40% pour atteindre 30,5millions d'euros en 2009.

 

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