St Michel se convertit aux céréales issues de cultures raisonnées

L'entreprise de biscuiterie s'est engagée depuis deux ans dans une démarche d'accompagnement de ses fournisseurs. Objectif : utiliser à terme 100  % de blé provenant d'une agriculture respectueuse de l'environnement.

Petite entreprise familiale, plutôt discrète, St Michel Biscuits a plusieurs spécificités : une production entièrement réalisée en France (Saint-Michel-Chef-Chef en Normandie pour les biscuits, Contres dans le Loir-et-Cher pour la pâtisserie et Commercy dans la Meuse pour les madeleines) et des ingrédients eux aussi intégralement français. « Dans l'univers du biscuit, plus de la moitié des produits sont fabriqués à l'étranger. On essaie de cultiver cette différence », explique le directeur marketing de St Michel Biscuits, Vincent Miginiac. Un élément de marketing, mais aussi d'engagement sociétal auprès des agriculteurs qui lui fournissent son ingrédient de base, le blé. « Nous avons enclenché une démarche CRC [cultures et ressources contrôlées, Ndlr]par laquelle nous nous engageons à n'acheter notre blé qu'en France et à ne travailler qu'avec des agriculteurs sélectionnés, qui pratiquent une agriculture différente, plus respectueuse de l'environnement. Certes il faut que les rendements permettent de nourrir tout le monde, mais tout en préservant la qualité et en limitant le nombre d'intrants utilisés », précise Vincent Miginiac.

Traçabililté

Après avoir hésité à s'engager dans le bio, « qui ne permet pas forcément au plus grand nombre d'avoir accès à de bons produits », St Michel Biscuits a préféré travailler avec des filières originales de CRC. Une démarche qui permet à l'entreprise d'avoir une traçabilité complète sur le blé utilisé dans ses préparations : répertoire des produits utilisés dans les champs, limitation des intrants, liste de produits phytosanitaires autorisés des plus réduites, obligation de stocker le blé dans des silos sans aucun traitement insecticide... Autant d'obligations inscrites dans le cahier des charges des agriculteurs, qui ont bien sûr un coût : environ 5 % de plus par rapport à une culture classique, mais avec une valorisation des productions agricoles bien supérieure et un système de garantie d'achat de la production qui rassure. Ainsi, la récolte utilisée cette année a été précommandée dès l'emblavage (semailles) en septembre.

Pour Vincent Miginiac, cette démarche peut permettre aux agriculteurs, qui fédèrent déjà une cinquantaine de personnes, de conserver des débouchés alors que la concurrence internationale s'accentue. Mais aussi de préserver les paysages. « Pour la production à Saint-Michel, nous travaillons avec des exploitations qui sont en Vendée et en Poitou-Charentes, des zones qui n'ont pas forcément besoin de beaucoup d'arrosage agricole. Cela permet aussi de limiter les émissions de CO2 liées au transport du blé.  »

Pour l'instant, seulement un tiers du blé utilisé pour la fabrication des biscuits, soit environ 5.000 tonnes par an, est issu de cultures raisonnées. Mais ce pourcentage devrait rapidement augmenter et s'étendre à l'ensemble des produits de St Michel dès 2011. « Quand on fait du bio, les prix montent en flèche. Mais nous ne bougerons pas nos prix de vente, quitte à travailler différemment en baissant nos marges et en faisant des efforts de productivité. Cette exigence de qualité est très appréciée des consommateurs qui nous suivent à fond », souligne Vincent Miginiac.

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